Matthieu 11, 13
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean.
1322. Le Christ dit donc : TOUS LES PROPHÈTES AINSI QUE LA LOI ONT PROPHÉTISÉ JUSQU’À JEAN, car tous les prophètes [ont existé] pour le Christ, et ils ont commencé à s’accomplir par la prédication de Jean. Ainsi, Lc 24, 44 : Il faut que s’accomplisse ce qui a été écrit à mon sujet. Et cela, JUSQU’À JEAN. Mais qu’est-ce que cela ? N’y a-t-il pas eu des prophètes après Jean ? Ne lisons-nous pas plus loin, 23, 34 : Voici que je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes, etc. ? Il faut dire que le prophète est envoyé pour deux choses : pour affermir la foi et pour corriger les mœurs. Pr 29, 18 : Lorsque la prophétie fait défaut, le peuple se débande. Pour affermir la foi, comme on lit en 1 P 1, 10 : Sur ce salut ont porté les investigations et les recherches des prophètes, qui ont prophétisé au sujet de la grâce qui vous était destinée, en cherchant à découvrir quel temps et quelles circonstances avait en vue l’Esprit du Christ qui parlait en eux. La prophétie servait donc à ces deux choses. Mais la foi est déjà établie, car ce qui avait été promis s’est accompli par le Christ. Or, la prophétie n’a jamais manqué et ne manquera jamais pour corriger les mœurs. Jean a donc une excellence parce qu’il est au milieu de l’ancienne et de la nouvelle loi. Il a donc été envoyé devant la face, presque en même temps que le Christ.
Pourquoi
un changement si grave et si subit ? C’est ce que le divin Maître explique dans ce verset, comme le montre la
particule car qui sert de liaison entre les deux sentences. Il n’est pas étonnant qu’une conduite nouvelle à
l’égard de l’empire du Messie soit devenue obligatoire à partir « des jours de S. Jean » : le Précurseur
inaugure une ère toute nouvelle. Avant lui c’était l’ancienne Alliance ; depuis le début de son ministère
public, c’est déjà le Nouveau Testament. Or, entre la période qu’il ferme et celle qu’il ouvre, il existe une
différence essentielle. Jusqu’à lui, tous les prophètes et la loi ont prophétisé ; c’était le temps des prédictions.
Désormais au contraire c’est l’heure de l’accomplissement. La prophétie a donc cessé comme une chose
inutile : celui qu’elle annonçait de loin est descendu des cieux, apportant la réalité promise tant de fois et
sous toutes les formes. Par conséquent, l’expectative qui était anciennement permise ne saurait plus l’être
aujourd’hui, mais « le royaume des cieux se prend par violence » - Le verbe « ont prophétisé », qui achève le
v. 13, est plein d’emphase : ils ont prophétisé, ils n’avaient pas autre chose à faire, car c’était leur unique raison d’être, comme le prouvera si bien l’Apôtre des Gentils. Jusqu’à Jean-Baptiste, tout, même la Loi,
même l’histoire juive, avait été prophétique. « Ce qui leur est arrivé devait servir d'exemple », 1 Cor. 10, 11.
S. Jean n’avait rien prédit, mais il avait montré du doigt l’Agneau de Dieu et c’est pour cela qu’il était plus
qu’un Prophète. - Jésus-Christ complète sa pensée dans une autre circonstance en disant aux Pharisiens «:
« La Loi et les Prophètes vont jusqu’à Jean le Baptiste ; à partir de lui, le royaume de Dieu est annoncé »,
Luc. 16, 16. C’est sur ce divin commentaire que nous avons appuyé le nôtre.
Jean est " plus qu’un prophète " (Lc 7, 26). En lui l’Esprit Saint accomplit de " parler par les prophètes ". Jean achève le cycle des prophètes inauguré par Elie (cf. Mt 11, 13-14). Il annonce l’imminence de la Consolation d’Israël, il est la " voix " du consolateur qui vient (Jn 1, 23 ; cf. Is 40, 1-3). Comme le fera l’Esprit de Vérité, " il vient comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière " (Jn 1, 7 ; cf. Jn 15, 26 ; 5, 33). Au regard de Jean, l’Esprit accomplit ainsi les " recherches des prophètes " et la " convoitise " des anges (1 P 1, 10-12) : " Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit (...). Oui, j’ai vu et j’atteste que c’est Lui, le Fils de Dieu. (...) Voici l’Agneau de Dieu " (Jn 1, 33-36).