Matthieu 15, 19
Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations.
Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations.
1764. Il présente aussi les péchés qui sont contraires aux préceptes de la seconde table [de la loi] : MEURTRES, ADULTÈRES, FORNICATIONS, VOLS. [Il présente] encore les péchés de la bouche contre le prochain, les FAUX TÉMOIGNAGES, et les BLASPHÈMES, qui [sont contraires] aux préceptes de la première table.
Car c'est du cœur. Triste
nomenclature, qui sert de développement à la première partie du verset précédent « que... sortent ». Dans
cette énumération, on est tout d’abord surpris de rencontrer des actes proprement dits, tandis que
l’argumentation de Jésus semblerait exiger qu’il fût mention de paroles ; mais, dit Maldonat : Il dit qu’il n’y
a pas seulement les paroles qui procèdent de la bouche, bien que ce soient elles surtout qui en sortent, mais
même les faits et toutes les actions. Car toutes les œuvres sont d’abord conçues dans le cœur. Elles ne
peuvent sortir que de la bouche, qui est l’unique voie de sortie du cœur. Et parce que chaque chose respecte
la façon dont nous sommes faits naturellement, à savoir que tout ce que nous faisons doit être conçu dans
l’âme, prononcé ensuite par la bouche, et nous voilà parvenus à la fin. C’est ainsi que les œuvres procèdent
de la bouche par les paroles », Comm. in Matth., 15, 18. Tel est le motif pour lequel nous lisons ici les noms
de l’homicide, de l’adultère, de la fornication et du vol.
On peut distinguer les péchés selon leur objet, comme pour tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même ; on peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par omission. La racine du péché est dans le cœur de l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du Seigneur : " Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur " (Mt 15, 19). Dans le cœur réside aussi la charité, principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché.
Le cœur est le siège de la personnalité morale : " C’est du cœur que viennent intentions mauvaises, meurtres, adultères et inconduites " (Mt 15, 19). La lutte contre la convoitise charnelle passe par la purification du cœur et la pratique de la tempérance :
Pour donner les critères rationnels d'une juste décision morale, les théories mentionnées tiennent compte de l'intention et des conséquences de l'action humaine. Il faut certes prendre en grande considération l'intention — comme le rappelle Jésus avec une insistance particulière dans une opposition ouverte aux scribes et aux pharisiens, qui prescrivaient minutieusement certaines œuvres extérieures sans tenir compte du cœur (cf. Mc 7, 20-21 ; Mt 15, 19) —, et aussi les biens obtenus et les maux évités à la suite d'un acte particulier. Il s'agit d'une exigence de responsabilité. Mais la considération de ces conséquences — et également des intentions — n'est pas suffisante pour évaluer la qualité morale d'un choix concret. La pondération des biens et des maux, comme conséquences prévisibles d'une action, n'est pas une méthode adéquate pour déterminer si le choix de ce comportement concret est, « selon son espèce » ou « en soi-même », moralement bon ou mauvais, licite ou illicite. Les conséquences prévisibles appartiennent aux circonstances de l'acte, qui, si elles peuvent modifier la gravité d'un acte mauvais, ne peuvent cependant pas en changer l'aspect moral.