Matthieu 13, 8
D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
1523. Une fois présentés les obstacles, il est question du fruit de la semence : D’AUTRES SONT TOMBÉS DANS LA BONNE TERRE ET ONT DONNÉ DU FRUIT. Un sol qui n’est pas en-dehors du chemin, qui n’est pas rocailleux, qui n’est pas couvert d’épines est une bonne terre, et si on y sème, elle donne du fruit. Ps 84[85], 13 : Le Seigneur donnera sa bonté et notre terre donnera son fruit. Mais quel [fruit] ? L’UN CENT, L’AUTRE SOIXANTE, L’AUTRE TRENTE. Certains répliquent que cela [se rapporte] à la récompense du ciel, car [la récompense] de certains [sera multipliée] par cent, etc. Sg 3, 15 : Le fruit des lèvres bonnes est glorieux. D’autres répliquent que le fruit [multiplié] par trente [se rapporte] à la foi en la Trinité, par soixante, au fruit d’une bonne action, et par cent, à la contemplation des réalités célestes. Mais cela ne peut pas être le cas, car c’est l’auditeur qui porte du fruit. De même, [c’est lui] qui reçoit la récompense.
1524. Il faut donc répondre que [cela se rapporte] à la perfection de la justice. Le fruit est donc ce qui à proprement parler est attendu en dernier d’un arbre ; de même [en est-il] du fruit de la justice qui s’obtient par la prédication. Et celui-ci est cent fois [plus grand], etc., car il existe une triple perfection : une petite, une moyenne et une grande, de sorte que [cent fois plus grande] est celle des martyrs, soixante fois celle des vierges et trente fois celle des gens mariés. Et pourquoi ? QUE [CELUI QUI A DES OREILLES ENTENDE !]. Mais la perfection des vierges est soixante fois [plus grande] parce qu’elles doivent alors s’abstenir du mal ; c’est là la perfection des vierges et de ceux qui sont au repos, qui sont séparés du monde. La perfection des militants [est multipliée] par trente en cette vie parce que ceux-ci sont prêts au combat. D’autres l’attribuent au calcul sur la main, etc., comme on le trouve dans la Glose.
1525. Vous pouvez [l’interpréter] autrement selon un nombre de nombres. En effet, la semence fructifie dans la perfection. Voyez donc que la semence est le commandement de Dieu ; le nombre trente est composé du nombre trois et du nombre dix, soixante du [nombre] six et du [nombre] dix, [le nombre] cent de la multiplication du [nombre] dix par lui-même. Trois est un nombre complet et possède une perfection commune ; de même six est un nombre parfait parce que rien ne lui manque : en effet, [il possède] la perfection de l’intégrité ; dix est un nombre parfait parce qu’il est la première limite des nombres, ce pour quoi il possède la perfection de la fin. Il y a ainsi une triple perfection. Une justice commune : c’est la perfection du nombre trois, qui se trouve dans le nombre trois cents. Mais lorsque la [perfection] commune est dépassée, on dit alors que le fruit est multiplié par soixante. Mais lorsqu’on est parfait, on goûte par anticipation la douceur et on atteint alors à un fruit [multiplié par] cent.
1526. Ou bien, autre [explication], selon Augustin, selon que les hommes ont un triple rapport avec les tentations. En effet, certains sont gravement tentés, mais résistent avec force, et ceux-là portent un fruit [multiplié par] trente. Certains sont peu tentés, mais se tiennent debout, et ceux-là portent un fruit [multiplié par] soixante. Ceux-là portent un fruit [multiplié par] cent qui sont établis dans une paix tranquille.
1524. Il faut donc répondre que [cela se rapporte] à la perfection de la justice. Le fruit est donc ce qui à proprement parler est attendu en dernier d’un arbre ; de même [en est-il] du fruit de la justice qui s’obtient par la prédication. Et celui-ci est cent fois [plus grand], etc., car il existe une triple perfection : une petite, une moyenne et une grande, de sorte que [cent fois plus grande] est celle des martyrs, soixante fois celle des vierges et trente fois celle des gens mariés. Et pourquoi ? QUE [CELUI QUI A DES OREILLES ENTENDE !]. Mais la perfection des vierges est soixante fois [plus grande] parce qu’elles doivent alors s’abstenir du mal ; c’est là la perfection des vierges et de ceux qui sont au repos, qui sont séparés du monde. La perfection des militants [est multipliée] par trente en cette vie parce que ceux-ci sont prêts au combat. D’autres l’attribuent au calcul sur la main, etc., comme on le trouve dans la Glose.
1525. Vous pouvez [l’interpréter] autrement selon un nombre de nombres. En effet, la semence fructifie dans la perfection. Voyez donc que la semence est le commandement de Dieu ; le nombre trente est composé du nombre trois et du nombre dix, soixante du [nombre] six et du [nombre] dix, [le nombre] cent de la multiplication du [nombre] dix par lui-même. Trois est un nombre complet et possède une perfection commune ; de même six est un nombre parfait parce que rien ne lui manque : en effet, [il possède] la perfection de l’intégrité ; dix est un nombre parfait parce qu’il est la première limite des nombres, ce pour quoi il possède la perfection de la fin. Il y a ainsi une triple perfection. Une justice commune : c’est la perfection du nombre trois, qui se trouve dans le nombre trois cents. Mais lorsque la [perfection] commune est dépassée, on dit alors que le fruit est multiplié par soixante. Mais lorsqu’on est parfait, on goûte par anticipation la douceur et on atteint alors à un fruit [multiplié par] cent.
1526. Ou bien, autre [explication], selon Augustin, selon que les hommes ont un triple rapport avec les tentations. En effet, certains sont gravement tentés, mais résistent avec force, et ceux-là portent un fruit [multiplié par] trente. Certains sont peu tentés, mais se tiennent debout, et ceux-là portent un fruit [multiplié par] soixante. Ceux-là portent un fruit [multiplié par] cent qui sont établis dans une paix tranquille.
Une autre partie… une bonne
terre. Jusqu’ici tout a péri, parce que le grain avait été ensemencé dans des conditions mauvaises ;
heureusement le reste de la semence tombe sur une terre bonne, fertile et bien préparée : l’espoir du semeur ne sera donc pas totalement frustré. - Elle donna du fruit. Sans parler de la croissance qui a été tout à fait
prospère, rien n’étant venu la gêner, le divin orateur passe immédiatement à la récolte, dont il mentionne les
résultats variés. - Quelques grains rendant... Un sol qui produit trente, soixante et surtout cent pour un, doit
être doué d’une grande fécondité. Cependant les deux derniers de ces chiffres ne sont nullement un
embellissement poétique ; ils n’ont rien de surprenant pour la contrée où se trouvait alors Jésus-Christ, ni
pour la Palestine en général, dont la fertilité est si fréquemment vantée soit par la Bible, soit par les écrivains
profanes de l’antiquité, soit par les voyageurs modernes. « Quand le sol est riche, les fruits de la terre
jubilent », Tacite, Hist. 5.6. Isaac n’avait-il pas autrefois récolté au centuple aux environs de Gerara ? Cf.
Gen. 26, 12. En mentionnant ces trois divers degrés de production, Jésus faisait-il allusion aux rendements
inégaux d’une même espèce de semence, ou bien voulait-il parler de trois semences distinctes ? La première
de ces interprétations semble plus conforme au texte de la parabole, où il n’est question que d’une seule sorte
de grains ; toutefois rien ne s’oppose non plus à ce qu’on admette trois sortes de semences qui
correspondraient aux trois degrés de fertilité. Plusieurs voyageurs nomment l’orge, le froment et le doura
(petit maïs blanc) qui rendent habituellement en Palestine « trente pour un » (l’orge), « soixante pour un » (le
froment) et « le centuple » (le doura). Cf. Rosenmüller, das alte u. neue Morgenland, v, 59 ; Thomson, the
Land and the Book, p. 83.