Matthieu 12, 10
Or il s’y trouvait un homme qui avait une main atrophiée. Et l’on demanda à Jésus : « Est-il permis de faire une guérison le jour du sabbat ? » C’était afin de pouvoir l’accuser.
Or il s’y trouvait un homme qui avait une main atrophiée. Et l’on demanda à Jésus : « Est-il permis de faire une guérison le jour du sabbat ? » C’était afin de pouvoir l’accuser.
1393. ET VOICI UN HOMME AYANT UNE MAIN SÈCHE. Vient ensuite l’occasion de l’interrogation, car ILS L’INTERROGÈRENT, etc. On dit que celui-ci était un tailleur de pierre et qu’il avait une main sèche. Par lui est signifié le genre humain, dont la main s’est desséchée par le péché originel, ou n’importe quel pécheur, dont la main et la puissance d’action se sont desséchées ; parfois, il s’agit de la droite, parce qu’ils sont impuissants à faire le bien, tout en étant capables de faire le mal.
1394. La question est alors présentée et, en second lieu, la réponse. [Matthieu] dit donc : ET ILS L’INTERROGÈRENT POUR SAVOIR S’IL ÉTAIT PERMIS DE GUÉRIR LE JOUR DU SABBAT. Ils voyaient un homme puissant ; ils lui demandèrent donc s’il était permis de guérir le jour du sabbat. Et ils demandaient cela pour le mettre à l’épreuve, comme on lit en Si 13, 14 : Il te mettra à l’épreuve par sa faconde. En effet, ils n’interrogeaient pas avec l’intention d’apprendre, mais plutôt d’accuser, comme on trouve dans Ps 37[38], 3 : Ils parlaient de paix avec leur prochain, mais le mal habitait leur cœur.
1395. Mais ici se pose une question, car, en Mc 3, 4, on voit que le Seigneur [lui-même] a posé la question ; ici, on dit qu’ils l’ont interrogé. Augustin répond que les deux choses se sont produites, car, lorsque [cet homme] se présenta et demanda d’être guéri, [les Pharisiens] posèrent leur question, et le Seigneur le fit lever, puis l’interrogea. Ou bien, autre [interprétation], parce que [les Pharisiens] l’observaient. Ils se préparaient donc à poser leur question, et alors [le Seigneur] posa la question, car il savait qu’ils [la] posaient en vue de l’accuser.
1394. La question est alors présentée et, en second lieu, la réponse. [Matthieu] dit donc : ET ILS L’INTERROGÈRENT POUR SAVOIR S’IL ÉTAIT PERMIS DE GUÉRIR LE JOUR DU SABBAT. Ils voyaient un homme puissant ; ils lui demandèrent donc s’il était permis de guérir le jour du sabbat. Et ils demandaient cela pour le mettre à l’épreuve, comme on lit en Si 13, 14 : Il te mettra à l’épreuve par sa faconde. En effet, ils n’interrogeaient pas avec l’intention d’apprendre, mais plutôt d’accuser, comme on trouve dans Ps 37[38], 3 : Ils parlaient de paix avec leur prochain, mais le mal habitait leur cœur.
1395. Mais ici se pose une question, car, en Mc 3, 4, on voit que le Seigneur [lui-même] a posé la question ; ici, on dit qu’ils l’ont interrogé. Augustin répond que les deux choses se sont produites, car, lorsque [cet homme] se présenta et demanda d’être guéri, [les Pharisiens] posèrent leur question, et le Seigneur le fit lever, puis l’interrogea. Ou bien, autre [interprétation], parce que [les Pharisiens] l’observaient. Ils se préparaient donc à poser leur question, et alors [le Seigneur] posa la question, car il savait qu’ils [la] posaient en vue de l’accuser.
Et
voici. Ces mots font ressortir le caractère subit et inattendu de l’apparition. - Un homme qui avait une main
desséchée. S. Jérôme nous fournit dans son commentaire quelques détails curieux sur ce malade : « Dans
l'Évangile qu'utilisent les Nazaréens et les Ebionites, que nous avons traduit récemment de l'Hébreu au Grec
et qui est appelé par beaucoup le texte authentique de Matthieu, il est écrit que l'homme à la main desséchée
est un maçon, qui prie pour recevoir de l'aide avec des mots tels que : "J'étais un maçon, je gagnais ma vie
avec mes mains, je vous prie Jésus, de me rendre la santé, sans quoi je devrai mendier honteusement ma
nourriture ». S. Jérôme, in Matth., 12, 13. Son mal est indiqué en termes populaires, Cf. 3 Reg. 13, 4 ; c’était
une atrophie partielle, par suite de laquelle le mouvement, puis l’action vitale, avaient complètement disparu
du membre attaqué. Quand cette infirmité existe depuis quelque temps, elle est regardée comme tout à fait
incurable. S. Luc ajoute que c’était la main droite qui avait été atteinte, circonstance aggravante et bien digne
de pitié. - Et ils l'interrogeaient. D’après les deux autres récits, les Pharisiens seraient demeurés silencieux,
observant attentivement la conduite du Seigneur : l’interrogation serait venue de Jésus, Marc. 3, 2-4 ; Luc. 6, 7-9 ; mais la conciliation est facile. Les Pharisiens, après avoir observé tout à leur aise, posèrent les premiers
au Sauveur la question que nous a conservée S. Matthieu ; alors Jésus leur aura répondu, comme en d’autres
cas semblables, par une autre question, plaçant ainsi dans un cruel embarras ceux qui auraient voulu
l’embarrasser lui-même. - Est-il permis : dans le texte latin, hébraïsme fréquent dans les écrits du Nouveau
Testament ; Cf. 19, 3 ; Luc.13, 23 ; 22, 49 ; Act. 1, 6 ; 19, 2, etc. En revanche, cette construction est tout à
fait inusitée chez les classiques. - Guérir les jours de sabbat. La question était insidieuse et renfermait un
piège habilement dissimulé, ainsi que l’indiquent les mots suivants, afin de pouvoir l'accuser. - D’après la
conduite accoutumée de Jésus, ses interrogateurs supposaient d’avance qu’il s’apitoierait sur le sort de
l’infirme, et qu’il consentirait à le guérir sur l’heure ; ce qui leur permettrait de déposer aussitôt auprès des
dignitaires de la synagogue, qui formaient un tribunal de troisième ordre, une accusation de viol du sabbat
contre le Thaumaturge. En effet, d’après les principes rabbiniques de l’époque, qui ont été fidèlement
consignés dans le Talmud, toute tentative de guérison était regardée comme inconciliable avec le repos du
sabbat, à moins qu’il n’y eût réellement danger à différer l'intervention ; sans doute parce que l’art médical,
étant alors très compliqué, exigeait des manipulations nombreuses, que les Rabbins assimilaient à un travail
proprement dit. « Que ceux qui sont en bonne santé ne prennent aucun remède le jour du sabbat. Que celui
qui a un mal de rein n’oigne pas la partie endolorie avec de l’huile et du vinaigre. Il peut toutefois l’oindre
avec de l’huile seule, pourvu que ce ne soit pas de l’huile de rose. Que celui qui a mal aux dents n’absorbe
pas de vinaigre. Il devra plutôt le recracher. Mais il est permis de l’absorber, s’il l’avale. Que celui qui a un
mal de gorge ne se gargarise pas avec de l’huile. Mais il est permis d’avaler l’huile. Si cela le guérit, tant
mieux ! Qu’il ne mastique pas de mastic, et qu’il ne mâchouille pas avec ses dents des aromates, comme
remède. Mais s’il le fait quand même, cela lui est permis pour se parfumer la bouche », Maimon. in Schabb.
c. 21 : Quelle série de prescriptions absurdes et de flagrantes contradictions ! Ne soyons pas surpris si l’école
de Schammaï allait jusqu’à interdire de visiter et de consoler les malades en un jour de sabbat ! Schabb. 12,
1.