Matthieu 16, 1
Les pharisiens et les sadducéens s’approchèrent pour mettre Jésus à l’épreuve ; ils lui demandèrent de leur montrer un signe venant du ciel.
Les pharisiens et les sadducéens s’approchèrent pour mettre Jésus à l’épreuve ; ils lui demandèrent de leur montrer un signe venant du ciel.
1809. Vient ensuite la question pour [le] mettre à l’épreuve : LES PHARISIENS ET LES SADDUCÉENS S’APPROCHÈRENT ALORS DE LUI POUR LE METTRE À L’ÉPREUVE ET LUI DEMANDÈRENT... Si 19, 23 : Il se présente humblement, mais son cœur est plein de ruse. DE LEUR FAIRE VOIR UN SIGNE VENANT DU CIEL. Et ils lui demandèrent un signe venant du ciel. On lit en Jn 6, 49 : Vos pères ont mangé la manne dans le désert ; il leur a donc donné un pain venu du ciel. Et 1 Co 1, 22 : Les Juifs demandent des signes ; et Ps 73[74], 9 : Nous ne voyons pas nos signes, etc.
S'approchèrent de lui. A peine Jésus est-il de
retour du voyage qu’il avait semblé entreprendre tout exprès pour échapper aux embûches des Pharisiens,
que ces perfides ennemis l’assaillent pour lui tendre un nouveau piège. Selon leur coutume, ils viennent
accompagnés : Pharisiens et Sadducéens, dit le premier évangéliste. Mais, tandis que leurs associés
ordinaires en pareille circonstance étaient les Scribes ou docteurs de la Loi, Cf. 12, 38 ; 15, 1, etc., qui
appartenaient en grand nombre à la secte, cette fois ils se liguent, pour attaquer Jésus, avec les Sadducéens,
c’est-à-dire avec leurs adversaires les plus déclarés. Aussi une telle connivence a-t-elle paru tout à fait
invraisemblable à plusieurs exégètes rationalistes (de Wette, Strauss), qui se sont hâtés d’affirmer que le fait
est évidemment controuvé. Comme s’il n’était pas naturel et fréquent de voir des hommes ou des partis,
quoique très hostiles entre eux, conclure un accord momentané afin d’affronter de concert un ennemi
commun ! Ce que les sectes les plus dissidentes ont fait tant de fois contre l’Église, les Pharisiens et les
Sadducéens le faisaient déjà contre son divin fondateur. Du reste, les Pharisiens ne s’étaient jamais montrés
bien délicats relativement à leurs alliances, lorsqu’il s’était agi de nuire au Sauveur : unis un jour aux
disciples de S. Jean, Cf. Marc. 2, 18, ils n’avaient pas craint, le lendemain, de faire cause commune avec les
Hérodiens qui étaient pourtant les partisans avérés des Romains, Cf. Marc. 3, 6. Ces bizarres alliances, dont
on trouve des exemples à chaque page de l’histoire ecclésiastique, ont fait dire à Tertullien, avec autant de
force que de vérité : « Le Christ est toujours crucifié entre deux larrons ». C’est donc la hiérarchie tout
entière, représentée par ses deux éléments, le sacerdoce et la science officielle, que nous trouvons en ce
moment auprès du divin Maître. - Pour le tenter. « C’était de mauvaise foi qu’ils le questionnaient : ils ne
faisaient que chercher une occasion de le calomnier », Rosenmüller. Les questions adressées à Jésus par les
Pharisiens avaient rarement un autre but ; elles dissimulaient presque toujours un piège destiné à ruiner sa
réputation auprès du peuple, ou à fournir quelques motifs sérieux de l’accuser devant les tribunaux religieux
du pays. - Un signe qui vînt du ciel. Un signe du ciel, un miracle opéré sous leurs yeux dans les régions
sidérales ou atmosphériques, tel est l’objet de leur demande. Ils voudraient que Notre-Seigneur arrêtât le
soleil comme Josué, qu’il fit éclater subitement un orage comme Samuel, ou descendre le feu du ciel comme
Élie. Alors ils consentiraient à reconnaître sa dignité messianique. Quant à ses nombreux prodiges antérieurs,
que personne ne songeait alors à révoquer en doute, ils n’avaient pour les Pharisiens aucune force probante, le démon pouvant l’avoir aidé à les accomplir ; mais un signe céleste serait certainement divin, Dieu, d’après
les idées superstitieuses des Juifs, s’étant réservé à lui seul le droit d’opérer des miracles dans l’atmosphère
ou le firmament. L’insuffisance des miracles précédents est clairement insinuée dans la demande des
Pharisiens et des Sadducéens. Cette demande n’est du reste pas nouvelle ; nous l’avons déjà entendue il y a
quelque temps, 12, 38 ; Cf. Luc. 11, 16. Bien plus, dès le début de sa Vie publique, sous les galeries du
temple, Jésus avait été sommé déjà de produire un signe, Cf. Joan. 2, 18, et tout récemment, dans la
synagogue de Capharnaüm, Cf. Joan. 6, 30, ceux qui avaient été nourris par lui la veille d’une manière toute
miraculeuse n’avaient-ils pas eu l’audace de lui dire : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions
le voir, et te croire ? ». Voilà bien ces Juifs caractérisés par S. Paul : « Les Juifs réclament des signes
miraculeux », 1 Cor. 1, 22.