Matthieu 13, 12
À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a.
À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a.
1532. CAR À CELUI QUI A, ON DONNERA ET IL AURA DU SURPLUS. Il y a en effet quelque chose que possède l’homme à qui on donne.
1533. Et qu’est-ce que cela ? Il faut dire qu’il y a quatre choses préparatoires à ce que quelque chose soit donné. Premièrement, il y a le désir. Ainsi, si tu veux avoir la science, il y a d’abord le désir de l’avoir. Sg 6, 21 : Le désir de la sagesse conduit au royaume perpétuel. Et, plus haut, 7, 7 : Demandez et vous recevrez. Ainsi, À CELUI QUI A le désir, ON DONNERA ET IL AURA DU SURPLUS, car [Dieu] lui-même donne à tous généreusement, et sans récriminer, Jc 1, 5. MAIS À CELUI QUI N’A PAS, et s’il semble avoir quelque aptitude à la sagesse ou à la justice, mais qu’il est tiède, ce qu’il semble avoir, sans l’avoir, ON LE LUI ENLÈVERA. Chrysostome [écrit] ainsi : «Si tu vois quelqu’un qui est tiède, tu dois l’avertir de cesser ; et s’il ne veut pas, renvoie-le.» Ap 3, 16 : Puisses-tu être chaud ou froid, mais parce que tu es tiède, et ni froid ni chaud, je commencerai à te vomir de ma bouche.
1534. La seconde chose requise est l’effort, et telle est l’explication de Rémi. Ainsi, celui qui a un bon talent mais n’étudie pas, ne fera pas de progrès. Mais celui qui étudie recevra la sagesse et AURA DU SURPLUS. Pr 2, 4 : Si tu la cherches comme de l’argent et si tu la fouilles comme un trésor, tu comprendras la crainte de Dieu et tu trouveras la connaissance de Dieu. MAIS CELUI QUI N’A PAS d’application, ce qu’il semble avoir, à savoir, un talent naturel, ne progressera pas, mais lui sera enlevé.
1535. La troisième chose requise est la charité, car la charité est la racine de toutes les vertus et de toutes les bonnes actions. L’Apôtre [écrit] dans Ep 3, 17 : Enracinés et fondés dans la charité. Ainsi, si tu l’as, à savoir, la charité, tu t’élanceras vers toutes sortes de bonnes œuvres. L’Apôtre [écrit] dans 1 Co 13, 4 : La charité est patiente, elle est douce. Mais si tu ne la possèdes pas, tout est desséché. De sorte que tout ce qu’un homme possède sans la charité n’est rien, car celui qui n’aime pas demeure dans la mort, 1 Jn 3, 14.
1536. La quatrième chose requise est la foi, car pour ceux qui n’ont pas la foi, les autres biens valent peu de chose, Sg 1, 2 : Il apparaît à ceux qui ont foi en lui. Et Rm 10, 10 : Il croit en son cœur en vue de la justice, et il confesse de bouche en vue du salut. Et celui qui n’a pas la justice de la foi, ce qu’il semble avoir, que ce soit de naturel ou de moral, lui sera enlevé. L’Apôtre [écrit] dans Rm 14, 23 : Tout ce qui ne vient pas de la foi est péché. Je dis donc que cela vous a été donné parce que vous avez la foi, mais aux autres cela n’a pas été donné.
1537. Mais ici il faut prendre garde à une erreur, car il semble que, par l’effort et les bonnes œuvres, nous puissions acquérir la gloire éternelle. Mais Paul dit : Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? [1 Co 4, 7]. Ainsi, le désir, l’effort, la charité et la foi, tout cela vient de Dieu.
1533. Et qu’est-ce que cela ? Il faut dire qu’il y a quatre choses préparatoires à ce que quelque chose soit donné. Premièrement, il y a le désir. Ainsi, si tu veux avoir la science, il y a d’abord le désir de l’avoir. Sg 6, 21 : Le désir de la sagesse conduit au royaume perpétuel. Et, plus haut, 7, 7 : Demandez et vous recevrez. Ainsi, À CELUI QUI A le désir, ON DONNERA ET IL AURA DU SURPLUS, car [Dieu] lui-même donne à tous généreusement, et sans récriminer, Jc 1, 5. MAIS À CELUI QUI N’A PAS, et s’il semble avoir quelque aptitude à la sagesse ou à la justice, mais qu’il est tiède, ce qu’il semble avoir, sans l’avoir, ON LE LUI ENLÈVERA. Chrysostome [écrit] ainsi : «Si tu vois quelqu’un qui est tiède, tu dois l’avertir de cesser ; et s’il ne veut pas, renvoie-le.» Ap 3, 16 : Puisses-tu être chaud ou froid, mais parce que tu es tiède, et ni froid ni chaud, je commencerai à te vomir de ma bouche.
1534. La seconde chose requise est l’effort, et telle est l’explication de Rémi. Ainsi, celui qui a un bon talent mais n’étudie pas, ne fera pas de progrès. Mais celui qui étudie recevra la sagesse et AURA DU SURPLUS. Pr 2, 4 : Si tu la cherches comme de l’argent et si tu la fouilles comme un trésor, tu comprendras la crainte de Dieu et tu trouveras la connaissance de Dieu. MAIS CELUI QUI N’A PAS d’application, ce qu’il semble avoir, à savoir, un talent naturel, ne progressera pas, mais lui sera enlevé.
1535. La troisième chose requise est la charité, car la charité est la racine de toutes les vertus et de toutes les bonnes actions. L’Apôtre [écrit] dans Ep 3, 17 : Enracinés et fondés dans la charité. Ainsi, si tu l’as, à savoir, la charité, tu t’élanceras vers toutes sortes de bonnes œuvres. L’Apôtre [écrit] dans 1 Co 13, 4 : La charité est patiente, elle est douce. Mais si tu ne la possèdes pas, tout est desséché. De sorte que tout ce qu’un homme possède sans la charité n’est rien, car celui qui n’aime pas demeure dans la mort, 1 Jn 3, 14.
1536. La quatrième chose requise est la foi, car pour ceux qui n’ont pas la foi, les autres biens valent peu de chose, Sg 1, 2 : Il apparaît à ceux qui ont foi en lui. Et Rm 10, 10 : Il croit en son cœur en vue de la justice, et il confesse de bouche en vue du salut. Et celui qui n’a pas la justice de la foi, ce qu’il semble avoir, que ce soit de naturel ou de moral, lui sera enlevé. L’Apôtre [écrit] dans Rm 14, 23 : Tout ce qui ne vient pas de la foi est péché. Je dis donc que cela vous a été donné parce que vous avez la foi, mais aux autres cela n’a pas été donné.
1537. Mais ici il faut prendre garde à une erreur, car il semble que, par l’effort et les bonnes œuvres, nous puissions acquérir la gloire éternelle. Mais Paul dit : Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? [1 Co 4, 7]. Ainsi, le désir, l’effort, la charité et la foi, tout cela vient de Dieu.
La particule car montre que nous avons dans ce verset un
développement de celui qui précède. « à vous il a été donné ... à eux, cela n’a pas été donné » : il n’y a rien
d’étrange à cela, poursuit Jésus, car c’est dans la nature même des choses. La locution proverbiale qu’il cite à
cette occasion (il la citera encore dans deux autres circonstances en modifiant le sens, Cf. 25, 9 ; Luc. 19, 26)
est d’une vérité universelle. Elle se compose de deux parties : 1° A celui qui a : le verbe avoir a ici la
signification de posséder, être riche. Quand une bonne fois on a commencé d’acquérir quelque fortune, les
biens affluent et en peu de temps arrive l’abondance. Au contraire 2° à celui qui n'a pas... c’est-à-dire,
d’après le contexte, celui qui n’a que peu de chose, de modestes avances qui ne méritent pas d’être prises en
considération, si on les compare à ce que l’opinion du monde appelle la richesse. - On enlèvera même ce
qu’il a. Tandis que le riche devient aisément plus riche encore, le pauvre qui est en retard dans ses affaires
tombe facilement de plus en plus bas, et finit souvent par perdre le peu qu’il possédait. Une légende
rabbinique commente ce proverbe de la façon la plus charmante : « Une femme interrogea Rabbi José et lui
dit : Que signifie la parole de Daniel : Il donne la sagesse aux sages et l’intelligence aux intelligents, Dan, 2,
21 ? Il lui répondit par une parabole : Si deux hommes, un riche et un pauvre, venaient te demander à
emprunter, auquel prêterais-tu ? Elle répliqua : Au riche. Pourquoi donc ? reprit le Rabbin. Parce que,
dit-elle, si le riche perd son argent, il lui restera encore de quoi me payer, tandis qu’il n’en est pas de même
du pauvre. Il s’écria : Tes oreilles ont-elles entendu ce qui vient de sortir de ta bouche ? Si Dieu avait donné
la sagesse aux insensés, ils iraient s’asseoir, pour en parler, dans les maisons de débauche, les théâtres et les
établissements de bains ; mais Dieu a donné la sagesse aux sages et ils vont s’asseoir et parler dans les
synagogues ». - Cet aphorisme qui a ses équivalents anciens et modernes chez plusieurs peuples (comparez
le mot de Martial, 5, 81 : « On ne donne qu’aux riches », et la phrase française : « On ne prête qu’aux
riches » a son emploi au moral non moins qu’au matériel et c’est précisément d’après sa signification
spirituelle que Jésus la mentionne en ce passage. Les Apôtres et les disciples ont acquis déjà une certaine
richesse au point de vue des vérités messianiques ; c’est pour cela que Dieu leur fait des révélations plus
intimes, afin qu’ils s’enrichissent davantage encore. Le peuple incrédule voit diminuer chaque jour le peu de
foi qui lui reste et bientôt il ne lui en restera plus rien ! - « Celui qui a … celui qui n'a pas » sont des
nominatifs absolus.