Matthieu 17, 10
Les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
Les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
1908. ET LES DISCIPLES LUI DEMANDÈRENT, etc. Dans cette section, il répond à une question des disciples. Premièrement, la question est présentée ; deuxièmement, la réponse ; troisièmement, l’effet. Le second point [se trouve] en cet endroit : IL RÉPONDIT, etc. [17, 11] ; le troisième, en cet endroit : ALORS LES DISCIPLES COMPRIRENT, etc. [17, 13].
1909. En le voyant se transformer, les apôtres croyaient qu’il commencerait alors à régner. En effet, ils avaient compris qu’Élie devait d’abord venir, Ml 3, 5. Parce qu’ils l’avaient vu, ils croyaient que celui-ci était déjà venu et que son règne se rapprochait, comme on lit en Ml 3, 1 : Voici que le jour viendra, etc. Et, au même endroit, 3, 5 : Je vous enverrai le prophète Élie avant que ne vienne le grand et terrible jour du Seigneur, etc. Or, ils n’avaient pas appris cela par l’Écriture, mais par ce que disaient les scribes. C’est pourquoi ils disent : «QUE DISENT DONC LES SCRIBES, QU’ÉLIE DOIT D’ABORD VENIR… ?» Les scribes, qui l’avaient appris par la loi, parlaient ainsi, mais ils pervertissaient l’Écriture. En effet, il y a un double avènement du Christ : l’avènement dans la gloire, et c’est de ce dernier avènement qu’on comprend qu’Élie le précédera ; mais il y a un autre avènement dans la chair : en pervertissant [l’Écriture], ceux-ci l’expliquaient de ce dernier.
1909. En le voyant se transformer, les apôtres croyaient qu’il commencerait alors à régner. En effet, ils avaient compris qu’Élie devait d’abord venir, Ml 3, 5. Parce qu’ils l’avaient vu, ils croyaient que celui-ci était déjà venu et que son règne se rapprochait, comme on lit en Ml 3, 1 : Voici que le jour viendra, etc. Et, au même endroit, 3, 5 : Je vous enverrai le prophète Élie avant que ne vienne le grand et terrible jour du Seigneur, etc. Or, ils n’avaient pas appris cela par l’Écriture, mais par ce que disaient les scribes. C’est pourquoi ils disent : «QUE DISENT DONC LES SCRIBES, QU’ÉLIE DOIT D’ABORD VENIR… ?» Les scribes, qui l’avaient appris par la loi, parlaient ainsi, mais ils pervertissaient l’Écriture. En effet, il y a un double avènement du Christ : l’avènement dans la gloire, et c’est de ce dernier avènement qu’on comprend qu’Élie le précédera ; mais il y a un autre avènement dans la chair : en pervertissant [l’Écriture], ceux-ci l’expliquaient de ce dernier.
Ses disciples l'interrogèrent. Les détails importants qui
vont suivre font complètement défaut dans le troisième Évangile : S. Marc les raconte presque dans les
mêmes termes que S. Matthieu. - Pourquoi donc... Sur quoi repose ce « donc » ? Quel enchaînement y a-t-il
entre les antécédents et la question que les Apôtres adressent à Notre-Seigneur d’une manière si soudaine ?
Les exégètes varient beaucoup d’opinion lorsqu’il s’agit d’établir la connexion logique des idées dans ce
passage. Plusieurs rattachent l’objection des disciples à la défense que Jésus venait de leur intimer. Vous ne
nous permettez pas de parler de ces choses : serait-ce parce que les Scribes nous trompent quand ils
annoncent le futur avènement d’Élie ? D’autres attribuent la réflexion des Apôtres à l’étonnement où ils
étaient de voir que le prophète Élie n’avait fait son apparition qu’après Jésus, bien qu’il dût être le précurseur
du Christ, selon l’enseignement des Docteurs. Cf. S. Jean Chrys. Hom. 56 in Matth ; Euthymius, etc. Suivant
un troisième sentiment qui semble plus naturel, c’est le brusque départ d’Élie qui inquiétait les Apôtres.
Pourquoi, pensaient-ils, nous dit-on qu’Élie viendra et rétablira toutes choses, puisque, après une si courte
apparition, il a aussitôt disparu sans rien faire ? - Etc. - Quoi qu’il en soit de l’enchaînement particulier, la
liaison générale est claire : « ceux qui pensaient que l'avènement du Christ (c'est-à-dire sa prise de possession
en tant que roi messianique) était imminent, et qui ne voyaient pas venir Élie, s’interrogeaient », Maldonat in
h. l. - Il faut qu'Élie vienne auparavant. Les mots essentiels sont « il faut » et « auparavant » : le prophète
viendrait nécessairement et son avènement précéderait celui du Christ. La question mystérieuse du retour
d’Élie sur la terre intéressait vivement les Juifs : il n’est donc pas surprenant qu’elle fît partie de
l’enseignement des Scribes, et que les Apôtres eussent si bien retenu ce qu’on leur avait appris à ce sujet. Les
écrits talmudiques en sont remplis : ils cherchent de toutes manières à fixer l’époque précise de l’apparition
du Prophète. Mais ils n’ont réussi à déterminer qu’un point, regardé comme certain par les Rabbins, savoir
qu’Élie ne fera pas son apparition en un jour de sabbat. Les Juifs modernes ne s’occupent pas moins d’Élie
que leurs ancêtres, car ils ont la ferme confiance que ce saint personnage s’occupe d’eux à toute heure, et
qu’il assiste, quoique invisible, à leurs cérémonies religieuses et à leurs fêtes de famille. Cf. Coypel, Le
Judaïsme, p. 102, 229 ; Stauben, Scènes de la vie juive en Alsace, p. 96.
Le prophète Malachie dit, en effet, qu’Elie doit venir avant le grand et épouvantable jour du Seigneur. Comparer à ce que nous avons dit un peu plus haut à Matthieu
Jean est " Elie qui doit venir " (Mt 17, 10-13) : Le Feu de l’Esprit l’habite et le fait " courir devant " [en " précurseur "] le Seigneur qui vient. En Jean le Précurseur, l’Esprit Saint achève de " préparer au Seigneur un peuple bien disposé " (Lc 1, 17).