Matthieu 15, 22
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
1769. ET VOICI QU’UNE FEMME. Ici est présentée l’insistance de la femme. Au sujet de la demande de celle-ci, trois choses sont exprimées : premièrement, sa piété ; deuxièmement sa foi ; troisièmement, son humilité, et ces choses sont nécessaires pour être exaucé. Le second point [se trouve] en cet endroit : MAIS LA FEMME ÉTAIT ARRIVÉE ET SE TENAIT PROSTERNÉE DEVANT LUI [15, 25] ; le troisième, en cet endroit : MAIS CELLE-CI DIT : «OUI, SEIGNEUR…» [15, 27].
1770. En premier lieu, l’interpellation est présentée ; en second lieu, l’aide des disciples, en cet endroit : SES DISCIPLES, S’APPROCHANT, LE PRIAIENT [15, 23].
1771. À propos du premier point, la piété de la femme est d’abord présentée ; deuxièmement, le silence du Christ, en cet endroit : MAIS IL NE LUI RÉPONDIT PAS UN MOT [15, 23].
1772. [Matthieu] dit donc : ET VOICI QU’UNE FEMME CANANÉENNE. Nous pouvons relever six choses. Premièrement, la conversion de celle qui demande. Si 18, 23 : Avant de prier, prépare ton âme et ne sois pas comme l’homme qui met Dieu à l’épreuve. Elle prépare en effet son âme lorsqu’elle se purifie de ses vices. Is 1, 15 : Alors même que vous multiplieriez les prières, je ne vous écouterai pas, car vos mains sont pleines de sang. Et cela est indiqué par ce nom : CANANÉENNE, qui est la même chose que «changée». Ps 76[77], 11 : Tel est le changement [apporté] par la main du Très-Haut. De même, celui qui se convertit doit non seulement éviter le péché, mais aussi l’occasion du péché. Si 21, 2 : Fuis le péché comme la face du serpent. Deuxièmement, il faut relever l’attachement, car elle criait. Le cri indique un grand sentiment. Ps 119[120], 1 : J’ai crié vers le Seigneur dans mes tribulations. Troisièmement, la piété est signalée, car elle considérait comme sienne la misère d’un autre ; c’est pourquoi elle dit : AIE PITIÉ DE MOI, et cela est une grande miséricorde. Jb 30, 25 : Je pleurais sur celui qui était affligé et mon âme compatissait avec le pauvre. De même, l’humilité est abordée, car elle adresse sa demande avec confiance en la miséricorde de Dieu. Dn 9, 4 : Toi qui gardes ton alliance et ta miséricorde envers ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements. Quatrièmement, la foi est touchée, elle qui est nécessaire pour demander. Jc 1, 6 : Qu’il demande avec foi et sans hésiter. Aussi, elle confesse la nature divine en lui par le fait de dire : SEIGNEUR ! Ps 99[100], 3 : Sachez que le Seigneur est Dieu. [Elle confesse aussi la nature] humaine : FILS DE DAVID, lui qui descend de David. Rm 1, 3 : Lui qui est issu de la lignée de David selon la chair. De même, elle expose son besoin particulier : MA FILLE SE TROUVE MAL, à savoir, gravement ; ELLE EST MALMENÉE PAR LE DÉMON. Et elle peut être le type de toute l’Église des Gentils ou de toute autre pour ce qui est de sa conscience, qui est malmenée par le Démon, lorsqu’elle agit contre sa conscience. Lc 6, 18 : Et ceux qui étaient malmenés par des esprits impurs étaient guéris. Et elle dit : SE TROUVE MAL, du fait qu’elle aggrave son péché. 2 Ch 36 : J’ai péché Seigneur, j’ai péché et je reconnais ma faute ; ne me condamne pas avec toutes mes iniquités.
1770. En premier lieu, l’interpellation est présentée ; en second lieu, l’aide des disciples, en cet endroit : SES DISCIPLES, S’APPROCHANT, LE PRIAIENT [15, 23].
1771. À propos du premier point, la piété de la femme est d’abord présentée ; deuxièmement, le silence du Christ, en cet endroit : MAIS IL NE LUI RÉPONDIT PAS UN MOT [15, 23].
1772. [Matthieu] dit donc : ET VOICI QU’UNE FEMME CANANÉENNE. Nous pouvons relever six choses. Premièrement, la conversion de celle qui demande. Si 18, 23 : Avant de prier, prépare ton âme et ne sois pas comme l’homme qui met Dieu à l’épreuve. Elle prépare en effet son âme lorsqu’elle se purifie de ses vices. Is 1, 15 : Alors même que vous multiplieriez les prières, je ne vous écouterai pas, car vos mains sont pleines de sang. Et cela est indiqué par ce nom : CANANÉENNE, qui est la même chose que «changée». Ps 76[77], 11 : Tel est le changement [apporté] par la main du Très-Haut. De même, celui qui se convertit doit non seulement éviter le péché, mais aussi l’occasion du péché. Si 21, 2 : Fuis le péché comme la face du serpent. Deuxièmement, il faut relever l’attachement, car elle criait. Le cri indique un grand sentiment. Ps 119[120], 1 : J’ai crié vers le Seigneur dans mes tribulations. Troisièmement, la piété est signalée, car elle considérait comme sienne la misère d’un autre ; c’est pourquoi elle dit : AIE PITIÉ DE MOI, et cela est une grande miséricorde. Jb 30, 25 : Je pleurais sur celui qui était affligé et mon âme compatissait avec le pauvre. De même, l’humilité est abordée, car elle adresse sa demande avec confiance en la miséricorde de Dieu. Dn 9, 4 : Toi qui gardes ton alliance et ta miséricorde envers ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements. Quatrièmement, la foi est touchée, elle qui est nécessaire pour demander. Jc 1, 6 : Qu’il demande avec foi et sans hésiter. Aussi, elle confesse la nature divine en lui par le fait de dire : SEIGNEUR ! Ps 99[100], 3 : Sachez que le Seigneur est Dieu. [Elle confesse aussi la nature] humaine : FILS DE DAVID, lui qui descend de David. Rm 1, 3 : Lui qui est issu de la lignée de David selon la chair. De même, elle expose son besoin particulier : MA FILLE SE TROUVE MAL, à savoir, gravement ; ELLE EST MALMENÉE PAR LE DÉMON. Et elle peut être le type de toute l’Église des Gentils ou de toute autre pour ce qui est de sa conscience, qui est malmenée par le Démon, lorsqu’elle agit contre sa conscience. Lc 6, 18 : Et ceux qui étaient malmenés par des esprits impurs étaient guéris. Et elle dit : SE TROUVE MAL, du fait qu’elle aggrave son péché. 2 Ch 36 : J’ai péché Seigneur, j’ai péché et je reconnais ma faute ; ne me condamne pas avec toutes mes iniquités.
Et voici relève le caractère inopiné de l’incident. - Une femme cananéenne. Une antique tradition la nomme
Justa ; sa fille se serait appelé Bérénice. Cf. Hom. Clement. 2, 19. D’après S. Matthieu, elle était Cananéenne
; S. Marc, 7, 26, en fait une Syro-Phénicienne. Mais ces données sont l’une et l’autre exactes, car les Juifs
appelaient les Phéniciens des Cananéens, parce qu’ils étaient en effet d’origine cananéenne. Le premier
Évangéliste a donc employé l’appellation générale et le second la dénomination particulière. - Venue de ces
contrées. Cette femme apprend de quelque manière l’approche de Jésus-Christ et, avant qu’il n’eût mis le
pied sur le territoire phénicien, elle se précipite à sa rencontre pour obtenir la grâce qu’elle désire. Elle
habitait donc tout près de la frontière juive. Ce renseignement de l’Évangéliste semble supposer que le
miracle eut lieu sur le sol galiléen, avant l’entrée de Jésus en Phénicie. - Ayez pitié de moi : cependant, ce
n’est point un privilège personnel qu’elle implore, mais « la pieuse mère faisait sienne la misère de sa fille », Bengel. - Fils de David. Voisine des Juifs, la Cananéenne a entendu parler de leurs croyances particulières et
de leurs espérances religieuses, dont ils ne faisaient aucun mystère. Elle sait qu’ils attendent un Messie qui
sera fils du grand roi David, l’ami et l’allié du Phénicien Hiram ; elle a appris en outre que Jésus était regardé
par un nombre considérable de ses compatriotes comme le Libérateur promis. Voilà pourquoi elle l’appelle
« Fils de David », toute païenne qu’elle est. S. Marc, 3, 8 et S. Luc, 6, 17, avaient noté précédemment que la
réputation de Notre-Seigneur s’était répandue jusque dans les régions de Tyr et de Sidon, et qu’on était venu
de ces contrées lointaines chercher quelques faveurs auprès de lui. - Affreusement tourmentée : la pauvre
mère met en avant cette circonstance digne de pitié : sa fille souffrait affreusement. - Par le démon ; elle
indique en même temps la nature du mal, qui consistait en une possession. Les païens eux-mêmes croyaient
aux démons et aux démoniaques ; il n’est donc pas nécessaire de recourir à une affiliation de la Cananéenne
au Judaïsme en qualité de prosélyte, pour expliquer son assertion. Quelle touchante prière, bien digne d’une
mère !