Matthieu 15, 27
Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
1780. MAIS CELLE-CI LUI DIT : «OUI, SEIGNEUR !» Ici sont abordées l’humilité et la sagesse admirables de la femme. [Jésus] avait semblé faire un affront à son peuple, mais c’est avec humilité qu’elle accepte l’affront. Elle dit donc : «OUI, SEIGNEUR !» De même, elle manifeste une plus grande humilité, car le Seigneur lui-même avait dit : CHIENS, mais elle dit : PETITS CHIENS. Elle dit ainsi : «MAIS MÊME LES PETITS CHIENS MANGENT LES MIETTES.» De même, le Seigneur avait appelé les Juifs des enfants, mais elle les appelle des MAÎTRES. C’est pourquoi elle dit : [LES MIETTES] QUI TOMBENT DE LA TABLE DES MAÎTRES. Et elle sut ainsi humblement forcer le Seigneur, comme si elle disait : «Seigneur, je ne demande pas que tu me donnes autant de bienfaits qu’aux Juifs, mais donne-moi des miettes.». Si 35, 21 : La prière de l’humble pénètre les cieux ; et Ps 101[102], 18 : Il a regardé la prière des humbles.
Mais elle dit. Elle devrait être accablée par la réponse directe
qui lui est enfin venue du Sauveur ; car, plus elle a insisté, plus le refus a été accentué. Mais, dit S. Jean
Chrysostôme, « cette femme étrangère témoigne une vertu, une patience, et une foi incomparable, au milieu
des injures dont on l’outrage; et les Juifs, après avoir eu tant de grâces du Sauveur, n’ont pour lui que de
l’ingratitude. Je sais, dit-elle, Seigneur, que le pain est nécessaire aux enfants ; mais puisque vous dites que je
suis « une chienne », vous ne me défendez pas d’y avoir part. Si j’en étais entièrement séparée, et qu’il me
fût défendu d’y participer, je ne pourrais pas même prétendre aux miettes. Mais quoique je n’y doive avoir
qu’une très-petite part, je n’en puis être néanmoins tout à fait privée, bien que je ne sois qu’une chienne;
c’est au contraire parce que je suis une chienne que j’y dois participer », Hom. 52. Sa foi lui fait ainsi trouver
dans paroles de Jésus un argument irrésistible, bien qu’elles parussent tout à fait écrasantes. - Oui, Seigneur,
ce que vous dites est vrai ; il n’est pas juste de prendre le pain des enfants pour le donner même aux petits
chiens de la maison ; aussi n’est-ce point là ce que je vous demande. Daignez seulement vous souvenir que
les chiens se tiennent auprès de la table de leur maître et qu’ils se nourrissent humblement des miettes qui
tombent à terre. La Cananéenne prouve à Jésus qu’il est possible, sans nuire à l’intérêt des enfants, de donner
quelque nourriture aux petits chiens qui leur servent de jouet, qu’il est possible, par conséquent, de l’exaucer
elle-même sans priver le peuple privilégié. Mais ne signifie pas « et pourtant », mais « et en effet » : la
Chananéenne ne propose pas une objection à Notre-Seigneur, elle entre dans son idée et la confirme en en
tirant la conséquence logique. On ne sait qu’admirer le plus dans sa réplique, où brillent tout à la fois
l’humilité, l’esprit, la confiance. « Après l’avoir bien écouté et compris, elle lui répond avec ses propres
paroles. Elle réfute poliment l’objection qu’il lui avait faite », Cornel. a Lap. in h. l.