Matthieu 15, 24
Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
1775. Suit alors la réponse du Christ : MAIS LUI RÉPONDIT, etc. La femme semblait avoir montré suffisamment de piété, mais celle-ci paraissait naturelle. C’est pourquoi le Seigneur exigeait une profession de foi. Il la repoussa donc en disant : JE N’AI ÉTÉ ENVOYÉ QU’AUX BREBIS PERDUES DE LA MAISON D’ISRAËL. Il appartenait en propre aux Hébreux ; c’est pourquoi ceux-ci disaient : Nous, son peuple, et ses brebis [Ps 99[100], 3]. Et ces brebis étaient perdues parce qu’elles avaient été égarées par les diverses observances ; ainsi, plus haut, 9, 36 : Voyant les foules, il eut pitié d’elles, parce qu’elles étaient fatiguées et gisaient comme des brebis sans berger. Ps 118[119], 176 : J’ai erré comme une brebis égarée.
1776. Mais que veut-il dire lorsqu’il dit : JE N’AI ÉTÉ ENVOYÉ QU’AUX BREBIS PERDUES DE LA MAISON D’ISRAËL ? Ne lit-on pas en Is 49, 6 : Je t’ai donné comme lumière aux nations, afin que tu sois mon salut jusqu’aux confins de la terre ? Il n’a donc pas été envoyé aux seuls Juifs, mais aussi aux païens. Il faut dire qu’il a été envoyé à tous, afin de tous les rassembler, mais il a été envoyé d’abord aux Juifs, afin de faire passer les Juifs chez les Gentils. Rm 15, 8 : Je dis que le Christ a été le ministre des circoncis en raison de la fidélité de Dieu, afin de confirmer les promesses faites aux pères.
1776. Mais que veut-il dire lorsqu’il dit : JE N’AI ÉTÉ ENVOYÉ QU’AUX BREBIS PERDUES DE LA MAISON D’ISRAËL ? Ne lit-on pas en Is 49, 6 : Je t’ai donné comme lumière aux nations, afin que tu sois mon salut jusqu’aux confins de la terre ? Il n’a donc pas été envoyé aux seuls Juifs, mais aussi aux païens. Il faut dire qu’il a été envoyé à tous, afin de tous les rassembler, mais il a été envoyé d’abord aux Juifs, afin de faire passer les Juifs chez les Gentils. Rm 15, 8 : Je dis que le Christ a été le ministre des circoncis en raison de la fidélité de Dieu, afin de confirmer les promesses faites aux pères.
Il répondit. La réponse si longtemps attendue arrive enfin : mais c’est un refus aussi dur que le
silence de tout à l’heure ; la suppliante, qui avait cru sa cause gagnée lorsqu’elle entendit les Apôtres
intercéder pour elle, dût être vivement attristée, en voyant son espoir déçu. - Je n'ai été envoyé... Nous
laissons ici la parole à S. Augustin : « Ces paroles nous posent une question. S’il n’est envoyé qu’aux brebis
perdues de la maison d’Israël, comment, nous, les Gentils parviendrons--nous au troupeau du Christ ? Que
signifie cette exclusion mystérieuse ? Ne savait-il donc pas qu’il était venu pour avoir une église dans toutes
les nations ? Comment peut-il dire qu’il n’est envoyé qu’aux brebis de la maison d’Israël qui périssent ?
Comprenons donc que sa présence corporelle, sa naissance, la vertu de sa résurrection il ne devait les
manifester qu’à ce peuple », Serm. 77, 2. Toute difficulté disparaît ici en effet si, à la façon de S. Augustin,
on établit une distinction entre l’œuvre de Jésus-Christ considérée en général, et son ministère personnel :
celle-là était vaste comme le monde ; celui-ci, d’après le plan divin, devait être limité au Judaïsme. Ce n’est
qu’en de rares circonstances que la fontaine scellée déborda vers cette époque, en signe des torrents de
grâces qui devaient s’en échapper un jour ; Cf. 8, 5 et ss. - Aux brebis perdues : plus haut déjà nous avons
rencontré cette métaphore. Cf. 9, 36. Jérémie, 50, 6, appelle aussi les Israélites des brebis qui périssent.
Le Messie avait été envoyé pour sauver les nations aussi bien que les Juifs, mais il ne devait point prêcher au milieu d’elles ; cette mission était réservée à ses apôtres.