Matthieu 14, 16

Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Saint Thomas d'Aquin
1685. Ici, [Matthieu] présente la distribution de la nourriture et, à ce sujet, il fait trois choses. Premièrement, il présente l’ordre du Christ ; deuxièmement, la quantité de nourriture ; troisièmement, le mode et l’ordre de la distribution. Le second point [se trouve] en cet endroit : ILS LUI RÉPONDIRENT, etc. [14, 17] ; le troisième, en cet endroit : APPORTEZ-LES MOI, etc. [14, 18].

1686. [Les disciples] avaient dit deux choses : que [Jésus] renvoie les foules et qu’elles aillent se chercher à manger. Le Christ répond à ces deux choses : «Vous dites : “Renvoie les foules !”, mais IL N’EST PAS NÉCESSAIRE QU’ELLES PARTENT, car voici celui qui donne sa nourriture à toute chair.» Ps 135[136], 25. «Vous dites aussi : “Qu’elles aillent se chercher à manger !”, mais CELA N’EST PAS NÉCESSAIRE, car vous pouvez leur donner des nourritures célestes.» [Le Seigneur] dit donc : DONNEZ-LEUR À MANGER. Il donne ainsi l’exemple que les nourritures spirituelles doivent passer avant les [nourritures] charnelles.
Louis-Claude Fillion
Jesus leur dit. Les détails de cet intéressant dialogue sont exposés d’une manière plus complète dans les récits de S. Marc et de S. Jean. Il existe du reste des variantes assez notables entre les quatre narrateurs, mais elles ne sont nullement essentielles et n’impliquent pas la moindre contradiction, comme S. Augustin le prouvait déjà victorieusement, de Cons. Evang. 2, 46. Il est aisé d’obtenir une conciliation parfaite en combinant les traits particuliers à chaque évangéliste. - Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent. Pourquoi ce bon peuple serait-il forcé d’aller si loin en quête de quelques vivres ? Ne peut-il pas trouver ici même tout ce dont il a besoin ? - Donnez-leur vous-mêmes... Le Sauveur met ses disciples à l’épreuve par ce langage extraordinaire ; il veut exciter leur foi, les préparer au miracle qu’il opère déjà dans sa pensée, « car il savait bien, dit S. Jean. 6, 6, ce qu’il allait faire ». Peut-être sa parole n’est-elle pas totalement dépourvue d’ironie : dans ce cas, il les aurait châtiés avec bonté de l’empressement qu’ils semblent avoir mis à renvoyer la foule, pour se tirer eux-mêmes d’une situation désagréable.