Matthieu 14, 8
Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. »
Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. »
1668. AVERTIE PAR SA MÈRE, ELLE LUI DIT : «DONNE-MOI ICI LA TÊTE DE JEAN BAPTISTE SUR UN PLAT.» Ici est présentée la demande d’une femme. Les femmes sont parfois tendres et ont des sentiments changeants. Ainsi, lorsqu’elles sont tendres, elle le sont beaucoup ; mais, lorsqu’elles sont cruelles, elles le sont au plus haut point. Si 25, 22[15] : Il n’y a pire venin que le venin du serpent, il n’y a pire haine que la haine d’une femme. Et il est dit au même endroit : Par rapport à la malice d’une femme, toute malice est de brève durée. En effet, un homme penserait difficilement à ce à quoi pense une femme perverse. La mère a donc proposé une demande qui assouvirait sa colère. Elle craignait aussi qu’à cause des paroles de Jean, Hérode ne se convertisse et ne la renvoie.
Avertie. L’expression grecque est énergique et pittoresque : elle signifie littéralement
« conduite plus loin », c’est-à-dire plus loin qu’elle ne serait avancée d’elle-même, si elle eût été livrée à ses
seules idées. Le récit suppose qu’immédiatement après avoir reçu la promesse d’Hérode, Salomé était allée
en faire part à sa mère qui n’assistait pas au festin, conformément à l’étiquette orientale ; Cf. Marc. 6, 24-25.
La circonstance était trop excellente pour qu’Hérodiade n’en profitât pas dans l’intérêt d’une vengeance
longtemps et ardemment souhaitée. Sa fille revient bientôt dans la salle du banquet et demande à son
instigation la tête de Jean-Baptiste. - Ici sur un plat. Affreuse en elle-même, la demande était rendue plus
affreuse encore par ce détail barbare : en plein repas de fête, une tête sanglante sur un plateau saisi peut-être
au milieu de la table ! - Tout donne à croire, dans les narrations parallèles de S. Matthieu et de S. Marc, que
le palais où avait lieu le festin était très rapproché de la prison dans laquelle languissait le Précurseur, de
sorte que le vœu de Salomé put être immédiatement exaucé. Aussi les exégètes admettent-ils communément
qu’Hérode célébrait sa fête à Machéronte même, dans une des salles splendides qu’il avait fait construire au
sein de la forteresse. De Tibériade, il aurait fallu plusieurs jours pour l’aller et le retour du bourreau.