Matthieu 12, 29
Ou encore, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, sans avoir d’abord ligoté cet homme fort ? Alors seulement il pillera sa maison.
Ou encore, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, sans avoir d’abord ligoté cet homme fort ? Alors seulement il pillera sa maison.
Il l'appelle le fort, pour expri mer son antique tyrannie, due tout entière à notre lâcheté.
A cette seconde réponse, Notre-Seigneur en ajoute encore une troi sième: «Comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison du fort ?» etc. Que Satan ne puisse chasser Satan, c'est chose évidente d'après ce qui précède, et il est également hors de doute que personne ne peut le chasser sans l'avoir tout d'abord vaincu. Notre-Seigneur reproduit donc, mais avec une nouvelle force, la raison qu'il a donnée précédemment: Je suis si loin de demander au démon son appui, que je suis en guerre avec lui et que je le tiens captif, et la preuve, c'est que j'enlève tout ce qu'il possède. C'est ainsi qu'il établit le contraire de ce que ses ennemis cherchaient à lui reprocher. Que voulaient-ils en effet? Persuader que ce n'était point par sa propre puissance qu'il chassait les démons. Or, il leur démontre qu'il a fait captifs, non-seulement les démons, mais leur chef lui-même. Ce qu'il a fait le prouve suffisamment. Car comment, sans l'avoir réduit le premier, aurait-il pu se rendre maître des démons qui sont sous ses ordres? Ces paroles contiennent, à mon avis, une prophétie; car non-seulement il chasse actuellement les démons, mais il fera disparaître l'erreur de toute la face de la terre, et détruira tous les artifices du démon. Il ne dit pas: Il enlèvera, mais: «Il arrachera», pour montrer la puissance avec laquelle il agit.
La maison du démon, c'est le monde qui est soumis à l'empire du malin esprit, non par la volonté de son Créateur, mais par la grandeur de sa faute. Le fort a été chargé de chaînes, relégué dans l'enfer et brisé sous les pieds du Seigneur. Toutefois nous ne devons pas être sans crainte; car notre adversaire est proclamé «le fort» par la bouche même de son vainqueur.
Satan tenait les hommes captifs, et ils ne pouvaient s'arracher de ses mains par leurs propres forces, si la grâce de Dieu n'était venu les délivrer. Ce qu'il appelle ses armes, ce sont les infi dèles. Il a lié le fort en lui enlevant le pouvoir qu'il avait de s'opposer à la volonté des fidèles qui veulent suivre le Christ, et conquérir le royaume de Dieu.
Il a pillé sa maison, parce qu'il a délivré des pièges du démon, pour les réunir à son Église, ceux qu'il avait prévus devoir être à lui, ou bien lorsqu'il a donné le monde entier à convertir à ses Apôtres et à leurs successeurs. Par cette comparaison si claire, il leur montre donc qu'il n'est point associé aux opérations mensongères du démon, comme ils l'en accusaient faussement, mais que c'est par la puissance divine qu'il a délivré les hommes de la tyrannie des démons.
1435. OU ALORS, COMMENT QUELQU’UN PEUT-IL PÉNÉTRER DANS LA MAISON D’UN HOMME FORT, etc. ? Ici est présentée la troisième raison par laquelle le Seigneur entend réfuter ce que disent les Pharisiens, et il s’agit d’un argument emprunté à ce qui arrive chez les hommes. Car, lorsque quelqu’un est fort dans sa maison, il ne peut en être expulsé et ses vases ne peuvent être fracassés, à moins qu’un plus fort ne survienne. Mais le Christ enlève les vases du Diable en le chassant des hommes, chez qui il demeure comme dans ses propres vases. Le Christ est donc plus fort que lui. Et [le Seigneur] donne cette raison dans ces paroles.
1437. FORT : celui-ci est le Diable, qui est dit fort en raison de sa puissance. Jb 41, 24 : Il n’existe pas de puissance qui puisse lui être comparée. Et il devient plus fort par le consentement, car celui qui consent donne des forces à plus grand que lui. Is 19, 2 : L’homme combattra son frère, la cité une autre cité, et je livrerai l’Égypte aux mains de maîtres cruels. Cette demeure est le monde ou le rassemblement des pécheurs, non pas parce que [le Diable] a créé le monde, mais parce que celui-ci lui a obéi par consentement. Ainsi, il est dit en Jn 12, 31 : Le prince de ce monde. Les vases sont les hommes. On entend vase en deux sens. On parle du vase de quelqu’un lorsqu’il [en] est rempli, comme on dit un vase d’eau, parce qu’il est rempli d’eau, ou un vase d’huile, parce qu’il est rempli d’huile. Ainsi certains sont-ils des vases du Diable parce qu’ils sont remplis du Diable dans leur corps, comme les possédés du Diable, ou dans leur âme, comme ceux dont les cœurs sont entièrement en la volonté du Diable, comme on le dit de Judas. Parfois, on appelle vases tous les instruments réservés à une fonction. Ainsi, on appelle vase du Diable celui qui donne aux autres une occasion de pécher. Quelle que soit la façon dont on l’entende, le Christ enlève les vases du Diable, Col 2, 15 : Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle en les traînant avec lui, etc. Mais cela ne suffit pas, s’il ne lie pas l’homme fort. Ainsi, S’IL N’A PAS D’ABORD LIÉ CET HOMME FORT. En quoi consiste cette action de lier ? Dans le fait que le pouvoir de nuire, que [le Diable] a en lui-même, est enrayé par Dieu. Ainsi, par la puissance de sa nature, il peut faire beaucoup de choses, mais il est enrayé par la puissance de Dieu, comme un homme attaché est empêché de faire ce qu’il veut. Ainsi, Ps 149[150], 8 : Pour attacher leurs rois par des entraves. ET ALORS IL PILLERA SA MAISON, car, après que celui-ci a été attaché, les hommes qui étaient attachés sont libérés, Is 49, 25 : Le fort sera libéré, et ce qui aura été enlevé au fort sera sauvé.
1437. FORT : celui-ci est le Diable, qui est dit fort en raison de sa puissance. Jb 41, 24 : Il n’existe pas de puissance qui puisse lui être comparée. Et il devient plus fort par le consentement, car celui qui consent donne des forces à plus grand que lui. Is 19, 2 : L’homme combattra son frère, la cité une autre cité, et je livrerai l’Égypte aux mains de maîtres cruels. Cette demeure est le monde ou le rassemblement des pécheurs, non pas parce que [le Diable] a créé le monde, mais parce que celui-ci lui a obéi par consentement. Ainsi, il est dit en Jn 12, 31 : Le prince de ce monde. Les vases sont les hommes. On entend vase en deux sens. On parle du vase de quelqu’un lorsqu’il [en] est rempli, comme on dit un vase d’eau, parce qu’il est rempli d’eau, ou un vase d’huile, parce qu’il est rempli d’huile. Ainsi certains sont-ils des vases du Diable parce qu’ils sont remplis du Diable dans leur corps, comme les possédés du Diable, ou dans leur âme, comme ceux dont les cœurs sont entièrement en la volonté du Diable, comme on le dit de Judas. Parfois, on appelle vases tous les instruments réservés à une fonction. Ainsi, on appelle vase du Diable celui qui donne aux autres une occasion de pécher. Quelle que soit la façon dont on l’entende, le Christ enlève les vases du Diable, Col 2, 15 : Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle en les traînant avec lui, etc. Mais cela ne suffit pas, s’il ne lie pas l’homme fort. Ainsi, S’IL N’A PAS D’ABORD LIÉ CET HOMME FORT. En quoi consiste cette action de lier ? Dans le fait que le pouvoir de nuire, que [le Diable] a en lui-même, est enrayé par Dieu. Ainsi, par la puissance de sa nature, il peut faire beaucoup de choses, mais il est enrayé par la puissance de Dieu, comme un homme attaché est empêché de faire ce qu’il veut. Ainsi, Ps 149[150], 8 : Pour attacher leurs rois par des entraves. ET ALORS IL PILLERA SA MAISON, car, après que celui-ci a été attaché, les hommes qui étaient attachés sont libérés, Is 49, 25 : Le fort sera libéré, et ce qui aura été enlevé au fort sera sauvé.
Ou :
cette particule introduit un nouvel argument, qui est tiré du domaine de l’expérience et que Jésus expose sous
la forme d’une allégorie saisissante. - Comment quelqu'un peut-il... Si quelqu’un veut piller la maison d’un
homme puissant avec lequel il est en lutte, il faut qu’il soit capable de l’enchaîner tout d’abord. Alors
seulement il pourra exécuter ses desseins de vengeance : ainsi donc, Jésus doit être plus fort que Satan,
puisqu’il réussit à le lier et à lui ravir ses biens. Dans cette parabole, « quelqu'un » représente en effet le
Christ, tandis que Satan est naturellement désigné par l’expression « homme fort ». La maison du prince des
démons, c’est la terre sur laquelle Dieu lui a permis d’exercer un certain pouvoir. - Ses meubles, d’après
l’hébreu, ustensiles, mobilier en général ; ce sont les hommes, qu’il n’avait que trop longtemps tenus entre
ses mains comme de vils ustensiles. Le Sauveur Jésus, en chassant les démons, manifestait sa
toute-puissance à leur égard, et leur enlevait en même temps les hommes pour les rendre à Dieu, leur
véritable maître.
Le fort, ou le fort armé, comme l’appelle saint Luc (voir Luc, 11, 21), était le latriensis des anciens, c’est-à-dire un officier fidèle et vaillant à qui l’on confiait la garde d’une maison.