Matthieu 12, 25
Connaissant leurs pensées, Jésus leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient un désert ; toute ville ou maison divisée contre elle-même sera incapable de tenir.
Connaissant leurs pensées, Jésus leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient un désert ; toute ville ou maison divisée contre elle-même sera incapable de tenir.
1426. MAIS JÉSUS, CONNAISSANT LEURS PENSÉES, etc. Dans cette section, le Seigneur repousse ceux qui le rabaissent. Premièrement, il réfute ce qui est dit ; deuxièmement, ceux qui le disent, en cet endroit : AUSSI, JE VOUS LE DIS [12, 31].
1427. [Le Seigneur] réfute ce qui est dit par un quadruple argument. Le deuxième, en cet endroit : SI SATAN [EXPULSE] SATAN, etc. [12, 26] ; le troisième, en cet endroit : COMMENT DONC, etc. [12, 29] ; le quatrième, en cet endroit : QUI N’EST PAS AVEC MOI, etc. [12, 30].
1428. Le premier [argument] est présenté de la manière la plus explicite : TOUT ROYAUME DIVISÉ CONTRE LUI-MÊME COURRA À LA RUINE.
1429. En premier lieu, [le Seigneur] présente la majeure, lorsqu’il dit : TOUT ROYAUME, etc. Il existe une triple communauté : celle du ménage ou de la famille, celle de la cité et celle du royaume. Le ménage est la communauté composée de ceux qui posent des actes qui leur sont communs. Elle comporte donc un triple lien : celui du père et du fils, celui du mari et de l’épouse, et celui du seigneur et du serviteur. La communauté de la cité contient tout ce qui est nécessaire à la vie de l’homme ; elle est donc une communauté parfaite pour ce qui est du strict nécessaire. La troisième communauté est celle du royaume, qui est la communauté achevée. En effet, si l’on craignait des ennemis, une seule cité ne pourrait à elle seule subsister. C’est pourquoi, à cause de la crainte des ennemis, une communauté de plusieurs cités est nécessaire, qui constitue un seul royaume. Ainsi, ce qu’est la vie pour chaque homme, la paix l’est pour le royaume. Et, de même que la santé n’est rien d’autre que l’équilibre des humeurs, de même la paix vient de ce que chacun reste dans son ordre. Et de même que, par le retrait de la santé, l’homme s’oriente vers la mort, s’il se soustrait au royaume, il s’oriente vers la mort. C’est pourquoi le but ultime qu’on recherche est la paix. Le Philosophe écrit ainsi : «Ce qu’est le médecin par rapport à la santé, le défenseur de la communauté l’est par rapport à la paix.» C’est pourquoi [le Seigneur] dit : TOUT ROYAUME DIVISÉ CONTRE LUI-MÊME COURRA À LA RUINE. Is 3, 5 : Le jeune s’agitera contre le vieillard, et le manant contre le noble.
1427. [Le Seigneur] réfute ce qui est dit par un quadruple argument. Le deuxième, en cet endroit : SI SATAN [EXPULSE] SATAN, etc. [12, 26] ; le troisième, en cet endroit : COMMENT DONC, etc. [12, 29] ; le quatrième, en cet endroit : QUI N’EST PAS AVEC MOI, etc. [12, 30].
1428. Le premier [argument] est présenté de la manière la plus explicite : TOUT ROYAUME DIVISÉ CONTRE LUI-MÊME COURRA À LA RUINE.
1429. En premier lieu, [le Seigneur] présente la majeure, lorsqu’il dit : TOUT ROYAUME, etc. Il existe une triple communauté : celle du ménage ou de la famille, celle de la cité et celle du royaume. Le ménage est la communauté composée de ceux qui posent des actes qui leur sont communs. Elle comporte donc un triple lien : celui du père et du fils, celui du mari et de l’épouse, et celui du seigneur et du serviteur. La communauté de la cité contient tout ce qui est nécessaire à la vie de l’homme ; elle est donc une communauté parfaite pour ce qui est du strict nécessaire. La troisième communauté est celle du royaume, qui est la communauté achevée. En effet, si l’on craignait des ennemis, une seule cité ne pourrait à elle seule subsister. C’est pourquoi, à cause de la crainte des ennemis, une communauté de plusieurs cités est nécessaire, qui constitue un seul royaume. Ainsi, ce qu’est la vie pour chaque homme, la paix l’est pour le royaume. Et, de même que la santé n’est rien d’autre que l’équilibre des humeurs, de même la paix vient de ce que chacun reste dans son ordre. Et de même que, par le retrait de la santé, l’homme s’oriente vers la mort, s’il se soustrait au royaume, il s’oriente vers la mort. C’est pourquoi le but ultime qu’on recherche est la paix. Le Philosophe écrit ainsi : «Ce qu’est le médecin par rapport à la santé, le défenseur de la communauté l’est par rapport à la paix.» C’est pourquoi [le Seigneur] dit : TOUT ROYAUME DIVISÉ CONTRE LUI-MÊME COURRA À LA RUINE. Is 3, 5 : Le jeune s’agitera contre le vieillard, et le manant contre le noble.
Jésus, connaissant leurs pensées. Jésus connaissait par là-même toute l’énormité de leur malice. S’il a
autrefois, 9, 34, laissé sans réponse une accusation analogue, il n’est pas possible qu’il permette davantage
aux Pharisiens de profiter de son silence pour s’enhardir de plus en plus, et pour ruiner peu à peu son œuvre
et son autorité auprès du peuple. Cette fois, il prend la parole pour repousser l’injure si odieuse qu’on venait
de lancer contre lui. C’est un véritable plaidoyer pour sa propre cause qu’il nous fait entendre ; il y démontre
qu’il n’est nullement, comme on l’en accuse, le confédéré de Satan. « Toutes les qualités que nous avons
admirées déjà dans ses discours et dans ses réponses, nous les retrouvons ici réunies : la douceur et l’humilité
qu’aucune offense personnelle, pas même l’outrage le plus avilissant, ne peut faire démentir ; le tempérament
calme et sublime qui ne rend pas injure pour injure ; la sainte colère du juge en harmonie avec l’amour qui
instruit et persuade ; la plénitude de sagesse qui, en toute occasion, révèle les secrets des cœurs et déclare la
vérité avec un pouvoir pénétrant, enfin la majesté de sa personne qui s’affirme en toutes choses », Stier,
Reden des Herrn Jesu, in h. l. Il y a deux parties dans ce petit discours du divin Maître : l’orateur se tient
d’abord sur la défensive et réfute, par une série d’arguments inébranlables, l’accusation grossière des
Pharisiens, vv. 25-30 ; puis, devenant lui-même agresseur, il met en relief le crime de ses ennemis et le
châtiment qui les atteindra s’ils persistent dans leur indigne conduite, vv. 31-37. - Première partie. La
réfutation commence par un raisonnement par l'absurde, vv. 25 et 26. Satan qui chasse Satan, n’est-ce point
une véritable absurdité ? Et pourtant, telle est bien l’affirmation des Pharisiens, quand ils assurent que
Notre-Seigneur tient du démon le pouvoir qu’il exerce contre le démon. La double comparaison qui sert de
développement à cette preuve la rend très vivante et en accroît la force. - Tout royaume divisé... Qui pourrait
nier ces deux faits d’expérience dont on est si souvent témoin, et dont la triste et perpétuelle vérité est
attestée, chez tous les peuples, par des locutions proverbiales identiques à celles que nous cite Jésus ?
« Quelle maison est si solide, disait Cicéron, quelle cité est si fermement établie, qu'elle ne puisse être
détruite par la haine, la tricherie, la jalousie ? » Et Salluste : « En effet, par l'union, les petites choses
grandissent, mais par la discorde les plus grandes s'effondrent». - Maison désigne métaphoriquement la
famille, qui est supposée occuper à elle seule une maison.