Matthieu 15, 9
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. »
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. »
1742. Mais est-ce que ce simulacre leur sert à quelque chose ? Non, car il ne plaît pas au Seigneur. Vient donc ensuite : VAIN EST LE CULTE QU’ILS ME RENDENT. Le jeûne relève de l’enseignement des hommes, et les canons sont des traditions humaines. Est-ce que ceux qui les enseignent rendent à Dieu un vain culte ? Il faut comprendre [qu’ils le font s’ils agissent] au préjudice des commandements de Dieu. Jb 32, 21 : Je n’égalerai pas l’homme à Dieu ; Ac 5, 29 : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas tromper Dieu. Is 1, 13 : N’offrez pas de sacrifice en vain. De cela nous pouvons conclure que l’homme doit en conscience accorder plus d’importance à la transgression d’un commandement [de Dieu] qu’à la transgression d’une constitution ecclésiastique.
Un culte inutile. Dans le texte latin, « sine causa » (litt. : sans cause, sans
motif), qui n’existe pas dans l’hébreu. La traduction des Septante, que S. Matthieu suit ici librement, porte
l’expression correspondante. « Sine causa » est donc synonyme de en vain, sans profit, donc inutile. C’est
tout à fait en vain qu’ils me servent : leur culte étant nul, vicié dans sa source, toute la peine qu’ils se
donnent est perdue. Plusieurs exégètes (Arnoldi, etc.) traduisent cependant par « sans raison » : ils n’ont
aucun motif de me servir comme ils le font, puisque je ne leur ai rien demandé de semblable. Mais cette
interprétation est moins naturelle que la première. - Enseignant des doctrines. La théologie des Juifs se
réduisait alors, comme nous l’avons suffisamment indiqué, à un code de nombreuses prescriptions humaines.
Rabbi un tel a dit ceci, Rabbi un tel a dit cela : tel est son résumé fidèle, dont le détail encombre les gros
volumes du Talmud. Le dogme même s’était pour ainsi dire transformé en morale entre les mains des
casuistes qui étaient alors les grands maîtres en Israël.
Jésus-Christ veut censurer ici les commandements contraires à la loi de Dieu, comme l’oubli et la négligence des parents, sous prétextes que l’on donne à Dieu, ou au moins ceux qui ne conduisent nullement à la vraie piété, comme le lavement fréquent des mains, sans égard à la pureté du cœur.