Matthieu 15, 31

Alors la foule était dans l’admiration en voyant des muets qui parlaient, des estropiés rétablis, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ; et ils rendirent gloire au Dieu d’Israël.

Alors la foule était dans l’admiration en voyant des muets qui parlaient, des estropiés rétablis, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ; et ils rendirent gloire au Dieu d’Israël.
Saint Jean Chrysostome
Remarquons que tantôt le Sauveur parcourt le pays pour guérir les malades, tantôt il s'assied pour les attendre. C'est donc avec raison que l'Évangéliste ajoute: «Et de grandes troupes de peuple vinrent le trouver».

Or, ces infirmes manifestaient leur foi de deux manières et en gravis sant la montagne, et en étant convaincus qu'il leur suffisait pour être guéris d'être jetés aux. pieds de Jésus. Ils ne cherchent pas encore à toucher la frange de ses vêtements, mais ils font preuve d'une foi plus grande, comme le remarque l'Évangéliste: «Et ils les mirent à ses pieds». Il a guéri la fille de la Chananéenne après l'avoir fait longtemps attendre, pour faire éclater la vertu de cette femme, tandis qu'il guérit immédiatement tous ces infirmes, non pas qu'ils fussent meilleurs, mais afin de fermer la bouche aux Juifs incrédules: «Et il les guérit tous». Le grand nombre de ceux qui étaient guéris, et la promptitude avec laquelle il les gué rissait les jetaient dans l'étonnement, «de telle sorte», dit le texte sacré, «que ces peuples étaient dans l'admiration en voyant les muets qui parlaient», etc.
Saint Jérôme
Le mot grec êõëëïõò, que le traducteur latin a rendu par infirmes, ne signifie pas infirmité en général, mais une infirmité particulière; et de même qu'on appelle boi teux celui qui boite d'un pied, ainsi on appelle êõëëßò ou manchot celui qui est privé de l'usage d'une main.

Il ne dit rien de ceux qui étaient estropiés, parce qu'il ne pouvait exprimer leur guérison en un seul mot.

Il monte sur le sommet de la montagne comme l'oiseau qui provoque ses petits encore faibles à prendre leur essor.
Saint Rémi
Cette mer porte différents noms; elle s'appelle mer de Galilée, parce qu'elle est proche de la Galilée, et mer de Tibériade, parce que la ville de Tibériade est bâtie sur ses bords.
Rabanus Maurus
Dans le sens mystique, Notre-Seigneur, après avoir donné une figure de la conversion des Gentils dans la guérison de la fille de la Chananéenne, vient dans la Judée, parce qu'en effet, après que la plénitude des nations sera entrée dans l'Église, tout Israël sera sauvé» ( Rm 11 ).

C'est afin d'élever l'esprit de ses auditeurs jusqu'à la méditation des vérités sublimes et célestes. Il s'assied sur le sommet, pour nous montrer qu'on ne doit chercher le repos que dans les choses du ciel. Pendant qu'il est assis sur la montagne, c'est-à-dire dans la cité des cieux, une multitude de fidèles s'approchent de lui avec un saint empressement, conduisant avec eux les muets et les aveugles», etc., et ils les mettent aux pieds de Jésus, parce que c'est à lui seul qu'ils présentent pour être guéris ceux qui confessent leurs péchés. La manière dont il les guérit excite l'admiration de la foule, et ils rendent gloire au Dieu d'Israël; c'est ainsi que les fidèles chantent les louanges de Dieu, lorsqu'ils voient ceux dont l'âme était languissante et mas'enrichir des oeuvres des vertus chrétiennes.
La Glose
Après avoir guéri la fille de la Chananéenne, Notre-Seigneur retourne dans la Ju dée: «Jésus, étant sorti de là, vint le long de la mer de Galilée».

La mer, sur les bords de laquelle arrive Jésus, est la figure du trouble et de l'agitation de cette vie; c'est la mer de Galilée, parce que les hommes passent de la pratique des vices a celle des vertus.

Les muets sont ceux qui ne louent jamais Dieu; les aveugle s, ceux qui ne comprennent pas les voies de la véritable vie; les sourds, ceux qui n'obéissent pas à sa parole; les boiteux, ceux qui ne marchent pas droit dans le chemin du devoir; les infirmes et les estropiés, ceux qui sont comme frappés d'impuissance par les bonnes oeuvres.
Saint Thomas d'Aquin
1788. Puis vient l’admiration : ET LES FOULES S’ÉMERVEILLAIENT EN VOYANT CES MUETS, etc. Ici est présenté l’effet. Cela avait été annoncé par Is 35, 5 : Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds se déboucheront ; et en Ps 138[139], 3 : Que tes œuvres sont admirables ! Mais une question se pose : pourquoi n’est-il pas fait mention des infirmes ? Parce qu’il n’y avait pas d’acte contraire auquel il aurait pu répondre. Mais voyez comment certains, en voyant les miracles, blasphémaient, comme on le lit plus haut, [Mt] 14, alors que ceux-ci s’unissent pour louer ! Ainsi, ILS BÉNISSAIENT LE DIEU D’ISRAËL.
Louis-Claude Fillion
Dans l'admiration. L’écrivain sacré relève l’admiration qu’avait excitée parmi le peuple cette série de prodiges plus nombreux que de coutume : l’énumération qu’il fait ensuite, les muets parler, etc., forme un petit tableau plein de vie, dont la réalité devait, on le comprend, exciter à un haut degré l’enthousiasme de tous les témoins. - Elles glorifiaient. Quelques manuscrits grecs ont l’imparfait, comme la Vulgate ; le « textus receptus » emploie l’aoriste. - Le Dieu d'Israël, en tant qu’il était le Dieu national des Juifs. La foule le glorifie, parce qu’elle sait bien que de lui seul peut venir la puissance surnaturelle qui se manifeste en Jésus.