Matthieu 14, 24
La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.
1705. MAIS LA BARQUE ÉTAIT SECOUÉE PAR LES VENTS AU MILIEU DE LA MER. Par la barque, l’Église est représentée, par la mer, le monde. Ps 103[103], 25 : Voici la grande mer aux vastes bras. Et, alors que le Christ montait, cette Église restait sur la mer, dans les dangers de la mer du monde. En effet, lorsque quelque grand s’en prend à l’Église, celle-ci est alors agitée par les flots. Ps 87[88], 8 : Et tu as versé tous tes flots sur moi. Mais parce que le Christ prie, elle ne peut être submergée, bien qu’elle chevauche les vagues et s’élève. Gn 7, 17 : Et ils élevèrent une arche bien au-dessus de la terre. De même est-elle agitée par le vent : ce vent est l’impulsion de l’incitation diabolique. Jb 1, 19 : Car le vent est venu de la région du désert et a frappé les quatre coins de la maison. Is 25, 4 : L’esprit des forts est comme un tourbillon qui fait pression sur un mur.
Cependant la barque... Le récit nous ramène aux Apôtres qui, bien qu’ils se fussent
embarqués depuis plusieurs heures, n’avaient pu réussir à traverser le lac. Ils étaient seulement au milieu de
la mer, ou, selon les données plus exactes du quatrième Évangile, à 25 ou 30 stades de leur point de départ
(le lac avait environ 40 stades de large d’après Josèphe, Bell. Jud. 1. 3, 35) quoiqu’ils eussent constamment
ramé. Cf. Joan. 6, 19. - Était battue par les flots : le grec, par une expression pittoresque, représente cette
pauvre barque comme mise à la torture par les vagues. - Car le vent était contraire. Ces mots contiennent
l’explication d’un retard aussi extraordinaire. Un vent violent qui venait de l’Ouest avait soulevé une tempête
soudaine sur le lac. Nous avons déjà fait ressortir, Cf. 8, 24, la fréquence et la rapidité de ces phénomènes
dans le bassin de la mer de Galilée : voici encore quelques observations intéressantes d’un voyageur
contemporain, longtemps domicilié en Palestine. « Mon expérience me permet de compatir d’une manière
particulière à la longue et pénible lutte nocturne des disciples contre le vent. Il m’est arrivé de passer une nuit
dans l’ouadi Schoukalyif, à trois milles du lac. Le soleil s’était à peine couché que le vent commença à se
précipiter sur les flots, et il continua de souffler toute la nuit avec une rage toujours croissante, de sorte que,
lorsque nous atteignîmes le rivage, le lendemain matin, la surface du lac ressemblait à celle d’un immense
chaudron en ébullition. Le vent s’élançait avec une telle furie de toutes les vallées situées au N.-E. et à l’E.,
qu’il eût été complètement impossible à des rameurs, malgré les plus vigoureux efforts, de faire aborder une
embarcation à n’importe quel point de cette côte ». Thomson, the Land and the Book. p. 374.