Matthieu 15, 3
Jésus leur répondit : « Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition ?
Jésus leur répondit : « Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition ?
1733. MAIS [JÉSUS] LEUR RÉPONDIT. Le Seigneur fait deux choses : il ne répond pas en accusant les apôtres, mais [en disant] que ceux qui les reprenaient n’étaient pas dignes d’eux, plus haut, 7, 5 : Hypocrite, enlève d’abord la poutre qui est dans ton œil. Il est clair que transgresser un commandement de Dieu est plus grave que [transgresser] des traditions humaines ; c’est pourquoi eux, qui transgressaient des commandements de Dieu, péchaient en des matières plus importantes. Ainsi, il montre d’abord qu’ils transgressaient la loi ; deuxièmement, qu’ils transgressaient un commandement. [Le Seigneur] dit : POURQUOI TRANSGRESSEZ-VOUS UN COMMANDEMENT DE DIEU, et ne l’observez-vous pas, AU NOM DE VOTRE TRADITION ? Rm 10, 3 : Ignorant la justice de Dieu et recherchant la leur, ils ne se soumettent pas à la justice de Dieu ; Is 3, 8 : Leurs langues et leurs inventions vont contre le Seigneur, de sorte qu’elles attirent les yeux de sa majesté, etc.
Jésus leur répondit. A la question
des Pharisiens, Jésus n’adresse d’abord qu’une réponse indirecte, v. 3-9, renfermée dans un vigoureux
argument destiné à confondre ses adversaires en leur opposant leurs propres actes. Sans s’occuper de ce que
ses disciples ont fait ou n’ont pas fait, il répond par une autre accusation à l’accusation des Scribes. - Et
vous ; c’est-à-dire « vous aussi, vous-mêmes ». Les voilà mis à leur tour sur le banc des accusés, mais pour
un motif autrement grave. - Violez le commandement de Dieu. Les Apôtres, au dire des Pharisiens, avaient
violé une tradition humaine. Mais ceux-ci transgressaient d’une manière habituelle les commandements de
Dieu lui-même. Quel grief de la part d’hommes qui étaient les défenseurs-nés de la loi divine ! - A cause de
votre tradition. Jésus établit par ces mots une opposition ouverte entre les préceptes du Seigneur et ceux des
Pharisiens. Non-seulement la secte hypocrite viole la Thora : mais c’est dans l’intérêt de ses traditions
qu’elle la viole. Les traditions pharisaïques sont donc irréligieuses, immorales ; et pourtant on ose accuser les
Apôtres de ne les avoir pas toujours observées ? Avec quelle force l’accusation n’est-elle pas rétorquée ? -
Car Dieu a dit. Le Sauveur prouve par un exemple, vv. 4-6, la vérité de ce qu’il vient de dire.
Ce principe de l’intégralité de l’observance de la Loi, non seulement dans sa lettre mais dans son esprit, était cher aux Pharisiens. En le dégageant pour Israël, ils ont conduit beaucoup de Juifs du temps de Jésus à un zèle religieux extrême (cf. Rm 10, 2). Celui-ci, s’il ne voulait pas se résoudre en une casuistique " hypocrite " (cf. Mt 15, 3-7 ; Lc 11, 39-54), ne pouvait que préparer le Peuple à cette intervention de Dieu inouïe que sera l’exécution parfaite de la Loi par le seul Juste à la place de tous les pécheurs (cf. Is 53, 11 ; He 9, 15).