Matthieu 14, 13
Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
1675. L’AYANT APPRIS, JÉSUS SE RETIRA EN BARQUE DANS UN LIEU DÉSERT. Plus haut, l’opinion qu’avait Hérode de Jésus a été présentée et, à cette occasion, le récit au sujet de Jean a été introduit. Maintenant, il est montré que l’opinion d’Hérode était fausse. Il avait dit deux choses : que Jésus était Jean, qu’il avait tué ; que, ressuscité, [Jean] faisait des miracles.
1676. [Matthieu] dit donc : L’AYANT APPRIS, JÉSUS SE RETIRA EN BARQUE, etc. Pourquoi se retira-t-il ? Jérôme en donne quatre raisons. La première, afin d’épargner ses ennemis, de crainte qu’ils ne se précipitent d’homicide en homicide. Os 4, 2 : Le sang rejoint le sang. Aussi, afin de repousser la passion ; c’est pourquoi il dit lui-même en Jn 7, 6 : Mon heure n’est pas encore venue. De plus, afin de nous donner un exemple pour que nous ne cédions pas à nos passions : en effet, ce n’est pas vertu que de céder à ses passions, mais présomption. Ainsi, [on lit] plus haut, 10, 33 : Si on vous persécute dans une ville, fuyez dans une autre. Et encore, pour montrer avec quelle dévotion les foules écoutaient la parole de Dieu, parce que, même dans le danger, elles le suivaient. Dt 13, 3 : Le Seigneur votre Dieu vous met à l’épreuve pour vérifier que vous l’aimez.
1677. Il faut aussi remarquer qu’il présente quatre choses qui vont empêcher la foule de suivre le Christ. La première est qu’il se retire sur une BARQUE ; puis, dans UN LIEU DÉSERT ; ensuite, qu’il n’y avait là aucune futaie, car c’était désert ; enfin, que cela n’était pas le long d’une route que les gens pouvaient aisément prendre. Mais [Jésus] SE RETIRA À L’ÉCART. Il fit cela pour que l’attachement de la foule se manifeste encore davantage. Chrysostome dit aussi qu’il se retira pour mettre l’homme à l’épreuve. Il ne voulut donc pas se retirer avant que ne soit annoncée la mort de Jean.
1678. Vient ensuite : CE QU’APPRENANT, LES FOULES, etc. Il s’agit ici de choses étonnantes. Premièrement, l’attachement des foules est abordé ; deuxièmement, les choses étonnantes sont abordées.
1679. [Matthieu] dit donc : CE QU’APPRENANT, LES FOULES LE SUIVIRENT À PIED EN DEHORS DES VILLES, où est abordé l’attachement des foules et des pauvres, qui, par attachement, suivent le Seigneur. Os 6, 1 : Dans leurs tribulations, le matin venu, ils se tourneront vers moi, etc.
1676. [Matthieu] dit donc : L’AYANT APPRIS, JÉSUS SE RETIRA EN BARQUE, etc. Pourquoi se retira-t-il ? Jérôme en donne quatre raisons. La première, afin d’épargner ses ennemis, de crainte qu’ils ne se précipitent d’homicide en homicide. Os 4, 2 : Le sang rejoint le sang. Aussi, afin de repousser la passion ; c’est pourquoi il dit lui-même en Jn 7, 6 : Mon heure n’est pas encore venue. De plus, afin de nous donner un exemple pour que nous ne cédions pas à nos passions : en effet, ce n’est pas vertu que de céder à ses passions, mais présomption. Ainsi, [on lit] plus haut, 10, 33 : Si on vous persécute dans une ville, fuyez dans une autre. Et encore, pour montrer avec quelle dévotion les foules écoutaient la parole de Dieu, parce que, même dans le danger, elles le suivaient. Dt 13, 3 : Le Seigneur votre Dieu vous met à l’épreuve pour vérifier que vous l’aimez.
1677. Il faut aussi remarquer qu’il présente quatre choses qui vont empêcher la foule de suivre le Christ. La première est qu’il se retire sur une BARQUE ; puis, dans UN LIEU DÉSERT ; ensuite, qu’il n’y avait là aucune futaie, car c’était désert ; enfin, que cela n’était pas le long d’une route que les gens pouvaient aisément prendre. Mais [Jésus] SE RETIRA À L’ÉCART. Il fit cela pour que l’attachement de la foule se manifeste encore davantage. Chrysostome dit aussi qu’il se retira pour mettre l’homme à l’épreuve. Il ne voulut donc pas se retirer avant que ne soit annoncée la mort de Jean.
1678. Vient ensuite : CE QU’APPRENANT, LES FOULES, etc. Il s’agit ici de choses étonnantes. Premièrement, l’attachement des foules est abordé ; deuxièmement, les choses étonnantes sont abordées.
1679. [Matthieu] dit donc : CE QU’APPRENANT, LES FOULES LE SUIVIRENT À PIED EN DEHORS DES VILLES, où est abordé l’attachement des foules et des pauvres, qui, par attachement, suivent le Seigneur. Os 6, 1 : Dans leurs tribulations, le matin venu, ils se tourneront vers moi, etc.
Nous
trouvons ici pour la première fois les quatre Évangélistes en parallélisme, car le fait suivant est le premier de
ceux que S. Jean raconte de concert avec les synoptiques. - L'ayant appris. Le complément du verbe ne
retombe pas uniquement sur la mort de S. Jean-Baptiste, qui a été rapportée en dernier lieu, mais aussi sur
l’opinion d’Hérode, dont il a été question au début du chapitre, vv. 1 et 2. C’est en effet à propos de cette opinion singulière que S. Matthieu a inséré dans sa narration le supplice du Précurseur. Cependant, il est
probable que Jésus apprit vers la même époque, sinon en même temps, les deux nouvelles ; c’est-à-dire que
Jean-Baptiste avait été décapité et qu’Hérode était vivement désireux de le voir lui-même, afin de s’assurer
s’il n’était pas sa victime ressuscitée, Luc. 9, 9. La manière dont les faits sont enchaînés dans l’Évangile
semble nous donner le droit de conclure qu’ils n’avaient été séparés en réalité que par de courts intervalles.
Quoi qu’il en soit, la première multiplication des pains eut lieu, d’après une précieuse notice chronologique
de S. Jean, 6, 4, peu de temps avant une Pâque que l’on croit être la seconde la Vie publique du Sauveur. Voir
dans l’Introduction générale notre Harmonie évangélique. - Se retirer à l'écart. Le motif de cette prompte
retraite est suffisamment indiqué dans le contexte. Jésus paraît avoir voulu éviter le voisinage d’Hérode,
prévoyant que ce prince, simplement curieux dans le principe, ne tarderait pas à lui devenir tout à fait hostile
et à entraver son œuvre avant que son heure fût venue. S. Marc, 6, 30-31, suggère une autre raison. Les
Apôtres étaient venus récemment rejoindre leur Maître, après avoir achevé avec succès leur grande mission ;
mais ils étaient fatigués et avaient besoin de repos. Notre-Seigneur se décide donc à gagner aussitôt la rive
orientale du lac qui était beaucoup moins habitée. Là, il trouvera sans peine un lieu désert où ses disciples
jouiront d’un peu de calme ; là il ne sera plus sur le territoire d’Antipas, mais sous la juridiction du tétrarque
Philippe, le seul des Hérodes qui ne fût pas cruel. « Là » désigne l’endroit où Jésus-Christ se trouvait quand
il reçut les nouvelles indiquées plus haut : c’était sur la rive droite du lac, comme on le voit par la suite du
récit. - Dans une barque. Il traversa le lac du N.-O. au N.-E. ; puis ayant débarqué, il remonta le long du
Jourdain et arriva, après une marche qui ne fut pas de longue durée, au lieu solitaire qu’il cherchait. - Dans
un lieu désert : près de Bethsaïda, nous dit S. Luc. 9, 10, c’est-à-dire, près de Bethsaïda-Julias, ville distincte
de la patrie de Pierre et d’André, et bâtie à l’orient du Jourdain, dans la province de Gaulanite. Cf. Raumer,
Palæstina, 4° édit., p. 122. Elle était précisément entourée d’une région déserte et inhabitée, qui convenait
très bien pour le but que le Sauveur voulait atteindre. « Un caractère général de ce rivage, quand on le
compare avec celui de l’Occident, c’est précisément la solitude qui y règne... Il offrait ainsi un refuge naturel
à quiconque voulait éviter la vie active des rives opposées », Stanley, Sinaï and Palestine, p. 571. - A l'écart :
seul par rapport à la foule, mais ses disciples étaient avec lui ; Cf. v. 15. - Les foules l'ayant appris. Les
multitudes considérables que nous trouvons à cette époque auprès de Notre-Seigneur étaient attirées aux
alentours de Capharnaüm par la proximité de la Pâque. Venues de toute la haute Galilée, elles attendaient le
départ des caravanes qui devaient bientôt se mettre en route pour la ville sainte. Étant arrivées à la résidence
habituelle de Jésus, elles le cherchent avec empressement, car il y avait déjà longtemps qu’elles le
connaissaient, qu’elles l’aimaient. On leur apprend qu’il venait de s’embarquer pour passer sur l’autre rive :
elles n’hésitent pas à se mettre immédiatement en marche pour le rejoindre, tant elles étaient avides de le voir
et de l’entendre. - A pied, en contournant la partie septentrionale du lac : le Jourdain fut franchi à gué ou au
moyen de quelque pont qui pouvait exister alors au-dessus de son embouchure. Il est bien consolant de
contempler l’enthousiasme du peuple galiléen pour le divin Maître. - Des villes voisines : l’Évangéliste veut
parler des nombreuses petites villes qui s’élevaient sur le rivage occidental du lac et qui regorgeaient de
monde en ce moment, pour la raison que nous avons indiquée.
Des villes ; c’est-à-dire des villes voisines. ― Le lieu désert où Jésus se retira se trouvait dans les environs de Bethsaïde-Julias, au nord-est du lac de Tibériade (voir Matthieu, 11, 21), dans la tétrarchie de Philippe, prince d’un caractère doux, pacifique. Voir Luc, note 3.1. La région qui s’étend au nord-est du lac est peu peuplée, parce qu’elle est moins arrosée et par suite moins fertile.
Les miracles de la multiplication des pains, lorsque le Seigneur dit la bénédiction, rompit et distribua les pains par ses disciples pour nourrir la multitude, préfigurent la surabondance de cet unique pain de son Eucharistie (cf. Mt 14, 13-21 ; 15, 32-39). Le signe de l’eau changé en vin à Cana (cf. Jn 2, 11) annonce déjà l’Heure de la glorification de Jésus. Il manifeste l’accomplissement du repas des noces dans le Royaume du Père, où les fidèles boiront le vin nouveau (cf. Mc 14, 25) devenu le Sang du Christ.