Matthieu 10, 24

Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur.

Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur.
Saint Thomas d'Aquin
1239. En effet, LE DISCIPLE N’EST PAS PLUS GRAND QUE SON MAÎTRE. Ici, [le Seigneur] les prévient de ne pas faire défection : premièrement, en faisant appel à l’exemple [10, 24] ; deuxièmement, à la récompense, en cet endroit : NE CRAIGNEZ DONC PAS [10, 26] ; troisièmement, au jugement divin, en cet endroit : NE CRAIGNEZ DONC PAS CEUX QUI TUENT LE CORPS [10, 28].

1241. Premièrement, il les exhorte par l’exemple à ne pas faire défection : en premier lieu, il propose une comparaison [10, 24] ; en second lieu, il l’applique à ce qui est en cause [10, 25].

1242. Premièrement, il signale ce qui ne convient pas [10, 24] ; deuxièmement, ce qui est parfait [10, 25].

1243. [Le Seigneur] dit donc : LE DISCIPLE N’EST PAS PLUS GRAND QUE SON MAÎTRE. En effet, [les apôtres] pourraient dire : «Tu dis que tous les hommes nous haïront ; comment pourrons-nous supporter une telle haine ?» Le Seigneur leur avait donné une grande sagesse et une grande puissance. Or, la sagesse doit être honorée et la puissance respectée. C’est pourquoi le Seigneur se donne en exemple sur les deux points. LE DISCIPLE N’EST PAS PLUS GRAND QUE LE MAÎTRE, en tant qu’il est disciple ; ainsi, s’ils ne m’ont pas manifesté l’honneur qui est dû à un maître, [ils ne le feront pas] non plus pour vous. Et aussi : LE SERVITEUR N’EST PAS PLUS GRAND QUE SON MAÎTRE, et cela par rapport au maître. Ainsi, en Jn 13, 13 : Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison : je le suis en effet, etc.
Louis-Claude Fillion
Cette vérité, exposée d’une manière négative au v. 24, l’est en termes positifs au v. 25 : Jésus-Christ en fait ensuite l’application. L’exposition négative a lieu sous la forme de deux proverbes populaires. Notre-Seigneur semble avoir affectionné ces maximes, car il les a répétées plusieurs fois en des circonstances différentes ; Cf. Luc. 6, 40 ; Joan. 13, 16 ; 15, 20. Elles signifient qu’en général les disciples ne doivent pas s’attendre à un meilleur sort que leur Maître, que le valet ne saurait espérer d’être mieux traité que celui qu’il sert. Jésus mentionne la règle, qui devient absolue dès qu’il s’agit de lui et de ses disciples.