Matthieu 12, 5
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ?
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ?
1384. Dans le Lévitique, il avait été prescrit que l’oblation, qu’on avait coutume de faire les autres jours, fût faite deux fois le jour du sabbat, et cependant elle était faite dans le temple et le jour du sabbat, parce qu’elle était faite pour le service du temple et de Dieu. Les prêtres étaient donc exemptés. Ainsi, cet exemple s’applique, car les apôtres se consacraient entièrement à quelque chose de plus grand que le temple, à savoir, le Christ. [Le Seigneur] dit donc : N’AVEZ-VOUS PAS LU QUE LES PRÊTRES ENFREIGNAIENT LE JOUR DU SABBAT ? Mais c’était seulement pour [le service du] temple.
Ou n'avez-vous pas lu... L’exemple de David
ne se rapportait qu’indirectement à la question en litige, car il démontrait simplement que des prescriptions
même religieuses peuvent perdre leur valeur en face d’une urgente nécessité ; le second exemple, tiré des
fonctions des prêtres au jour du sabbat, est parfaitement adapté à la question, comme nous l’indiquerons par
un court commentaire. - Dans la Loi : Cf. Num. 28, 9 ; Lev. 24, 5. Dans ces passages, Dieu ordonne aux
prêtres d’exécuter chaque samedi divers travaux sacrés, qui demandaient un déploiement considérable
d’activités, et qui étaient par conséquent incompatibles avec le repos du sabbat. On pouvait donc dire des
prêtres, sous le rapport matériel, qu'ils violent le sabbat (c’est l’expression technique), ils font des choses qui,
accomplies par d’autres et dans un autre but, seraient certainement une profanation du sabbat. Et pourtant, ils
ne sont pas coupables, l’ordre divin les justifiant entièrement. En effet, d'après un axiome talmudique, « Le
travail servile qui se fait dans le sanctuaire n’est pas servile », Schabb. f. 19.1. « Il n’y a pas du tout
d’observation du sabbat dans le temple », Maimonide, in Pesach. c. 1.
Allant plus loin, Jésus accomplit la Loi sur la pureté des aliments, si importante dans la vie quotidienne juive, en dévoilant son sens " pédagogique " (cf. Ga 3, 24) par une interprétation divine : " Rien de ce qui pénètre du dehors dans l’homme ne peut le souiller (...) – ainsi il déclarait purs tous les aliments. Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, du cœur des hommes que sortent les desseins pervers " (Mc 7, 18-21). En délivrant avec autorité divine l’interprétation définitive de la Loi, Jésus s’est trouvé affronté à certains docteurs de la Loi qui ne recevaient pas son interprétation de la Loi garantie pourtant par les signes divins qui l’accompagnaient (cf. Jn 5, 36 ; 10, 25. 37-38 ; 12, 37). Ceci vaut particulièrement pour la question du sabbat : Jésus rappelle, souvent avec des arguments rabbiniques (cf. Mc 2, 25-27 ; Jn 7, 22-24), que le repos du sabbat n’est pas troublé par le service de Dieu (cf. Mt 12, 5 ; Nb 28, 9) ou du prochain (cf. Lc 13, 15-16 ; 14, 3-4) qu’accomplissent ses guérisons.
L’Evangile rapporte de nombreux incidents où Jésus est accusé de violer la loi du sabbat. Mais jamais Jésus ne manque à la sainteté de ce jour (cf. Mc 1, 21 ; Jn 9, 16). Il en donne avec autorité l’interprétation authentique : " Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat " (Mc 2, 27). Avec compassion, le Christ s’autorise " le jour du sabbat, de faire du bien plutôt que le mal, de sauver une vie plutôt que de la tuer " (Mc 3, 3). Le sabbat est le jour du Seigneur des miséricordes et de l’honneur de Dieu (cf. Mt 12, 5 ; Jn 7, 23). " Le Fils de l’Homme est maître du sabbat " (Mc 2, 28).