Matthieu 15, 30

De grandes foules s’approchèrent de lui, avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres encore ; on les déposa à ses pieds et il les guérit.

De grandes foules s’approchèrent de lui, avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres encore ; on les déposa à ses pieds et il les guérit.
Saint Thomas d'Aquin
1784. Vient ensuite la présentation [des malades] : ET DES FOULES NOMBREUSES S’APPROCHÈRENT DE LUI. Premièrement, l’ampleur des foules est présentée ; deuxièmement, la présentation des malades ; troisièmement, la façon d’agir.

1785. À propos du premier point, [il est dit] : ET DES FOULES NOMBREUSES S’APPROCHÈRENT DE LUI. Ps 85[86], 9 : Toutes les nations que tu as faites viendront vers toi pour t’adorer, Seigneur. Et elles ne vinrent pas les mains vides, car ELLES AVAIENT AVEC ELLES DES MUETS, DES AVEUGLES, DES BOITEUX, etc. Et par cela est signifié que ceux qui se convertissent au Seigneur doivent en offrir d’autres au Seigneur. C’est ce que [Matthieu] dit : ELLES AVAIENT AVEC ELLES DES MUETS, DES AVEUGLES, DES BOITEUX ET DES INFIRMES. «INFIRME» veut dire en latin «qui manque de puissance», mais, en grec, «qui a une main faible» : en effet, de même qu’on appelle «boiteux» celui qui a un pied estropié, de même [appelle-t-on] «infirme» celui qui a une main inerte. Par ceux-là sont signifiés les divers genres de maladies spirituelles. Par les muets sont signifiés ceux qui ne peuvent louer Dieu, dont [il est dit] en Is 56, 10 : Des chiens muets qui ne peuvent aboyer. Sont appelés boiteux ceux qui ne marchent jamais fermement vers le bien, mais se tournent tout de suite vers le mal. 3 R [1 R] 18, 21 : Pourquoi boitez-vous des deux côtés ? Si le Seigneur est Dieu, suivez-le. Par les aveugles sont signifiés les infidèles, qui sont privés de la lumière de la foi. Is 59, 9 : Nous avons tâté les ténèbres. Par les infirmes qui ont une main inerte sont désignés ceux qui ont le cœur faible. Ps 21, 16 : Ma puissance s’est desséchée comme la terre cuite. ET DE NOMBREUX AUTRES. Par cela, [les foules] montraient une grande foi, car [elles apportaient] non seulement les leurs, mais aussi les autres.

1786. De même, elles montrent leur dévotion par leur façon d’agir. En effet, elles avaient parfois demandé que [Jésus] impose la main, comme plus haut, [Mt] 9, et parfois de toucher la frange [de son vêtement], comme plus haut, [Mt] 9 et 14. Mais maintenant, il suffisait de les déposer à ses pieds. Et par cela, il nous est donné à comprendre, au sens mystique, que nous ne devons pas nous soumettre les pécheurs que nous convertissons, conformément à ce qu’on lit en 1 Co 4, 1 : Que l’homme nous considère comme les ministres du Christ et les dispensateurs des mystères de Dieu.

1787.Vient ensuite la guérison. Premièrement, la guérison est présentée ; deuxièmement, l’admiration ; troisièmement, l’effet.

[Matthieu] dit donc : ET IL LES GUÉRIT. Ps 106[107], 20 : Il envoya sa parole et il les guérit, et il les arracha à la mort. Et ailleurs, Ps 102[103], 3 : Lui qui pardonne toutes nos fautes, qui guérit toutes nos infirmités.
Louis-Claude Fillion
S'approchèrent... Le divin Maître, qui avait joui pendant quelques semaines de la solitude promise autrefois à ses Apôtres, Cf. Marc, 6, 31, retrouve bientôt son cortège accoutumé, dès qu’il est de retour dans ces contrées où il est plus connu et où il lui serait impossible de demeurer caché. L’empressement dut cette fois être d’autant plus considérable qu’on avait été privé du Sauveur depuis un certain temps. - Ayant avec elles... Les multitudes qui accourent auprès de lui de toutes les directions se présentent avec leur accompagnement ordinaire de malades et d’infirmes. On signale pour la première fois une catégorie spéciale d’infortunés qui viennent implorer la pitié du Thaumaturge, les debiles de la Vulg., ceux qui étaient estropiés des pieds ou des mains. L’Évangéliste emploie une expression pittoresque pour décrire l’empressement, la précipitation même qui régnait alors dans l’entourage de Jésus : Elles les jetèrent à ses pieds. Comme il y avait beaucoup de malades, c’était à qui ferait passer le plus promptement le sien, parce que l’on craignait que Notre-Seigneur ne se retirât avant de les avoir tous guéris. Peut-être S. Matthieu voulait-il aussi représenter la foi vive qui animait le peuple ; « car ils s’en remettaient à son jugement, et ils ne doutaient en rien qu’il pouvait les guérir », Berlepsch. - Et il les guérit. Parmi les guérisons qui furent opérées alors, S. Marc, 7, 32-37, mentionne plus spécialement celle d’un sourd-muet qui eut de fait un caractère extraordinaire.