Matthieu 12, 1
En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé, ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé, ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
1370. Plus haut, vous avez entendu comment le Seigneur a contenté les disciples et leur a fait des reproches ; ici, [le Seigneur] montre comment les Pharisiens sont refrénés. Et [Matthieu] fait deux choses : premièrement, il montre comment [Jésus] réplique aux Pharisiens ; deuxièmement, comment les disciples sont louangés.
1371. À propos du premier point, [Matthieu] fait deux choses : premièrement, il montre comment sont réfutés ceux qui dénigrent les disciples ; deuxièmement, comment [sont réfutés] ceux qui dénigrent le Christ, en cet endroit : PARTI DE LÀ, etc. [12, 9].
1372. À propos du premier point, l’occasion du reproche est d’abord présentée [12, 1] ; en deuxième lieu, le reproche, en cet endroit : CE QUE VOYANT LES PHARISIENS, etc. [12, 2] ; en troisième lieu, la défense du Christ, en cet endroit : MAIS IL LEUR DIT, etc. [12, 3].
1373. Or, une double occasion est présentée : l’une, concernant le Christ [12, 1] ; l’autre, concernant les disciples, en cet endroit : SES DISCIPLES EURENT FAIM ET SE MIRENT À MANGER DES ÉPIS [12, 1].
1374. Pour ce qui est du Christ, [Matthieu] dit : EN CE TEMPS-LÀ, JÉSUS VINT À PASSER, UN JOUR DE SABBAT, À TRAVERS LES MOISSONS. Le Seigneur savait que ses disciples allaient faire cela, et cependant le Seigneur choisit que cela arrive, puisqu’il avait déjà commencé à abolir le sabbat, comme on le trouve plus haut, 11, 13 : La loi et les prophètes ont prophétisé jusqu’à Jean.
1375. Mais il faut remarquer que [Matthieu] dit : EN CE TEMPS-LÀ, car le fait qu’une indication de temps soit ici donnée semble se rapporter à l’ordre historique ; mais Lc 6, 1 et Mc 2, 23 suivent un autre ordre. Ainsi, après que le Seigneur eut répondu aux disciples de Jean, ceci est présenté. Tout ce qui précède semble donc être arrivé avant la mort de Jean, mais ceci, après. Et cela est clair par tout ce qui suit jusqu’au chapitre 14, où la mort de Jean Baptiste est mentionnée. C’est pourquoi il faut comprendre que, alors que la passion se rapprochait, Jean envoya ses disciples, puis on lui coupa la tête, et alors [ce dont il est ici question] se produisit après sa mort.
1376. JÉSUS VINT À PASSER, LE JOUR DU SABBAT, À TRAVERS LES MOISSONS. Par ces moissons, il faut entendre les Saintes Écritures. Le semeur est le Christ, plus loin, 13, 37 : C’est lui qui sème. Il faut aussi entendre le peuple des croyants.
1377. SES DISCIPLES EURENT FAIM ET SE MIRENT À MANGER DES ÉPIS. Ici, il faut considérer deux choses. Premièrement, la nécessité, car ILS AVAIENT FAIM. Et pourquoi ? Parce qu’ils étaient pauvres. Ainsi, en 1 Co 4, 11 : Jusqu’à cette heure, nous avons faim et nous avons soif, etc. La seconde raison est que, chaque jour, ils étaient en butte aux foules ; ils avaient donc à peine un endroit pour manger, comme on le lit en Mc 6, 31. Mais comment ont-ils apaisé [leur faim] ? Il nous est donné un exemple d’abstinence ; ainsi, ceux-ci n’ont pas cherché de grands mets, mais des épis, selon ce que dit 1 Tm 6, 8 : Nous nous contentons d’avoir de quoi manger et nous vêtir.
1378. Au sens mystique, par l’arrachement des épis est signifiée la multiplicité des sens des Écritures ou la conversion des pécheurs.
1371. À propos du premier point, [Matthieu] fait deux choses : premièrement, il montre comment sont réfutés ceux qui dénigrent les disciples ; deuxièmement, comment [sont réfutés] ceux qui dénigrent le Christ, en cet endroit : PARTI DE LÀ, etc. [12, 9].
1372. À propos du premier point, l’occasion du reproche est d’abord présentée [12, 1] ; en deuxième lieu, le reproche, en cet endroit : CE QUE VOYANT LES PHARISIENS, etc. [12, 2] ; en troisième lieu, la défense du Christ, en cet endroit : MAIS IL LEUR DIT, etc. [12, 3].
1373. Or, une double occasion est présentée : l’une, concernant le Christ [12, 1] ; l’autre, concernant les disciples, en cet endroit : SES DISCIPLES EURENT FAIM ET SE MIRENT À MANGER DES ÉPIS [12, 1].
1374. Pour ce qui est du Christ, [Matthieu] dit : EN CE TEMPS-LÀ, JÉSUS VINT À PASSER, UN JOUR DE SABBAT, À TRAVERS LES MOISSONS. Le Seigneur savait que ses disciples allaient faire cela, et cependant le Seigneur choisit que cela arrive, puisqu’il avait déjà commencé à abolir le sabbat, comme on le trouve plus haut, 11, 13 : La loi et les prophètes ont prophétisé jusqu’à Jean.
1375. Mais il faut remarquer que [Matthieu] dit : EN CE TEMPS-LÀ, car le fait qu’une indication de temps soit ici donnée semble se rapporter à l’ordre historique ; mais Lc 6, 1 et Mc 2, 23 suivent un autre ordre. Ainsi, après que le Seigneur eut répondu aux disciples de Jean, ceci est présenté. Tout ce qui précède semble donc être arrivé avant la mort de Jean, mais ceci, après. Et cela est clair par tout ce qui suit jusqu’au chapitre 14, où la mort de Jean Baptiste est mentionnée. C’est pourquoi il faut comprendre que, alors que la passion se rapprochait, Jean envoya ses disciples, puis on lui coupa la tête, et alors [ce dont il est ici question] se produisit après sa mort.
1376. JÉSUS VINT À PASSER, LE JOUR DU SABBAT, À TRAVERS LES MOISSONS. Par ces moissons, il faut entendre les Saintes Écritures. Le semeur est le Christ, plus loin, 13, 37 : C’est lui qui sème. Il faut aussi entendre le peuple des croyants.
1377. SES DISCIPLES EURENT FAIM ET SE MIRENT À MANGER DES ÉPIS. Ici, il faut considérer deux choses. Premièrement, la nécessité, car ILS AVAIENT FAIM. Et pourquoi ? Parce qu’ils étaient pauvres. Ainsi, en 1 Co 4, 11 : Jusqu’à cette heure, nous avons faim et nous avons soif, etc. La seconde raison est que, chaque jour, ils étaient en butte aux foules ; ils avaient donc à peine un endroit pour manger, comme on le lit en Mc 6, 31. Mais comment ont-ils apaisé [leur faim] ? Il nous est donné un exemple d’abstinence ; ainsi, ceux-ci n’ont pas cherché de grands mets, mais des épis, selon ce que dit 1 Tm 6, 8 : Nous nous contentons d’avoir de quoi manger et nous vêtir.
1378. Au sens mystique, par l’arrachement des épis est signifiée la multiplicité des sens des Écritures ou la conversion des pécheurs.
Nous avons dans ce verset le simple
exposé du fait, dans le suivant l’accusation des Pharisiens, dans les v. 3-8 la défense des disciples par Jésus. -
En ce temps-là. Date vague et générale, qui montre que S. Matthieu ne se proposait pas de s’en tenir ici à
l’ordre strictement chronologique. Les deux autres synoptiques placent cet événement à une période
antérieure de la Vie publique, entre la vocation de S. Matthieu et la mission des douze Apôtres, et il est
probable qu’ils ont raison. Quant à l’époque précise de l’année où il eut lieu, elle est suffisamment
déterminée par la nature même du fait. On ne rencontre des épis mûrs dans les champs que peu de temps
avant la moisson ; or on récolte généralement le blé en Palestine vers la fin de mars ou commencement
d’avril. - La scène se passe en Galilée, mais nous ignorons au juste en quel endroit. - Le long des blés. Peut-
être Jésus et ses disciples allaient-ils à la synagogue ou en revenaient-ils ; car les Juifs érigeaient volontiers
leurs maisons de prière à quelque distance de leurs habitations. Du moins il est sûr qu’ils n’étaient pas alors
en voyage, puisqu’on ne pouvait franchir aux jours de sabbat qu’une distance très limitée, déterminée d’après
la Loi. - Un jour de sabbat ; S. Luc dit que c’était le sabbat « second-premier », 6, 1, expression obscure qui
n’a pas laissé que de créer des embarras aux exégètes, comme nous le verrons en expliquant le troisième
Évangile : il est néanmoins probable qu’elle désigne le premier sabbat qui suivait le second jour de la Pâque.
Le grec emploie le pluriel, quoiqu’il soit certainement question d’un jour unique et déterminé. Peut-être
est-ce un pluriel de majesté. Cf. Rosenmüller, Schol. in h. l. Les Septante s’étaient déjà servis de cette même
forme. Cf. Ex. 20, 10 ; Lev. 23, 32 ; Num. 28, 9, etc. - Ses disciples, ayant faim... Ils manquaient ce jour-là
d’aliments : ce qui dût leur arriver plus d’une fois durant les courses apostoliques qu’ils faisaient à la suite
de Celui qui n’avait pas une pierre où reposer sa tête. On appelait cependant Jésus un « homme vorace et un
buveur de vin » ! - Se mirent à arracher... Plusieurs auteurs prennent ce mot à la lettre, comme s’il signifiait
que les Apôtres avaient à peine commencé leur modeste repas, quand ils furent tout à coup interrompus par
les Pharisiens. D'autres, trouvant cette interprétation trop minutieuse, donnent à la locution le sens plus
simple de « arrachaient ». - Et à les manger, après avoir fait sortir les grains de blé en frottant les épis entre
leurs mains, ainsi que l’ajoute S. Luc, 6, 1.
La loi mosaïque permettait à ceux qui avaient faim de cueillir quelques épis dans un champ (voir Deutéronome, 23, 25)