Matthieu 13, 21

mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt.

mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt.
Saint Thomas d'Aquin
1560. Et ainsi, celui-là se délecte, mais IL NE PEUT ÊTRE BIEN ÉTABLI, PUISQU’IL N’A PAS DE RACINE, car il est semé sur la pierre. En effet, la racine est la charité. Ep 3, 17 : Enracinés et fondés dans la charité, etc. IL EST L’HOMME D’UN MOMENT, et il se réjouit pendant un moment. Si 6, 10 : L’ami partage la table, mais il ne sera pas là quand on aura besoin de lui. Cela est l’occasion : le fait qu’il n’ait pas de racine. Et comment cela se fait-il ? Parce qu’il est mal établi. [Le Seigneur] dit donc : SURVIENNE UNE TRIBULATION OU UNE PERSÉCUTION À CAUSE DE LA PAROLE, etc., comme lorsqu’il y en a qui s’opposent à la foi, ainsi que les tribulations intérieures et extérieures qui surgissent à cause de l’enseignement de la foi ou à cause de la foi, AUSSITÔT ILS TRÉBUCHENT, car ils s’éloignent de la foi. Ps 108[109], 165 : Une grande paix pour ceux qui aiment ta loi, et il n’y a pas d’occasion de chute pour eux. Celui qui persévère est un ami. Et [le Seigneur] dit : AUSSITÔT, car, même s’ils ont la charité, ils pourraient trébucher en raison de nombreuses tribulations. Mais lorsque quelqu’un trébuche aussitôt à l’occasion d’une petite tribulation, il n’est pas enraciné dans la charité ainsi, 1 Co 10, 13 : Dieu est fidèle et il ne permet pas qu’un homme soit tenté au-delà de ses forces, mais il donnera avec la tentation le moyen d’y faire face. Et He 12, 4 : Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang. Selon Jérôme, [il est dit] AUSSITÔT, car il y a un écart entre celui-ci et l’autre.
Louis-Claude Fillion
Il n'a pas de racine en lui-même. Malgré cet heureux début et ces dehors qui promettent, il y a là en réalité le même manque de réceptivité que dans le premier cas. Ces hommes n’ont pas ce que Cicéron nommait « une vertu attachée à de profondes racines », Phil. 4, 13. , ils ne sont point ce que les Pères grecs aimaient à nommer, en faisant allusion à cette parabole, des enracinés : auditeurs superficiels, ils sont conséquemment auditeurs temporaires. « Qui croient pour un temps, dit S. Luc 8, 13, et qui cessent de croire au temps de la tentation ». En effet, il suffit d’une épreuve, d’une tribulation, pour ruiner les belles espérances qu’ils avaient données tout d’abord. Dès qu’ils s’aperçoivent que la parole divine, qu’ils avaient cependant reçue avec tant d’entrain, va être pour eux la source de quelques maux temporels, ils l’abandonnent lâchement, honteusement : aussi se dessèche-t-elle comme le fait le gazon du rocher sous les rayons d’un soleil brûlant. - Il est aussitôt scandalisé... « Ce qui a toujours connu le succès est abattu par l’échec », Fr. Luc, Comm. in h.l. Ne semblerait-il pas que Quintilien commente ce passage, lorsqu'il écrit, Inst. 1. 3, 3-5 : « Ces génies précoces ne parviennent jamais à maturité. Ils n’ont pas fait de grandes choses, car ils ont produit trop tôt. Il n’y avait pas en profondeur chez eux de véritable force, et ils ne parvinrent pas à faire pousser toutes leurs branches. C’est tout à fait comme les semences répandues sur le sol, elles se gâtent vite. Et au milieu des épines, elles sont étouffées par les mauvaises herbes avant la moisson ». Mais Quintilien parte du domaine intellectuel, et Jésus du domaine moral.