Matthieu 14, 6

Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives, et elle plut à Hérode.

Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives, et elle plut à Hérode.
Saint Thomas d'Aquin
1664. OR, LORS DE LA CÉLÉBRATION DE SON ANNIVERSAIRE DE NAISSANCE, etc. Ici, à propos de la mise à mort, [Matthieu] fait trois choses : premièrement, ce qui l’a précédée est présenté ; deuxièmement, la mise à mort [est présentée] ; troisièmement, ce qui suivit.

1665. À propos du premier point, trois choses qui ont précédé sont présentées : la danse, la promesse, la demande.

1666. [Matthieu] dit donc : OR, LORS DE LA CÉLÉBRATION DE SON ANNIVERSAIRE DE NAISSANCE, etc. C’était la coutume, chez les anciens, de célébrer l’anniversaire de la naissance, contrairement à ce qui est dit en Qo 7, 2 : Le jour de la mort est plus important que le jour de la naissance. On ne lit pas que d’autres que celui-ci et Pharaon, le roi d’Égypte, aient célébré l’anniversaire de leur naissance. Ainsi, LORS DE LA CÉLÉBRATION DE SON ANNIVERSAIRE DE NAISSANCE, SA FILLE HÉRODIADE (c’était son nom) dansa en public, c’est-à-dire, dans la salle à manger ; elle se rendit ainsi coupable, car, par lascivité, elle oublia la salle royale, dans laquelle cela ne devait pas se faire. Et elle plut à Hérode, à l’encontre de Si 9, 4 : Ne fréquente pas une danseuse.

1667. Vient ensuite : AU POINT QU’IL S’ENGAGEA PAR SERMENT, etc. Voilà une promesse imprudente et un serment téméraire ! Si 23, 9 : N’habitue pas ta bouche à prononcer des serments, car plusieurs sont tombés à cause d’eux.
Louis-Claude Fillion
Le jour de la naissance. Divers auteurs ont cru que le mot naissance (« natale ») désignait dans l’antiquité l’anniversaire du couronnement ou la prise de possession d’un prince (Heinsius, Paulus, etc.). Cette signification est contraire à l’usage classique. Il s’agit, comme on le pense généralement, de l’anniversaire de la naissance. Dès les temps les plus reculés, on avait coutume de fêter solennellement ce jour-là, Cf. Jer. 40, 2 et ss., par toutes sortes de réjouissances, et en particulier par un grand festin auquel on conviait ses amis et ses proches. Aussi trouvons-nous tous les officiers royaux et les principaux personnages de la Galilée à la table du tétrarque, d’après le second Évangile. Cf. Marc. 6, 21. - La fille d'Hérodiade dansa. En Orient, la danse est souvent unie aux repas, comme chez nous la musique, pour leur donner plus d’intérêt et de solennité ; mais au lieu des danseuses à gages, c’est la fille même d’Hérodiade qui vient exécuter dans la circonstance présente, au milieu de la salle du festin et devant tous les convives, une de ces pantomimes singulières dont se compose la chorégraphie orientale. Elle se nommait Salomé, Cf. Jos. Ant. 18, 5, 4 : Hérodiade l’avait eue de son mariage légitime avec Hérode-Philippe. Elle épousa plus tard son oncle le tétrarque d’Iturée, puis en secondes noces son cousin Aristobule, roi de Chalcis. D’après l’historien Nicéphore, Hist. lib. 1. c. 20, sa mort aurait été marquée au sceau des vengeances divines. Comme elle marchait en hiver sur un étang gelé, elle enfonça tout à coup dans l’eau jusqu’aux épaules ; la glace s’étant alors resserrée lui trancha la tête. Il est probable que la danse qui lui gagna si complètement les bonnes grâces d’Antipas était digne, par son caractère voluptueux, du monarque, d’Hérodiade et de leurs amis.
Fulcran Vigouroux
La fille d’Hérodiade qui se fit donner par Hérode Antipas la tête de saint Jean-Baptiste, en récompense de ses danses, s’appelait Salomé. Elle était fille d’Hérode Philippe Ier, l’époux légitime d’Hérodiade. Elle épousa en première noces Philippe, tétrarque de Trachonitide, et plus tard Aristobule, roi de Chalcis.