Matthieu 16, 15

Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Saint Thomas d'Aquin
1832. MAIS JÉSUS LEUR DIT : «MAIS VOUS, QUI DITES-VOUS QUE JE SUIS ?» Ici, la foi des apôtres est examinée : premièrement, la question est posée ; deuxièmement, la réponse [est donnée] ; troisièmement, elle est approuvée. Le second point [se trouve] en cet endroit : PIERRE RÉPONDIT [16, 16] ; le troisième, en cet endroit : JÉSUS LUI RÉPONDIT, etc. [16, 17].

1833. MAIS JÉSUS LEUR DIT : «MAIS VOUS, QUI DITES-VOUS QUE JE SUIS ?» Comme s’il disait : «Les foules disent une chose. Mais parce qu’on vous a confié davantage, davantage est exigé de vous. Vous avez vu les miracles ; vous devez donc avoir une meilleure opinion.» Mais pourquoi a-t-il posé cette question ? Bien sûr, il savait, mais il voulait qu’ils méritent par leur confession. Rm 10, 10 : On croit de cœur pour la justice et on confesse de bouche pour le salut. Ainsi, ce qui est mis à part est d’autant plus méritoire, et les foules qui ne connaissent que les plus petites choses ne sauraient répondre de grandes choses. C’est pourquoi, etc.
Louis-Claude Fillion
Jésus reprend : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? - Et vous : ces deux mots sont emphatiques. Vous, mes disciples privilégiés, les auxiliaires et les continuateurs futurs de mon œuvre. Vous, par opposition aux croyances erronées de la foule qu’ils venaient d’énumérer. « En leur adressant cette nouvelle question : « Et vous, qui dites-vous que je suis? » il voulait leur faire comprendre que leurs sentiments devaient être beaucoup plus relevés, et se distinguer complètement des basses pensées de la multitude... C’est pour cela qu’il leur dit: « Et vous, qui dites-vous que je suis? » c’est-à-dire, vous qui êtes continuellement avec moi, qui me voyez faire un si grand nombre de miracles, qui en avez fait vous-mêmes en mon nom, « qui dites-vous que je suis? », S. Jean Chrys. Hom 54 in Matth. Notons bien toute l’importance que Jésus attache à la foi, à la confession explicite de ses Apôtres touchant la christologie proprement dite. Et cela se comprend. N’était-ce pas, ne sera-ce pas toujours la base de tout le reste ? C’est la première fois qu’il les interroge d’une manière directe sur l’opinion qu’ils se sont formée à son sujet ; mais l’heure de l’épreuve n’est pas éloignée, quelques mois seulement le séparent de sa Passion, et avant la crise, il veut savoir s’il peut compter sur eux. Moment solennel et décisif ! car si la réponse des Apôtres est telle que la souhaite et que l’attend Jésus, l’Église du Nouveau Testament va être séparée de la théocratie de l’Ancien ; elle sera définitivement fondée.