Matthieu 13, 4

Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.

Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
Saint Thomas d'Aquin
1518. Mais voyons l’obstacle à la semence. Celle-ci rencontre un triple obstacle, car trois choses sont nécessaires. En effet, il est nécessaire qu’elle soit conservée par la mémoire ; ainsi, Pr 6, 21 : Fixe-les solidement dans ton cœur. En deuxième lieu, il est nécessaire qu’elle prenne racine par l’amour. Ps 118[119], 140 : Ta parole est puissamment enflammée, et ton serviteur l’a aimée. Troisièmement, il est nécessaire d’en prendre soin. 1 Tm 6, 11 : Adonnez-vous à la justice, à la piété, à la foi, à la charité, à la patience, à la douceur, etc. Ces trois réalités sont écartées par trois choses : la mémoire, par la vanité ; l’amour, c’est-à-dire la charité, par la dureté ; l’application, par le bourgeonnement des vices. C’est pourquoi [le Seigneur] dit : ET COMME IL SEMAIT, DES GRAINS SONT TOMBÉS AU BORD DU CHEMIN. Le chemin est accessible à tous ceux qui sont en route ; ainsi en est-il du cœur qui est ouvert à toute pensée. Ez 16, 25 : Au départ de chaque chemin, tu as établi un signalement de ta prostitution, et tu as rendu ta parure abominable. Ainsi, lorsque la parole de Dieu tombe dans un cœur vain et instable, elle tombe sur le bord du chemin et rencontre un double danger. Mais Matthieu n’en présente qu’un, à savoir : LES OISEAUX SONT VENUS LA MANGER. Mais Luc en présente deux, à savoir qu’elle est foulée aux pieds et aussi volée par les oiseaux. Ainsi, lorsque ceux qui sont vains reçoivent la parole de Dieu, celle-ci est foulée aux pieds par de vaines pensées ou par de mauvaises fréquentations. C’est pourquoi le Diable éprouve une grande joie lorsqu’il peut enlever cette semence et la fouler aux pieds. Ha 1, 13 : Pourquoi regardes-tu ceux qui méprisent et te tais-tu devant l’impie qui foule aux pieds un plus juste que lui ?
Louis-Claude Fillion
Le long du chemin. Non pas sur le chemin même, mais sur les bords, à l’endroit où le champ et la route qui le traverse ou qui le longe se rejoignent. - Et les oiseaux du ciel... Ce grain étant demeuré à la surface du sol durci, que la charrue n’avait pas remué, ne tarda pas à devenir la pâture des oiseaux. En Orient beaucoup plus qu’en Occident, le semeur est entouré d’une multitude de passereaux ou d’autres oiseaux semblables qu’il tâche, mais en vain, d’effrayer par des cris sans cesse répétés, et qui lui dévorent, d’après ses calculs, au moins un quart de son grain.