Matthieu 11, 18

Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : “C’est un possédé !”

Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : “C’est un possédé !”
Saint Thomas d'Aquin
1332. JEAN EST VENU, etc. Ici, [le Seigneur] adapte la comparaison. Premièrement, il l’adapte ; deuxièmement, il en donne les raisons.

1333. Les hommes sont attirés à une bonne vie de deux façons : certains, par le reflet de la sainteté ; d’autres, par la voie de la familiarité. Le Seigneur et Jean se sont réparti les deux voies. Jean, ou plutôt le Seigneur en la personne de Jean, a choisi la voie de l’austérité ; quant [au Seigneur], il a choisi la voie de la douceur. Et cependant, ils n’ont été convertis par aucun des deux. Il dit donc : JEAN EST VENU, NE MANGEANT NI NE BUVANT. Et cela, à la lettre, car il fut un grand abstinent, ET ILS DISENT : «IL EST POSSÉDÉ PAR UN DÉMON», comme les hypocrites transforment le bien en mal.
Louis-Claude Fillion
Jean est venu. Jésus-Christ interprète lui-même sa parabole et, tout d’abord, relativement à S. Jean-Baptiste. - Ne mangeant ni ne buvant ; hyperbole manifeste, qui a pour but de mieux faire ressortir l’austérité du Précurseur. Les jeûnes de ce saint personnage étaient si nombreux, si sévères, qu’on pouvait presque les assimiler à une privation totale de nourriture. S. Luc dit simplement « ne mangeant pas de pain, ne buvant pas de vin », Luc. 7, 33. - Il est possédé du démon. Jean était donc traité de la même manière que Jésus, Cf. 10, 24, 25. Ceux que les exhortations du Précurseur et du Messie auraient pu gêner avaient découvert un moyen aisé de n’y pas croire et de les repousser. Le prédicateur, s’écriaient-ils, est possédé du démon ; il a perdu l’esprit : à quoi bon l’écouter ? Cf. Joan. 10, 20. Nous aurions ignoré ce trait de la conduite des Juifs à l’égard de Jean-Baptiste, s’il n’eût plu au divin Maître de nous le révéler ; car nous ne voyons nulle part, dans l’Évangile, le Précurseur traité directement comme un démoniaque par ses compatriotes. Mais nous savons suffisamment, par d’autres passages, que S. Jean avait déplu à cette génération non mortifiée, pour laquelle sa vie pénitente était un reproche perpétuel.