Matthieu 15, 13
Il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée.
Il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée.
1752. MAIS LUI RÉPONDIT. Ici est présentée la réponse du Seigneur, et il montre qu’il ne faut pas faire de cas de leur scandale, en premier lieu, parce qu’ils sont étrangers à Dieu, et, en second lieu, parce qu’ils nuisent aux hommes, en cet endroit : LAISSEZ-LES ! CE SONT DES AVEUGLES QUI GUIDENT DES AVEUGLES ! [15, 14].
1753. [Matthieu] dit donc : MAIS LUI RÉPONDIT : «TOUT PLANT QUE N’A PAS PLANTÉ MON PÈRE CÉLESTE SERA ARRACHÉ.» À partir de ces paroles, ceux qui ont proposé deux natures ont voulu confirmer leur erreur, car ils disaient que la nature mauvaise venait d’un Dieu mauvais. Ils disent donc : «Si quelqu’un appartient à la création mauvaise, même s’il semble faire de bonnes choses, il ne peut persévérer.» Mais il n’en est pas ainsi, car, comme le dit Jérôme, on trouve le contraire en Jr 2, 21 : Je t’ai plantée comme ma vigne préférée, avec de bonnes graines ; comment donc es-tu devenue amère ? Il est clair que ce n’est pas à cause de Dieu. Elle a donc été changée en ce plant. On comprend que ce n’est pas la nature mais quelque chose d’autre qui est survenu, et cela est une volonté perverse. Ainsi, la nature demeure toujours, mais la volonté perverse est arrachée. De sorte que ce plant peut s’entendre de la tradition des hommes, qui doit être arrachée si elle est contre Dieu ; mais la tradition qui vient de Dieu ne doit jamais être arrachée. En conséquence, TOUT PLANT, c’est-à-dire toute tradition qui ne vient pas de Dieu, mon Père, SERA ARRACHÉ. On lit cela dans Ac 5, 39, à propos de Gamaliel qui dit : Si cela vient de Dieu, vous ne pourrez pas vous y opposer. Cela est clair aussi chez tous. Tu verras quelqu’un qui fait des œuvres bonnes fondées sur la charité, Ep 3, 17 : Enracinés et fondés dans la charité, et celles-ci ne peuvent être arrachées. Mais d’autres [œuvres bonnes] qui n’ont pas un bon fondement, comme faire l’aumône par vanité, sont arrachées. C’est ainsi que Si 14, 20 [19] dit : Toute œuvre corruptible périt et son auteur s’en va avec elle. Il faut donc comprendre de cette manière Sg 4, 3 : Les plantes étrangères ne feront pas de longues racines. On trouve le contraire en 1 Co 3, 6, où Paul dit : J’ai planté, Apollon a arrosé. Paul sera donc arraché. Je dis que Paul n’a pas planté comme [jardinier] principal, mais comme serviteur.
1753. [Matthieu] dit donc : MAIS LUI RÉPONDIT : «TOUT PLANT QUE N’A PAS PLANTÉ MON PÈRE CÉLESTE SERA ARRACHÉ.» À partir de ces paroles, ceux qui ont proposé deux natures ont voulu confirmer leur erreur, car ils disaient que la nature mauvaise venait d’un Dieu mauvais. Ils disent donc : «Si quelqu’un appartient à la création mauvaise, même s’il semble faire de bonnes choses, il ne peut persévérer.» Mais il n’en est pas ainsi, car, comme le dit Jérôme, on trouve le contraire en Jr 2, 21 : Je t’ai plantée comme ma vigne préférée, avec de bonnes graines ; comment donc es-tu devenue amère ? Il est clair que ce n’est pas à cause de Dieu. Elle a donc été changée en ce plant. On comprend que ce n’est pas la nature mais quelque chose d’autre qui est survenu, et cela est une volonté perverse. Ainsi, la nature demeure toujours, mais la volonté perverse est arrachée. De sorte que ce plant peut s’entendre de la tradition des hommes, qui doit être arrachée si elle est contre Dieu ; mais la tradition qui vient de Dieu ne doit jamais être arrachée. En conséquence, TOUT PLANT, c’est-à-dire toute tradition qui ne vient pas de Dieu, mon Père, SERA ARRACHÉ. On lit cela dans Ac 5, 39, à propos de Gamaliel qui dit : Si cela vient de Dieu, vous ne pourrez pas vous y opposer. Cela est clair aussi chez tous. Tu verras quelqu’un qui fait des œuvres bonnes fondées sur la charité, Ep 3, 17 : Enracinés et fondés dans la charité, et celles-ci ne peuvent être arrachées. Mais d’autres [œuvres bonnes] qui n’ont pas un bon fondement, comme faire l’aumône par vanité, sont arrachées. C’est ainsi que Si 14, 20 [19] dit : Toute œuvre corruptible périt et son auteur s’en va avec elle. Il faut donc comprendre de cette manière Sg 4, 3 : Les plantes étrangères ne feront pas de longues racines. On trouve le contraire en 1 Co 3, 6, où Paul dit : J’ai planté, Apollon a arrosé. Paul sera donc arraché. Je dis que Paul n’a pas planté comme [jardinier] principal, mais comme serviteur.
Il leur répondit. Le Sauveur rassure ses Apôtres au moyen de deux images très énergiques,
empruntées l’une au règne végétal, l’autre à la vie humaine, et desquelles il résulte que l’on n’a rien à
craindre des Pharisiens, attendu qu’ils sont destinés à une ruine prochaine. On s’est demandé si ce sont les
Pharisiens personnellement, ou leurs doctrines, qui sont désignés par cette expression et les exégètes n’ont
pas manqué de se quereller sur ce point, malgré le peu d’importance qu’il présente. Ce n’est en effet qu’une
question de mots. Il nous semble que Jésus ne pensait nullement à séparer les hommes des doctrines, puisque
c’était leur association qui formait le parti pharisaïque. La plantation figure donc et la secte et son système.
C’est une image toute biblique ; Cf. Ps. 1 ; Is. 5, 7 ; 60, 21, etc. - N'a pas plantée... Parmi les plantes d’un
jardin, il en est que l’horticulteur a plantées de sa propre main ; il en est d’autres qui ont poussé
d’elles-mêmes, et celles-ci sont mauvaises pour la plupart, ou du moins elles encombrent et gênent les
premières : le jardinier soigneux ne tarde pas à les arracher. De même, parmi les plantes spirituelles qui
croissent dans le jardin des âmes, il en est de bonnes que la main du Père céleste cultive avec amour ; il en
est de mauvaises qu’il extirpe, et de ce nombre seront les Pharisiens. Le Précurseur, s’adressant à ces mêmes
hommes, les avait déjà comparés à des arbres stériles aux pieds desquels gisait la hache toute prête à les
abattre, Cf. 3, 10. D’un autre côté, S. Ignace Martyr, écrivant à la chrétienté de Tralles, c. 9, lui adressait
l’exhortation suivante, qui contient une allusion manifeste à notre verset : « Fuyez les mauvais rejetons (les
hérétiques) ; les fruits qu’ils portent donnent la mort et quiconque en mange périra. Car ce n’est point là une
plantation du Père ».