Matthieu 10, 38

celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.

celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Saint Thomas d'Aquin
1280. Il a donc été dit que QUI AIME SON PÈRE, etc. ; je dis encore davantage : «Qui s’aime plus que moi n’est pas digne de moi.» Car rien ne peut combler la totalité du désir que Dieu. C’est pourquoi, Dt 6, 5 : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, de toutes tes forces. De sorte que [le Seigneur] dit : QUI NE PREND PAS SA CROIX ET NE ME SUIT PAS N’EST PAS DIGNE DE MOI. Il veut dire que celui qui n’est pas prêt à supporter la mort pour la vérité, et surtout cette mort, celle de la croix, N’EST PAS DIGNE DE MOI. Bien plus, il doit se glorifier de la croix, comme on le lit en Ga 6, 14 : Que je ne me glorifie que dans la croix du Seigneur. Et par cela, il annonce d’avance sa mort et son genre de mort, 1 P 2, 1 : Le Christ a souffert pour nous, vous laissant ainsi un exemple pour que vous suiviez ses traces.

1281. On donne aussi une autre interprétation. Car celui-là accueille la croix qui afflige sa chair, comme on lit en Ga 5, 24 : Ceux qui appartiennent au Christ ont crucifié leur chair avec ses vices et ses désirs, etc. De même la croix est portée dans le cœur lorsque celui-ci est attristé par le péché, comme le disait l’Apôtre, 2 Co 11, 29 : Qui chutera sans qu’un feu ne me brûle ? De même, cela ne suffit pas si on ne suit pas le Seigneur. D’où : ET NE ME SUIT. «Si tu jeûnes, si tu compatis avec le prochain, mais non pas à cause de moi, tu n’es pas digne [de moi].» Il est grand de suivre le Seigneur, comme on le lit en Si 23, 38 : Ma gloire, c’est de suivre le Seigneur.
Louis-Claude Fillion
Second principe : Celui qui ne prend pas sa croix... Non seulement Dieu doit nous être plus cher que nos proches, il doit nous être plus cher que nous-mêmes. - C’est ici que nous trouvons pour la première fois le nom béni de la croix. L’expression « prendre sa croix » nous est devenue familière dès notre plus tendre enfance ; nous savons que, sous cette métaphore, il faut voir l’ensemble des souffrances et des sacrifices de tout genre, volontaires ou involontaires, qui remplissent la vie humaine, et que nous devons généreusement accepter pour l’amour de Jésus-Christ. Aux Apôtres elle parut sans doute plus dure encore et plus effrayante qu’à nous. Elle leur rappelait en effet d’une manière très vive l’affreux supplice du crucifiement alors en usage dans tout l’empire romain : seraient-ils donc réellement un jour condamnés à cette peine infamante, et porteraient-ils sur leurs propres épaules, suivant la coutume, Joan. 19, 17, jusqu’au lieu de l’exécution, l’instrument sur lequel ils expireraient ensuite ? Mais Jésus parlait au figuré. Toutefois, lorsqu’il ajouta et ne me suit pas, ce n’était plus une simple image qu’il exprimait, mais la réalité la plus complète, car il faisait une allusion prophétique à son genre de mort. Nous l’entendrons plusieurs fois réitérer cette sentence éminemment chrétienne ; Cf. 16, 24 ; Luc. 9, 23 ; 14, 27.
Catéchisme de l'Église catholique
Le Christ invite ses disciples à le suivre en prenant à leur tour leur croix (cf. Mt 10, 38). En le suivant, ils acquièrent un nouveau regard sur la maladie et sur les malades. Jésus les associe à sa vie pauvre et servante. Il les fait participer à son ministère de compassion et de guérison : " Ils s’en allèrent prêcher qu’on se repentît ; et ils chassaient beaucoup de démons et faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades et les guérissaient " (Mc 6, 12-13).