Matthieu 14, 36
Ils le suppliaient de leur laisser seulement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui le faisaient furent sauvés.
Ils le suppliaient de leur laisser seulement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui le faisaient furent sauvés.
Ou bien, dans un autre sens, les temps de la loi étant expirés et cinq mille hommes d'Israël entrés dans l'Église, le peuple des croyants sauvé par la foi, quoique sorti de la loi, présente au Seigneur ce qui lui reste d'infirmes et de malades, qui tous désirent toucher les franges de ses vêtements, et doivent être sauvés par la foi. Mais de même que les franges pendent du vêtement tout entier, ainsi la vertu de l'Esprit saint sortait de Jésus-Christ, et cette vertu communiquée aux Apôtres, comme sortis eux-mêmes du même corps, guérit tous ceux qui désirent s'en approcher.
Pour nous, non-seulement nous pouvons toucher le vêtement ou la frange de Jésus-Christ, mais même son corps qu'il nous donne à manger. Or, si ceux qui touchèrent seulement la frange de son vêtement en ressenti rent une influence si salutaire, que n'éprouverons nous pas, nous qui le recevons tout entier ?
L'Évangéliste nous apprend que ce fut après une longue absence que Jésus vint dans ce pays, en ajoutant: «Et lorsqu'ils le connurent», etc. Ils apprirent son arrivée par la renommée et non en le voyant de leurs yeux, quoique certainement par suite des grands mira cles qu'il opérait dans ces contrées, un grand nombre de personnes le connaissaient de vue. Et voyez quelle est la foi de ces habitants de la terre de Génézareth: ils ne se contentent pas de la guérison de ceux qui vivent au milieu d'eux; mais ils envoient aux villes d'alentour pour les presser d'accourir toutes au souverain médecin.
Ils ne l'entraînent plus dans leurs maisons comme auparavant et ne lui demandent plus d'imposer les mains, mais ils méritent ses faveurs par une foi plus grande: «Et ils lui présentèrent tous les malades, le priant qu'il leur permît seulement de toucher le bord de son vêtement». Cette femme qui souffrait d'une perte de sang leur avait enseigné cette haute sagesse, qu'en touchant seulement la frange des vête ments du Christ ils seraient sauvés. On voit d'après cela que l'absence du Sauveur non-seulement ne leur fit point perdre la foi, mais au contraire la rendit plus vive, et c'est par la vertu de cette foi qu'ils furent tous sauvés: «Et tous ceux qui le touchaient étaient guéris».
ou bien encore, par cette frange de la robe, vous pouvez entendre les plus petits commandements; celui qui les transgresse sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; ou bien encore le corps qu'il a revêtu pour nous faire parvenir jusqu'au Verbe de Dieu.
Si nous connaissions la signification du mot Génézareth dans notre langue, nous comprendrions comment, sous cette figure des Apôtres et de leur barque, Jésus veut nous re présenter l'Église qu'il fait aborder au rivage après l'avoir sauvée du naufrage et qu'il fait re poser dans le port, à l'abri de toute agitation.
L'Évangéliste nous a fait connaître précédemment l'ordre donné par le Seigneur à ses disciples de monter dans la barque et de le devancer au delà du détroit. Il continue son récit et nous apprend où ils abordèrent après cette traversée: «Et ayant traversé le lac, ils vinrent dans la terre de Génézareth.
Genezar signifie le principe de la naissance; or, nous jouirons d'une tranquillité en tière et parfaite quand Jésus-Christ nous rendra l'héritage du ciel et le vêtement de joie que nous avions porté autrefois.
La terre de Genezar, qui s'étend sur les bords du lac de Génézareth, tire son nom de la nature même du lieu. Ce nom vient d'un mot grec qui signifie s'engendrant à elle-même le vent, parce que la surface du lac, toujours ridée, produit une brise continuelle.
1727. Puis, vient ensuite l’attachement des foules : L’AYANT RECONNU, LES GENS DE L’ENDROIT ANNONCÈRENT LA NOUVELLE À TOUT LE VOISINAGE ET ON LUI PRÉSENTA TOUS LES MALADES, etc., car ils présentèrent non seulement leurs malades, mais ils firent venir ceux de l’extérieur. Ainsi, lorsqu’ils apprirent la renommée et l’enseignement [de Jésus], ils envoyèrent chercher les malades et les lui présentèrent. Ils croyaient donc tous en lui, tant était grande la puissance de sa parole. Et cela est indiqué dans Is 66, 19 : J’en enverrai, parmi ceux qui ont été sauvés, aux nations qui sont sur le bord de la mer, etc. Aussi, leur attachement est-il de même montré, car non seulement demandaient-ils qu’il impose les mains, mais ILS LUI DEMANDAIENT SEULEMENT DE POUVOIR TOUCHER LA FRANGE DE SON MANTEAU. Par la frange sont signifiés les plus petits commandements, ou la chair du Christ, ou le sacrement du baptême. ET TOUS CEUX QUI TOUCHÈRENT, à savoir, par la foi, FURENT SAUVÉS. [On lit] ainsi en Mt 28, 16 : Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé.
Et ils le priaient. L’Évangéliste nous a conservé
un trait bien édifiant de la foi vive et simple des habitants de la plaine de Gennésareth : ils priaient
respectueusement Jésus-Christ de leur laisser toucher les franges de son vêtement, ce qu’il leur accordait
volontiers. Nous avons vu plus haut, en racontant la guérison de l’hémorrhoïsse, Cf. 9, 20, ce qu’il faut
entendre par ces franges. - Le texte latin porte vel (même), dans le sens de seulement. - Et tous ceux... Les
résultats de ce contact furent aussi instantanés, aussi complets qu’autrefois : une entière guérison était
immédiatement obtenue. Dans le texte latin, le verbe utilisé est persanabantur : « On a raison d’employer le
mot persanabantur pour indiquer que les malades étaient guéris au complet. Car étant un mot composé, il
est plus fort qu’un mot simple. », Fritsche. - Après avoir satisfait les désirs de tous, Jésus prit la direction du
Nord, et vint à Capharnaüm, où il prononça l’admirable discours qui nous a été conservé par S. Jean, 6, 23 et
ss.