Matthieu 10, 37
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
1277. Ici, [le Seigneur] montre comment, dans cette division, [les apôtres] doivent se comporter. Si tu veux recevoir le glaive du Seigneur, il faut que tu te sépares de ceux qu’il a mentionnés. Mais on pourrait dire : «Je ne veux pas être séparé de mon père», et ainsi de suite. C’est pourquoi il dit : CELUI QUI AIME SON PÈRE ET SA MÈRE PLUS QUE MOI N’EST PAS DIGNE DE MOI.
1278. Le Seigneur exhorte à le placer au-dessus de tout amour charnel. D’abord, il présente l’exhortation [10, 37] ; en second lieu, le bien qui en découle, en cet endroit : QUI VOUS ACCUEILLE M’ACCUEILLE [10, 40]. Et il présente trois degrés. En effet, il est naturel qu’un homme aime son père, mais il est plus naturel qu’un père aime son fils ; de même est-il plus naturel qu’il s’aime lui-même. Pourquoi un père aime-t-il davantage son fils que l’inverse ? Certains donnent la raison que le père en connaît plus sur le fils, puisqu’il est [lui-même] fils, que le fils sur le père. De même, plus longtemps quelqu’un est lié à un autre, plus il s’enracine dans l’amour qu’il a pour lui. Il y a aussi une autre raison : chacun s’aime davantage qu’un autre. Mais le fils est une partie séparée [du père], alors que le père n’est pas une partie du fils. De même, il est naturel que chacun aime ce qu’il a fait. Mais il existe une différence selon certains, car le fils aime davantage le père sous un certain aspect : en effet, le père descend d’une certaine manière dans le fils, et cependant le fils est soumis au père. C’est pourquoi le père aime naturellement son fils, et même un père spirituel, comme on le lit en 1 Co 4, 14 : Ce n’est pas pour vous confondre que j’écris cela, mais je vous avertis comme des fils très chers. Or, les fils sont naturellement soumis à leur père. C’est pourquoi ils honorent leur père, ils s’irritent davantage de l’injure faite à leur père qu’à eux-mêmes et désirent davantage la gloire pour leur père que pour eux-mêmes, Pr 17, 6 : Les pères sont la gloire des fils. Ainsi, QUI AIME SON PÈRE OU SA MÈRE PLUS QUE MOI, car [le Seigneur] est lui-même Dieu. Or, Dieu doit être aimé plus que tout. Jb 32, 21 : Je ne prendrai la place de personne et je n’égalerai pas Dieu à un homme. En effet, Dieu est la bonté même ; c’est pourquoi il doit être aimé davantage.
1279. CELUI QUI AIME SON PÈRE ET SA MÈRE PLUS QUE MOI N’EST DONC PAS DIGNE DE MOI. QUI AIME SON FILS OU SA FILLE, etc. Pourquoi le fils aime-t-il le père ? Il faut dire que tout ce que le fils a, il le tient du père. En effet, il reçoit du père la nourriture et l’enseignement. Et le fils ne peut pas donner cela à son père. Mais ce que le fils reçoit de son père, il le reçoit plus abondamment de Dieu. En effet, Lui-même nous enseigne, comme on le lit en Jb 35, 11 : Lui qui nous enseigne plus que les animaux de la terre et nous instruit plus que les oiseaux du ciel, etc. De même, il nous paît, comme il est dit de Jacob dans la Genèse. De même, il nous conserve à jamais. Et cela, l’homme le tient davantage de Dieu que de son père. Ainsi donc, Dieu doit toujours être davantage aimé. Je sais que mon sauveur est vivant et que je ressusciterai au dernier jour, et que je serai revêtu de ma peau et que je verrai mon Dieu dans ma chair, Jb 19, 25.
1278. Le Seigneur exhorte à le placer au-dessus de tout amour charnel. D’abord, il présente l’exhortation [10, 37] ; en second lieu, le bien qui en découle, en cet endroit : QUI VOUS ACCUEILLE M’ACCUEILLE [10, 40]. Et il présente trois degrés. En effet, il est naturel qu’un homme aime son père, mais il est plus naturel qu’un père aime son fils ; de même est-il plus naturel qu’il s’aime lui-même. Pourquoi un père aime-t-il davantage son fils que l’inverse ? Certains donnent la raison que le père en connaît plus sur le fils, puisqu’il est [lui-même] fils, que le fils sur le père. De même, plus longtemps quelqu’un est lié à un autre, plus il s’enracine dans l’amour qu’il a pour lui. Il y a aussi une autre raison : chacun s’aime davantage qu’un autre. Mais le fils est une partie séparée [du père], alors que le père n’est pas une partie du fils. De même, il est naturel que chacun aime ce qu’il a fait. Mais il existe une différence selon certains, car le fils aime davantage le père sous un certain aspect : en effet, le père descend d’une certaine manière dans le fils, et cependant le fils est soumis au père. C’est pourquoi le père aime naturellement son fils, et même un père spirituel, comme on le lit en 1 Co 4, 14 : Ce n’est pas pour vous confondre que j’écris cela, mais je vous avertis comme des fils très chers. Or, les fils sont naturellement soumis à leur père. C’est pourquoi ils honorent leur père, ils s’irritent davantage de l’injure faite à leur père qu’à eux-mêmes et désirent davantage la gloire pour leur père que pour eux-mêmes, Pr 17, 6 : Les pères sont la gloire des fils. Ainsi, QUI AIME SON PÈRE OU SA MÈRE PLUS QUE MOI, car [le Seigneur] est lui-même Dieu. Or, Dieu doit être aimé plus que tout. Jb 32, 21 : Je ne prendrai la place de personne et je n’égalerai pas Dieu à un homme. En effet, Dieu est la bonté même ; c’est pourquoi il doit être aimé davantage.
1279. CELUI QUI AIME SON PÈRE ET SA MÈRE PLUS QUE MOI N’EST DONC PAS DIGNE DE MOI. QUI AIME SON FILS OU SA FILLE, etc. Pourquoi le fils aime-t-il le père ? Il faut dire que tout ce que le fils a, il le tient du père. En effet, il reçoit du père la nourriture et l’enseignement. Et le fils ne peut pas donner cela à son père. Mais ce que le fils reçoit de son père, il le reçoit plus abondamment de Dieu. En effet, Lui-même nous enseigne, comme on le lit en Jb 35, 11 : Lui qui nous enseigne plus que les animaux de la terre et nous instruit plus que les oiseaux du ciel, etc. De même, il nous paît, comme il est dit de Jacob dans la Genèse. De même, il nous conserve à jamais. Et cela, l’homme le tient davantage de Dieu que de son père. Ainsi donc, Dieu doit toujours être davantage aimé. Je sais que mon sauveur est vivant et que je ressusciterai au dernier jour, et que je serai revêtu de ma peau et que je verrai mon Dieu dans ma chair, Jb 19, 25.
Après avoir signalé la
nécessité du combat, Jésus-Christ énonce trois grands principes, destinés à servir de règles de conduite aux
athlètes chrétiens. - Premier principe : Celui qui aime son père… plus que moi. Le partage n’étant pas
possible, ainsi qu’il a été dit ailleurs d’une autre manière, 6, 24, si nos devoirs envers Dieu et nos devoirs
envers nos proches nous attirent en sens contraires, notre choix ne saurait être douteux. Le disciple du Christ
doit alors imiter le zèle des enfants de Lévi : « Il a dit à son père et à sa mère : je ne vous connais pas ; et à
ses frères : je vous ignore. Et ils ne connurent pas ses fils. Ils conservèrent, eux, sa parole et observèrent son
pacte », Deut. 33, 9 ; Ex. 32, 26, 27. Le divin Maître n’est cependant pas venu briser les liens de la famille ;
il veut au contraire les resserrer davantage : mais il revendique noblement ses droits à l’affection suprême. -
Plus que moi, au point de m’abandonner pour eux. - N'est pas digne de moi ; c’est-à-dire, il n’est pas digne
d’être mon disciple, Cf. Luc. 14, 26, car il me renie implicitement. - Celui qui aime son fils... Ce n’est pas
une simple répétition de la même pensée, mais une gradation ascendante ; car les parents aiment d’ordinaire
leurs enfants plus qu’ils n’en sont aimés.