Matthieu 13, 31
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
1595. [Le Seigneur] montre par deux [paraboles] les obstacles à l’enseignement évangélique. Mais parce que quelqu’un pourrait dire : «S’il en est ainsi empêché, puisque du grain tombe en dehors du chemin, d’autre sur la pierre, etc., il semble qu’il ne puisse se développer», il poursuit donc en parlant du développement, à savoir que [le grain] se développe en raison de deux choses. Premièrement, en raison de la petitesse apparente ; deuxièmement, en raison de son caractère caché. Il présente donc deux paraboles. La seconde se trouve en cet endroit : IL LEUR DIT UNE AUTRE PARABOLE [13, 33]. En troisième lieu, il confirme le mode [du développement] par l’autorité d’un prophète, en cet endroit : TOUTES CES CHOSES, JÉSUS LES DIT EN PARABOLES [13, 34 35].
1596. À propos du premier point, il traite d’abord de l’acte de semer ; deuxièmement, de la petitesse de la graine ; troisièmement, de la grandeur du fruit. Le second point se trouve en cet endroit : C’EST BIEN LA PLUS PETITE DE TOUTES LES GRAINES [13, 32] ; le troisième, en cet endroit : QUAND ELLE A POUSSÉ, ELLE DEVIENT LA PLUS GRANDE DE TOUTES LES PLANTES POTAGÈRES, UN ARBUSTE MÊME, [13, 32].
1597. [Le Seigneur] dit donc : LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE À UN GRAIN DE SENEVÉ, etc. Dans le royaume, il y a un roi, un prince et des sujets, et même des prisonniers. De même, pour les richesses, etc. On peut donc assimiler le royaume de Dieu à tout cela. Qu’il dise que LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE À UN GRAIN DE SENEVÉ peut être interprété, comme le dit Jérôme, par le fait que, par le grain de sénevé, on entend l’enseignement évangélique. Et pourquoi ? Parce que ce grain est très fort ; il repousse aussi le venin. Et c’est cela qui est signifié, car l’enseignement évangélique rend brûlant par la foi, plus loin, 17, 19 : Si vous aviez ne serait-ce qu’un grain de sénevé de foi, vous diriez à cette montagne : «Déplace-toi là !», et elle se déplacerait, et rien ne vous serait impossible. De même écarte-t-il les erreurs. Il est donc utile pour convaincre d’erreur, comme on lit en 2 Tm 3, 16 : La recevant, l’homme l’a semée. Cet homme est le Christ qui a semé ce grain, ou tout homme qui sème l’enseignement évangélique. DANS SON CHAMP, c’est-à-dire dans son cœur, lorsqu’il lui donne son assentiment. Le Christ a semé parce qu’il a donné la foi par laquelle nous sommes sauvés. Ep 2, 8 : Vous avez été sauvés par grâce en vertu de la foi, et non par vous-mêmes : elle est en effet un don de Dieu. De même, quiconque obéit, sème dans son champ, à savoir, dans son cœur, Pr 24, 27 : Travaille ton champ avec soin. Dans ce champ, il y a divers grains, qui sont les divers enseignements. Les enseignements de Jérôme et d’Augustin paraissent grands et sont confirmés par de grands arguments ; de même, l’enseignement de la loi. Mais l’enseignement de la loi évangélique apparaissait peu de chose, car il annonçait un Dieu souffrant, crucifié et ainsi de suite. Et qui pouvait croire cela ? 1 Co 1, 18 : La parole de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont sauvés, pour nous, elle est puissance de Dieu.
1596. À propos du premier point, il traite d’abord de l’acte de semer ; deuxièmement, de la petitesse de la graine ; troisièmement, de la grandeur du fruit. Le second point se trouve en cet endroit : C’EST BIEN LA PLUS PETITE DE TOUTES LES GRAINES [13, 32] ; le troisième, en cet endroit : QUAND ELLE A POUSSÉ, ELLE DEVIENT LA PLUS GRANDE DE TOUTES LES PLANTES POTAGÈRES, UN ARBUSTE MÊME, [13, 32].
1597. [Le Seigneur] dit donc : LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE À UN GRAIN DE SENEVÉ, etc. Dans le royaume, il y a un roi, un prince et des sujets, et même des prisonniers. De même, pour les richesses, etc. On peut donc assimiler le royaume de Dieu à tout cela. Qu’il dise que LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE À UN GRAIN DE SENEVÉ peut être interprété, comme le dit Jérôme, par le fait que, par le grain de sénevé, on entend l’enseignement évangélique. Et pourquoi ? Parce que ce grain est très fort ; il repousse aussi le venin. Et c’est cela qui est signifié, car l’enseignement évangélique rend brûlant par la foi, plus loin, 17, 19 : Si vous aviez ne serait-ce qu’un grain de sénevé de foi, vous diriez à cette montagne : «Déplace-toi là !», et elle se déplacerait, et rien ne vous serait impossible. De même écarte-t-il les erreurs. Il est donc utile pour convaincre d’erreur, comme on lit en 2 Tm 3, 16 : La recevant, l’homme l’a semée. Cet homme est le Christ qui a semé ce grain, ou tout homme qui sème l’enseignement évangélique. DANS SON CHAMP, c’est-à-dire dans son cœur, lorsqu’il lui donne son assentiment. Le Christ a semé parce qu’il a donné la foi par laquelle nous sommes sauvés. Ep 2, 8 : Vous avez été sauvés par grâce en vertu de la foi, et non par vous-mêmes : elle est en effet un don de Dieu. De même, quiconque obéit, sème dans son champ, à savoir, dans son cœur, Pr 24, 27 : Travaille ton champ avec soin. Dans ce champ, il y a divers grains, qui sont les divers enseignements. Les enseignements de Jérôme et d’Augustin paraissent grands et sont confirmés par de grands arguments ; de même, l’enseignement de la loi. Mais l’enseignement de la loi évangélique apparaissait peu de chose, car il annonçait un Dieu souffrant, crucifié et ainsi de suite. Et qui pouvait croire cela ? 1 Co 1, 18 : La parole de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont sauvés, pour nous, elle est puissance de Dieu.
Une autre parabole. S.
Jean Chrysostôme marque en ces termes la connexion qui existe entre cette parabole et les deux précédentes :
Comme Jésus-Christ leur avait déjà dit que les trois quarts de la semence s’étaient perdus, et que la
quatrième partie restante avait encore souffert un grand dommage, ils devaient être portés à s’effrayer et à
dire: Qui seront donc ceux qui croiront, et combien y en aura-t-il peu qui seront sauvés? C’est à cette crainte
que Jésus-Christ veut remédier par la parabole du grain de sénevé à l’aide de laquelle il raffermit leur foi et
leur fait voir l’Évangile s’étendant sur toute la terre. Il choisit pour cela la comparaison de cette semence qui
représente parfaitement cette vérité », Hom. 46 in Matth. Il s’agit pour la troisième fois de semence : mais
tandis que les deux premières paraboles avaient reçu des développements assez considérables, celle-ci et les
quatre suivantes sont simplement dessinées d’après leurs principaux contours. - Un grain de sénevé. La
plante qui sert de base à cette parabole est, suivant toute probabilité, la « sinapis nigra » de Linné, du sénevé
noir), la moutarde, comme nous l’appelons vulgairement en France. On l’a toujours volontiers cultivée dans
les jardins de Palestine : elle croît même à l’état sauvage dans la plus grande partie de l’Orient. Sa graine
consiste en de petits globules ronds, renfermés dans une gousse, au nombre de 4 à 6.
Un grain de sénevé ou de moutarde. La sinapis nigra ou moutarde noire de Palestine est une plante annuelle, aux rameaux nombreux et à larges feuilles. Tous les voyageurs rapportent qu’en Terre Sainte, elle atteint, même à l’état sauvage, de grandes proportions et s’élève souvent à plus de trois mètres de hauteur, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent se reposer littéralement sur ses rameaux.