Matthieu 13, 46
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
La prédication de l'Évangile n'est pas seulement une source de richesses multipliées, comme l'est un trésor, mais elle est précieuse encore comme une perle, et c'est pour cela qu'après la parabole du trésor, Notre-Seigneur propose la parabole de la pierre pré cieuse. «Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de bonnes perles». Pour la prédication de l'Évangile, deux choses sont nécessaires: la séparation des affaires de la terre, et la vigilance, deux conditions qui se trouvent exprimées dans cette com paraison du commerce. Or, la vérité est une et ne peut être divisée en plusieurs parties; c'est pour cela qu'il n'est question que d'une seule pierre précieuse, et de même que celui possède une perle d'un grand prix connaît bien sa richesse, tandis que tous les autres l'ignorent, car cette perle est si petite qu'elle tient tout entière dans sa main; de même dans la prédication de l'Évangile, ceux qui ont le bonheur de la recevoir savent quelles richesses spirituelles ils ont acquises, richesses complètement ignorées de ceux qui ne connaissent pas la valeur de ce tré sor.
Dans les bonnes perles, on peut voir figurés la loi et les prophètes. Comprenez donc, Marcion, et vous autres Manichéens que la loi et ces prophètes sont de bonnes perles. La perle qui est d'un très grand pr ix, c'est la science du Sauveur, le mystère de sa passion et de sa ré surrection. Lorsque l'homme qui est dans le commerce a trouvé cette perle, à l'exemple de l'Apôtre saint Paul il méprise comme de la boue, pour gagner Jésus-Christ (Ph 3), tous les mystères de la loi et des prophètes, et ces observances anciennes au milieu desquelles il avait vécu d'une manière irréprochable. Ce n'est pas que la découverte de cette perle précieuse détruise le prix et la valeur de celles qu'il possédait auparavant; mais auprès d'elles toutes les autres sont d'un prix inférieur.
Ou bien enfin cet homme qui cherche de belles perles et qui en trouve une de grand prix, est celui qui recherche la compagnie des hom mes vertu eux pour mener avec eux une vie sainte, et trouve le seul homme qui soit sans péché, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ou bien celui qui, cherchant à connaître les préceptes dont l'observation le fera vivre saintement au milieu des hommes, trouve le précepte de la charité fraternelle qui renferme tous les autres au témoignage de l'Apôtre. Ou bien celui qui cherche de bonnes pensées et trouve cette parole qui renferme toutes choses. «Au commencement était le Verbe», (Jn 1), Verbe qui brille de tout l'éclat de la vérité, qui est ferme de toute la force de l'éternité, et qui, semblable de toutes parts à lui-même, resplendit de la beauté même de la divinité; Verbe dans lequel il faut reconnaître un Dieu sous l'enveloppe de chair dont il est revêtu. Quelle que soit parmi ces trois choses ou parmi d'autres celle qui est signifiée par cette perle précieuse, c'est nous qui en sommes le prix, et nous ne sommes libres de l'acquérir qu'en méprisant pour obtenir cette heureuse délivrance tout ce que nous possédons sur la terre. Car, après avoir tout vendu, nous n'avons pas de biens d'un plus grand prix que nous-mêmes (puisque nous n'étions pas à nous lorsque ces biens nous enlaçaient comme autant de chaînes), et c'est nous-mêmes qu'il faut donner pour acquérir cette perle précieuse, non pas que nous soyons d'une valeur égale, mais parce que nous ne pouvons donner davantage.
Ou bien encore cette pierre précieuse c'est la douceur de la vie céleste, celui qui l'a trouvée vend pour l'acheter tout ce qu'il possède. Celui qui a pu goû ter parfaitement, autant qu'on le peut, la suavité de cette vie céleste abandonne bien volontiers pour elle tout ce qu'il avait aimé sur la terre. Il trouve désormais sans beauté tous les objets créés qui l'avaient séduit par leur apparence, parce que l'éclat seul de cette perle précieuse brille maintenant aux yeux de son âme.
1630. IL S’EN VA VENDRE, c’est-à-dire qu’il écarte toutes les doctrines des prophètes comme des philosophes pour celle-ci. Pr 25, 12 : Un anneau d’or, un joyau d’or fin, telles sont une sage réprimande et une oreille obéissante, etc. Grégoire dit qu’«il s’agit de la gloire céleste, car le bien est naturellement désirable et l’homme veut toujours échanger un bien inférieur pour un bien plus grand». Le bien suprême de l’homme est la gloire céleste ; lorsqu’il l’a trouvée, il doit renoncer à tous les autres [biens] pour elle. Ps 26[27], 4 : J’ai demandé une seule chose au Seigneur, je la réclamerai, c’est d’habiter dans sa maison tous les jours de ma vie.
1631. Augustin donne une triple interprétation. LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE, etc., c’est-à-dire à celui qui cherche des hommes bons par qui il soit influencé, car l’un excelle dans une vertu, l’autre dans une autre. Et lorsqu’il l’a trouvé, à savoir, le Christ, en qui se trouve la perfection de toutes les vertus, IL VA, etc. De même, par les perles fines sont signifiées les divers commandements et tout ce qui est nécessaire à la vie. Et lorsqu’il en trouve une, c’est-à-dire, un commandement, celui de la charité, IL VA, etc., Jn 13, 34 : Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ; à la manière dont vous vous aimerez les uns les autres, etc. Et l’Apôtre [dit] en Rm 13, 10 : La plénitude de la loi, c’est l’amour. Par les perles, on entend aussi les diverses sciences : en les explorant, nous trouvons le principe de toutes les sciences, à savoir, la parole de Dieu, de qui [il est écrit] en Si 1, 5 : La source de la sagesse, c’est la parole de Dieu. Tu dois donc tout vendre pour elle, ton âme comme ton corps, car lorsque tu vends ceux-ci, tu te possèdes et tu es le maître de toi-même. Ph 3, 8 : J’ai estimé que tout était rebut afin de gagner le Christ. Tu dois donc tout donner en échange de ce gain, comme le faisait Paul. 2 Co 5, 14 : Un seul est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent pas pour eux, mais pour lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
1631. Augustin donne une triple interprétation. LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE, etc., c’est-à-dire à celui qui cherche des hommes bons par qui il soit influencé, car l’un excelle dans une vertu, l’autre dans une autre. Et lorsqu’il l’a trouvé, à savoir, le Christ, en qui se trouve la perfection de toutes les vertus, IL VA, etc. De même, par les perles fines sont signifiées les divers commandements et tout ce qui est nécessaire à la vie. Et lorsqu’il en trouve une, c’est-à-dire, un commandement, celui de la charité, IL VA, etc., Jn 13, 34 : Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ; à la manière dont vous vous aimerez les uns les autres, etc. Et l’Apôtre [dit] en Rm 13, 10 : La plénitude de la loi, c’est l’amour. Par les perles, on entend aussi les diverses sciences : en les explorant, nous trouvons le principe de toutes les sciences, à savoir, la parole de Dieu, de qui [il est écrit] en Si 1, 5 : La source de la sagesse, c’est la parole de Dieu. Tu dois donc tout vendre pour elle, ton âme comme ton corps, car lorsque tu vends ceux-ci, tu te possèdes et tu es le maître de toi-même. Ph 3, 8 : J’ai estimé que tout était rebut afin de gagner le Christ. Tu dois donc tout donner en échange de ce gain, comme le faisait Paul. 2 Co 5, 14 : Un seul est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent pas pour eux, mais pour lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
Une perle de grand prix. Les fatigues du négociant sont enfin récompensées ; il
rencontre une perle d’un grand prix qui suffira pour faire sa fortune. « Une » est emphatique ; une seule,
mais elle est précieuse. Les anciens attachaient en effet aux belles perles une immense valeur, c’était pour
eux, au témoignage de Pline, le plus estimable des bijoux. « Les prix des pierres précieuses sont le principe
et le sommet de toutes choses », Hist. Nat. 9, 15. - Il s'en est allé, il s’en retourne promptement dans son
pays, car il est allé au loin pour la trouver, vend tous ses biens et revient au plus vite l’acheter. - Conclusion pratique : « Apprenez à apprécier les pierres précieuses, vous les négociants du royaume des cieux », S.
August. Serm. 37, 3. L’Évangile est une perle sans pareille que nous devons chercher patiemment, acquérir
généreusement ; Cf. Ps. 18, 11 ; 118, 127. « La parole et la vérité évangélique est cachée dans ce monde
comme un trésor et tous les biens y sont renfermés. On ne peut l’acheter qu’en vendant tout. On ne peut la
trouver qu’en la cherchant avec la même ardeur qu’on cherche un trésor. Car il y a deux choses qui nous sont
entièrement nécessaires; le mépris des biens de la vie, et une vigilance exacte et continuelle », S. Jean
Chrysost., Hom. 47 in Matth. Le caractère unique de la perle précieuse rappelle, d’après le même Père, que
la vérité est une, et qu’il ne saurait y avoir plusieurs fois chrétiennes distinctes les unes des autres.