Matthieu 13, 24
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
1563. Plus haut, [le Seigneur] a présenté une parabole, dans laquelle les obstacles à l’enseignement évangélique venus de l’extérieur étaient montrés. Ici, est présentée une autre parabole, dans laquelle sont présentés les obstacles à l’écoute de l’enseignement qui viennent de l’intérieur, car, dans cette [parabole], sont présentées les choses dont les esprits ont coutume de se préoccuper. [Le Seigneur] traite donc d’abord de l’origine du bien et du mal ; deuxièmement, de [leur] évolution ; troisièmement, de [leur] aboutissement. Le second point se trouve en cet endroit : QUAND LE BLÉ EST MONTÉ EN HERBE, etc. [13, 26] ; le troisième, en cet endroit : AU MOMENT DE LA MOISSON, JE DIRAI AUX MOISSONNEURS, etc. [13, 30].
1564. [Le Seigneur traite] donc d’abord de l’origine du bien ; deuxièmement, [de l’origine] du mal, en cet endroit : PENDANT QUE LES GENS DORMAIENT, etc. [13, 25]
1565. [Matthieu] dit donc : IL LEUR PROPOSA UNE AUTRE PARABOLE. Et à qui ? À eux. Je dis : non pas aux seuls apôtres, mais aussi aux foules. Ainsi, après avoir donné ses explications aux apôtres, [Jésus] se tourna vers les foules. UNE AUTRE [PARABOLE], une deuxième, car [le Seigneur] n’a pas proposé seulement deux paraboles, mais plusieurs. On parle de deuxième lorsqu’il s’agit d’une de deux choses. Il en a présenté plusieurs afin de venir au secours de plusieurs dispositions. En effet, certains sont touchés par l’une, d’autres par une autre.
1566. LE ROYAUME DES CIEUX RESSEMBLE À UN HOMME QUI A SEMÉ DU BON GRAIN DANS SON CHAMP. Dans un royaume, il y a un roi et ceux qui sont gouvernés, et ceux-ci sont les hommes célestes, qui sont devenus semblables aux anges. Ps 90[91], 11 : Il a ordonné à ses anges de te protéger dans toutes tes démarches, etc. À UN HOMME QUI A SEMÉ DU BON GRAIN.
1567. Trois paraboles portant sur la semence sont présentées à la file. La première, au sujet du grain qui est semé ; la deuxième, au sujet du grain qui est emporté ; la troisième, au sujet du grain qui est multiplié. Selon l’intention du texte, le grain est considéré d’une manière différente que plus haut. En effet, le grain est celui qui est semé dans l’homme, et c’est la parole de Dieu, comme on lit en Lc 22. Ici, il est pris pour l’homme lui-même, dans lequel il est semé. Et cela est clair, car, plus loin, [le Seigneur] dit que le grain, ce sont les fils du royaume ; il ne faut donc pas en donner une autre explication que celle que le Seigneur a donnée. Et il dit : GRAIN, car de même que le grain est le principe de la dissémination, de même les hommes bons sont le fondement de toute la foi. C’est ainsi que l’Église s’est multipliée à partir des apôtres. Ainsi, en Is 1, 9 : Si le Seigneur ne nous avait laissé une semence, nous serions devenus comme Sodome. Et cette semence fut une bonne semence, dont il est question en Is 6, 13 : Il y aura une sainte semence qui subsistera en elle. Le Christ l’a semée, et où ? DANS SON CHAMP, c’est-à-dire, dans le monde. En effet, le monde est appelé un champ, dans lequel il y a des bons et des méchants, et que le Seigneur a établi par la création Jn 1, 10 : Le monde a été fait par lui. Et Ps 49[50], 11 : La beauté de mon champ m’accompagne.
1564. [Le Seigneur traite] donc d’abord de l’origine du bien ; deuxièmement, [de l’origine] du mal, en cet endroit : PENDANT QUE LES GENS DORMAIENT, etc. [13, 25]
1565. [Matthieu] dit donc : IL LEUR PROPOSA UNE AUTRE PARABOLE. Et à qui ? À eux. Je dis : non pas aux seuls apôtres, mais aussi aux foules. Ainsi, après avoir donné ses explications aux apôtres, [Jésus] se tourna vers les foules. UNE AUTRE [PARABOLE], une deuxième, car [le Seigneur] n’a pas proposé seulement deux paraboles, mais plusieurs. On parle de deuxième lorsqu’il s’agit d’une de deux choses. Il en a présenté plusieurs afin de venir au secours de plusieurs dispositions. En effet, certains sont touchés par l’une, d’autres par une autre.
1566. LE ROYAUME DES CIEUX RESSEMBLE À UN HOMME QUI A SEMÉ DU BON GRAIN DANS SON CHAMP. Dans un royaume, il y a un roi et ceux qui sont gouvernés, et ceux-ci sont les hommes célestes, qui sont devenus semblables aux anges. Ps 90[91], 11 : Il a ordonné à ses anges de te protéger dans toutes tes démarches, etc. À UN HOMME QUI A SEMÉ DU BON GRAIN.
1567. Trois paraboles portant sur la semence sont présentées à la file. La première, au sujet du grain qui est semé ; la deuxième, au sujet du grain qui est emporté ; la troisième, au sujet du grain qui est multiplié. Selon l’intention du texte, le grain est considéré d’une manière différente que plus haut. En effet, le grain est celui qui est semé dans l’homme, et c’est la parole de Dieu, comme on lit en Lc 22. Ici, il est pris pour l’homme lui-même, dans lequel il est semé. Et cela est clair, car, plus loin, [le Seigneur] dit que le grain, ce sont les fils du royaume ; il ne faut donc pas en donner une autre explication que celle que le Seigneur a donnée. Et il dit : GRAIN, car de même que le grain est le principe de la dissémination, de même les hommes bons sont le fondement de toute la foi. C’est ainsi que l’Église s’est multipliée à partir des apôtres. Ainsi, en Is 1, 9 : Si le Seigneur ne nous avait laissé une semence, nous serions devenus comme Sodome. Et cette semence fut une bonne semence, dont il est question en Is 6, 13 : Il y aura une sainte semence qui subsistera en elle. Le Christ l’a semée, et où ? DANS SON CHAMP, c’est-à-dire, dans le monde. En effet, le monde est appelé un champ, dans lequel il y a des bons et des méchants, et que le Seigneur a établi par la création Jn 1, 10 : Le monde a été fait par lui. Et Ps 49[50], 11 : La beauté de mon champ m’accompagne.
Une autre parabole... Tandis que
la parabole du semeur nous a été conservée par les trois synoptiques, celle-ci ne se rencontre que dans le
premier Évangile. Elle partage avec la précédente l’honneur d’avoir été interprétée par Notre-Seigneur
Jésus-Christ. Cf. vv. 36-43. Elles s’unissent d’ailleurs étroitement l’une à l’autre par les leçons qu’elles
renferment. Si la première nous apprend qu’une partie considérable de la semence évangélique est perdue,
parce qu’elle tombe sur un mauvais terrain, la seconde nous montre que, même sur la bonne terre, tout ne
prospère pas à souhait, mais que là aussi le mal croît à côté du bien. La première nous a fait voir comment la
parole divine parvient aux hommes et comment ils la reçoivent ; la seconde raconte les progrès de cette
semence toute céleste et les dangers qui accompagnent son développement extérieur. - Il leur proposa.
« Leur » se rapporte aux foules qui entouraient Jésus, Cf. vv. 2, 36 et devant lesquelles furent prononcées les
trois premières paraboles. Les vv. 10-23 sont comme nous l’avons dit, une intercalation anticipée : le pronom
ne retombe donc pas uniquement sur les disciples de Jésus. - Le Royaume est semblable : formule dont
Jésus-Christ se sert fréquemment pour introduire ses paraboles ; Cf. 18, 23 ; 22, 2 ; 25, 1 ; etc. « Le royaume
de Dieu est semblable », ou selon d’autres, « est devenu semblable ». - A un homme. Le royaume
messianique ne ressemble pas précisément à cet homme, mais à tout l’incident qui va suivre et dans lequel il
jouera le rôle principal : c’est donc là une tournure impropre, employée ici et en d’autres endroits, Cf. v. 45,
etc., par abréviation. - Du bon grain : le contexte suppose que ce grain avait été choisi, épuré, de manière à
être sans aucun mélange au moment où il fut confié à la terre. Dans le royaume du Christ, il se passe quelque
chose de semblable à l’action d’un cultivateur qui sème d’excellent blé dans son champ.
" Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Église, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement " (LG 8 ; cf. UR 3 ; 6). Tous les membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs (cf. 1 Jn 1, 8-10). En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 13, 24-30). L’Église rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification :