Matthieu 16, 22
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
1863. PIERRE, LE PRENANT À PART, SE MIT À LE MORIGÉNER. Ici, [le Seigneur] rabroue un disciple qui fait opposition. Premièrement, l’opposition est présentée ; deuxièmement, la réponse du Christ, en cet endroit : MAIS LUI, SE RETOURNANT, DIT À PIERRE, etc. [16, 23].
1864. [PIERRE,] LE PRENANT À PART, soit par le regard, soit en le tirant vers lui, pour ne pas paraître présomptueux en reprenant le Seigneur devant les autres, dit : «DIEU T’EN PRÉSERVE, SEIGNEUR ! CELA NE T’ARRIVERA PAS !» Le Seigneur avait louangé sa confession et lui avait donné pouvoir, car, puisqu’il avait reconnu le Fils de Dieu, [Pierre] pensait que, si [Jésus] était tué, sa foi était vaine et que celui-ci n’était pas Dieu. C’est pourquoi [le Seigneur] le rabroua. Il tenait dans son cœur qu’il était le Fils de Dieu et il ne prenait pas garde qu’il ne faut pas rabrouer Dieu, comme il est dit en Jb 15, 3 : Tu fais des reproches à Celui qui n’est pas ton égal et tu parles comme il ne te convient pas. Mais [Pierre] gardait une certaine foi dans la divinité [de Jésus], car on lit en Marc : Prends soin de toi, Seigneur, et ne te livre pas à la mort.
1864. [PIERRE,] LE PRENANT À PART, soit par le regard, soit en le tirant vers lui, pour ne pas paraître présomptueux en reprenant le Seigneur devant les autres, dit : «DIEU T’EN PRÉSERVE, SEIGNEUR ! CELA NE T’ARRIVERA PAS !» Le Seigneur avait louangé sa confession et lui avait donné pouvoir, car, puisqu’il avait reconnu le Fils de Dieu, [Pierre] pensait que, si [Jésus] était tué, sa foi était vaine et que celui-ci n’était pas Dieu. C’est pourquoi [le Seigneur] le rabroua. Il tenait dans son cœur qu’il était le Fils de Dieu et il ne prenait pas garde qu’il ne faut pas rabrouer Dieu, comme il est dit en Jb 15, 3 : Tu fais des reproches à Celui qui n’est pas ton égal et tu parles comme il ne te convient pas. Mais [Pierre] gardait une certaine foi dans la divinité [de Jésus], car on lit en Marc : Prends soin de toi, Seigneur, et ne te livre pas à la mort.
Les Apôtres ne comprirent pas ces choses. Nous
verrons plus tard la peine qu’eut Notre-Seigneur à les faire entrer dans leur esprit, même après sa
résurrection, tant un Messie souffrant et humilié était loin des préjugés dont ils avaient été imbus. S. Pierre
ne comprit pas mieux que les autres Apôtres : à peine a-t-il fait la déclaration qui lui a valu l’approbation
éclatante du Sauveur, qu’une parole d’erreur remplace sur ses lèvres son noble témoignage. - Le prenant à
part ; en grec, le prenant à part, car son respect pour la personne de Jésus ne lui permettait pas d’adresser à
son Maître des reproches publics, Cf. Euthymius in h. l. Ou bien, d'après Érasme, « le prenant par la main,
comme le fait habituellement un ami pour donner un conseil ». Sainte liberté, dans tous les cas, par laquelle
on peut juger de la bonté de Notre-Seigneur dans ses rapports avec les Douze. - Commença. Ce mot n’est pas
moins exact qu’au verset précédent. Ici, il signifie que l’Apôtre n’eut pas le temps d’aller bien loin dans ses
objurgations familières, Jésus ne lui ayant pas permis d’achever. - A le reprendre : S. Pierre osa en venir
jusque-là. Il se mit, comme nous dirions, à gronder son Maître avec une certaine vivacité. L’ardeur de son
affection l’entraîne cette fois au-delà des bornes de la sagesse. Il n’y a qu’un instant, c’était Dieu qui parlait
par la bouche de l’Apôtre ; maintenant c’est Simon Bar-Jona en personne, et c’est dans la chair et dans le
sang qu’il puise sa révélation. - A Dieu ne plaise ; sous-entendu que Dieu te soit propice ! que Dieu t’en
garde ! Cf. 2 Reg. 20, 20 ; 23, 17, etc. - Cela ne vous arrivera pas. « Cela », ce dont Jésus venait de parler, sa
passion et sa mort. Non, ce n’est pas possible, cela n’arrivera jamais, s’écrie S. Pierre avec d’énergiques
protestations que lui arrache une nouvelle si pénible, reçue au moment de son plus grand bonheur et de son
plus haut enthousiasme. Être Messie et souffrir, être le Fils de Dieu et mourir ! Ces idées ne peuvent pénétrer
dans son esprit ; aussi les rejette-t-il absolument. Mais il s’attire par là un reproche sévère de Jésus.