Matthieu 14, 15
Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
1681. Après que [le Christ] eut écarté l’opinion d’Hérode, [Matthieu] aborde ici la puissance de l’enseignement du Christ. En effet, sa puissance est triple : il redonne des forces, il délivre et il guérit les malades. La première puissance est montrée dans le fait qu’il nourrit les foules ; la seconde, dans le fait qu’il délivre les disciples des dangers de la mer ; la troisième, dans le fait qu’il guérir beaucoup de malades. La seconde [se trouve] en cet endroit : ET AUSSITÔT, IL OBLIGEA LES DISCIPLES À MONTER DANS LA BARQUE [14, 22] ; la troisième, en cet endroit : AYANT ACHEVÉ LA TRAVERSÉE, etc. [14, 34].
1682. À propos du premier point, [Matthieu] fait trois choses. Premièrement, la volonté de redonner des forces est présentée ; deuxièmement, la distribution de la nourriture ; troisièmement, le rassasiement. Le second point [se trouve] en cet endroit : MAIS JÉSUS LEUR DIT, etc. [14, 16] ; le troisième, en cet endroit : TOUS MANGÈRENT, etc. [14, 20].
1683. [Matthieu] dit donc : LE SOIR VENU, c’est-à-dire au coucher du soleil, par quoi est signifiée la mort du Christ, car il livra alors son corps en nourriture. 1 Co 11, 24 : Faites ceci en mémoire de moi, et : Vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne [1 Co 11, 26]. Ensuite, [Matthieu] suggère la nécessité en raison du lieu : L’ENDROIT EST DÉSERT. Ici semble posée la même question qu’on trouve en Ps 77[78], 19. Car comment le Seigneur pouvait-il dresser la table dans le désert ? De même, si l’endroit avait été proche d’un village, on aurait pu croire qu’il y avait pris la nourriture, mais l’endroit était désert. Le besoin est aussi indiqué en raison de l’heure, car [Matthieu] dit : ET L’HEURE EST DÉJÀ PASSÉE, à laquelle ils auraient pu se procurer de la nourriture. RENVOIE LES FOULES. On voit par cela que les disciples étaient tellement attentifs à la douceur de la parole du Christ qu’ils prenaient davantage plaisir à écouter le Christ qu’à se procurer à manger. Ils ne s’occupaient donc pas beaucoup de restaurer leur corps. En effet, on lit en Lc 21, 37 : Le jour, il enseignait dans le temple, et la nuit il demeurait dans le désert. Il y a aussi une autre circonstance, car c’était LE SOIR. On lit au sujet d’une telle faim, en Am 8, 11 : J’enverrai la faim sur la terre, non pas une faim de pain, ni une soif [ordinaire], mais celles de la parole du Seigneur. Par cela, l’attachement des foules est signifié, de même que leur amour et leur respect pour le Christ, car elles ne le quittaient pas, bien que ce fût le soir.
1684. Mais ici se pose une question à propos du texte, car, chez Jean, on lit que Jésus a interrogé Philippe ; mais ici, on lit que les disciples ont interrogé le Christ. Augustin donne la solution : cela n’est pas inapproprié que ce que l’un a écarté, l’autre le dise. Ils ont donc d’abord parlé au Christ ; en second lieu, Jésus, ayant levé les yeux, interrogea les disciples.
1682. À propos du premier point, [Matthieu] fait trois choses. Premièrement, la volonté de redonner des forces est présentée ; deuxièmement, la distribution de la nourriture ; troisièmement, le rassasiement. Le second point [se trouve] en cet endroit : MAIS JÉSUS LEUR DIT, etc. [14, 16] ; le troisième, en cet endroit : TOUS MANGÈRENT, etc. [14, 20].
1683. [Matthieu] dit donc : LE SOIR VENU, c’est-à-dire au coucher du soleil, par quoi est signifiée la mort du Christ, car il livra alors son corps en nourriture. 1 Co 11, 24 : Faites ceci en mémoire de moi, et : Vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne [1 Co 11, 26]. Ensuite, [Matthieu] suggère la nécessité en raison du lieu : L’ENDROIT EST DÉSERT. Ici semble posée la même question qu’on trouve en Ps 77[78], 19. Car comment le Seigneur pouvait-il dresser la table dans le désert ? De même, si l’endroit avait été proche d’un village, on aurait pu croire qu’il y avait pris la nourriture, mais l’endroit était désert. Le besoin est aussi indiqué en raison de l’heure, car [Matthieu] dit : ET L’HEURE EST DÉJÀ PASSÉE, à laquelle ils auraient pu se procurer de la nourriture. RENVOIE LES FOULES. On voit par cela que les disciples étaient tellement attentifs à la douceur de la parole du Christ qu’ils prenaient davantage plaisir à écouter le Christ qu’à se procurer à manger. Ils ne s’occupaient donc pas beaucoup de restaurer leur corps. En effet, on lit en Lc 21, 37 : Le jour, il enseignait dans le temple, et la nuit il demeurait dans le désert. Il y a aussi une autre circonstance, car c’était LE SOIR. On lit au sujet d’une telle faim, en Am 8, 11 : J’enverrai la faim sur la terre, non pas une faim de pain, ni une soif [ordinaire], mais celles de la parole du Seigneur. Par cela, l’attachement des foules est signifié, de même que leur amour et leur respect pour le Christ, car elles ne le quittaient pas, bien que ce fût le soir.
1684. Mais ici se pose une question à propos du texte, car, chez Jean, on lit que Jésus a interrogé Philippe ; mais ici, on lit que les disciples ont interrogé le Christ. Augustin donne la solution : cela n’est pas inapproprié que ce que l’un a écarté, l’autre le dise. Ils ont donc d’abord parlé au Christ ; en second lieu, Jésus, ayant levé les yeux, interrogea les disciples.
Le soir étant venu. Plus bas, v. 23, l’Évangéliste dira encore, mais pour désigner une
heure beaucoup plus avancée de la journée : « Le soir étant venu ». L’archéologie sacrée nous apprend en
effet que les Juifs comptaient chaque jour deux soirs très distincts, qui commençaient, le premier, à la
neuvième heure (3h de l’après-midi), le second à la douzième (6 heures). S. Luc, s’exprimant avec sa
précision accoutumée, dit qu’au moment où les disciples s’approchèrent de Jésus pour le prier de renvoyer la
foule, « le jour commençait à baisser » ; Luc. 9, 12. - Disant : Ce lieu est désert... On était assez éloigné de tout lieu habité ; pour peu que Jésus retînt encore la foule en continuant de lui parler, comment pourrait-elle
gagner avant la nuit les bourgades les plus voisines ? - L'heure est avancée : l’heure en général, par
conséquent le jour, le temps du jour. D'après Fritzsche, « le temps opportun, c’est-à-dire bon pour enseigner
et guérir. »; selon Grotius, « le temps du repas ». Mais ces interprétations ajoutent au texte des pensées qui
lui sont étrangères; Cf. Marc. 6, 35. - Renvoyez les foules. Le Sauveur pouvait congédier le peuple soit en
cessant de lui parler, soit en l’engageant directement à se retirer. - Pour s'acheter des vivres. Les Apôtres ont
remarqué que cette foule est entièrement dépourvue de vivres. Partie dans la matinée des environs de
Capharnaüm pour se mettre à la recherche de Jésus, elle a déjà consommé le peu de provisions qu’elle
pouvait avoir apportées.