Matthieu 17, 19
Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : « Pour quelle raison est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »
Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : « Pour quelle raison est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »
1925. ALORS, LES DISCIPLES, S’APPROCHANT DE JÉSUS EN SECRET, etc. Plus haut, le Seigneur a guéri un lunatique. Ici, il répond à une question des disciples. Premièrement, la question est présentée ; deuxièmement, la réponse, en cet endroit : JÉSUS LEUR DIT, etc. [17, 20].
Pour que vous compreniez la demande, vous devez savoir que, plus haut, 10, 8, [le Seigneur] leur avait donné le pouvoir de chasser les démons ; ils craignaient donc d’avoir perdu par leur faute la grâce qui leur avait été donnée. C’est pourquoi LES DISCIPLES, S’APPROCHANT DE JÉSUS, etc.
Mais pourquoi EN SECRET ? Non pas à cause de la honte, mais parce qu’ils devaient entendre quelque chose de grand et que les secrets ne devaient pas être livrés à tous, plus haut, 13, 11 : Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais, à eux, cela n’a pas été donné.
Pour que vous compreniez la demande, vous devez savoir que, plus haut, 10, 8, [le Seigneur] leur avait donné le pouvoir de chasser les démons ; ils craignaient donc d’avoir perdu par leur faute la grâce qui leur avait été donnée. C’est pourquoi LES DISCIPLES, S’APPROCHANT DE JÉSUS, etc.
Mais pourquoi EN SECRET ? Non pas à cause de la honte, mais parce qu’ils devaient entendre quelque chose de grand et que les secrets ne devaient pas être livrés à tous, plus haut, 13, 11 : Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais, à eux, cela n’a pas été donné.
Jésus leur dit. Jésus leur dévoile
simplement la raison secrète qu’ils désirent connaître, et profite de cette occasion pour leur donner une leçon
de la plus haute importance. - A cause de votre incrédulité : telle a été la cause de leur défaite. Eux aussi, ils
sont incrédules, non pas sans doute « in stricto sensu », à la façon des Scribes ou du peuple qu’animent des
sentiments pharisaïques, mais du moins d’une manière relative. Ils n’ont pas la foi que Jésus serait en droit
d’attendre d’eux après les grâces et les lumières spéciales dont ils ont été comblés. Plusieurs manuscrits
grecs portent, « à cause de votre foi limitée », mais c’est là une correction malheureuse, qui provient
manifestement du désir d’enlever à la réprimande du Sauveur quelque chose de sa dureté apparente. - Car en
vérité... Après avoir appliqué d’avance le sceau du serment à la promesse qu’il va faire, Jésus-Christ propose
à ses disciples l’image de la foi parfaite, dont il développe les effets tout-puissants. - Si vous aviez la foi ; non
pas simplement la foi théologale, mais ce que l’on a nommé « fides miraculosa », cette foi vive, efficace,
cette confiance complète en Dieu, qui permettent d’accomplir des prodiges étonnants avec la plus grande
facilité. - Comme un grain de sénevé. « Ce grain paraît fort peu de chose, rien de plus méprisable à la vue ,
mais au goût rien de plus acre. N'est-ce pas l'emblème de la ferveur brûlante et de la vigueur intime de la foi
dans l’Église ? », S. August. Serm 256. Nous croyons qu’ici encore Notre-Seigneur fait plutôt allusion à la
petitesse du grain de sénevé qu’à l’âcreté et à la force intrinsèque de la moutarde ; Cf. 13, 31. « Jésus-Christ,
pour montrer qu’un peu d’une véritable foi produisait des effets prodigieux, la compare à cette graine », S.
Jean Chrysost. Hom. 57 in Matth. De même qu’il ne faut qu’une étincelle pour allumer un violent incendie,
de même, pour réaliser les merveilles dont parle Jésus, il suffit d’un peu de foi réelle et vigoureuse.
Assurément, plus on en aura, plus on sera puissant ; mais c’est la qualité qui importe avant tout. - Vous diriez
à cette montagne : en prononçant ces mots, le Sauveur indiquait de la main la montagne de la
Transfiguration, l’Hermon et sa masse gigantesque. - Transporte-toi d'ici à là : nouveau geste pour montrer
l’endroit où la montagne devrait se transporter dans cet étrange déplacement. - Et elle s'y transporterait,
docile comme un enfant à la voix de son maître. Et c’est une quantité de foi simplement égale à un grain de
sénevé qui changerait de place un montagne énorme ! La plus petite mesure concevable de pouvoir spirituel
suffit donc pour réduire à l’obéissance les puissances les plus colossales de ce monde. « Si vous me
demandez: Quand donc les Apôtres ont-ils transporté des montagnes? je vous répondrai qu'ils ont opéré des prodiges bien plus grands en ressuscitant plusieurs fois des morts. Mais l'histoire nous apprend qu'après les
Apôtres, des saints qui leur étaient inférieurs ont réellement transporté des montagnes dans des nécessités
pressantes », S. Jean Chrysost. l. c. Parmi les Saints de second rang auxquels fait allusion le grand évêque de
Constantinople, qu'il suffise de mentionner l'histoire bien connue de S. Grégoire le Thaumaturge ; Cf.
Eusèbe, Hist. Eccl. 7, 23. Grotius, dans son commentaire, cite deux autres exemples plus récents : « Je n’irai
pas non plus nier… que se soit réalisé ce que l’on dit ici quand, à la prière de Nonon, un bloc de pierre
énorme s’est déplacé vers Soracte, selon le martyrologe ; et quand la même chose s’est produite en présence
du calife babylonien en 1225 à la demande d’un évêque arménien. Gardons-nous de mépriser ces auteurs. »
Voir aussi Corneille de Lapierre, Comm. in h. l. Il faut donc prendre à la lettre cette promesse de
Jésus-Christ, que nous lui entendrons répéter dans plusieurs autres circonstances ; Cf. 21, 21 ; Luc. 17, 6.
Elle confère aux vrais croyants autre chose que le pouvoir d’accomplir des prodiges dans l’ordre moral.
« Que la foi ait opéré des miracles dans le monde extérieur, dit le protestant Stier, et qu’elle en opère encore
de temps à autre, il n’y a pour le nier que les fous, qui s’imaginent qu’avec leur incrédulité ils peuvent réussir
à mettre de côté tous les faits de l’histoire », Reden des Herrn Jesu, in h. l. La foi, il est vrai, fait rarement
usage de cette puissance que Jésus lui a concédée ; car elle comprend que les occasions où elle doit l’exercer
prudemment, d’une manière conforme au plan divin, ne se présentent pas tous les jours : elle n’en use que
sous l’influence des inspirations célestes. Le Sauveur n’a point donné par là au premier venu le droit de
bouleverser la géographie physique du globe, selon la réflexion pittoresque du P. Curci, Lezioni, 3, p. 275. -
Mais il ne permet pas seulement aux hommes doués d’une foi robuste d’être des arracheurs de montagnes
comme disaient les Rabbins des orateurs éloquents, Cf. Buxtorf, Lexic. talmud. p. 1653, aussi ajoute-t-il : Et
rien ne vous serait impossible : tout ce qui sera conforme à la volonté de Dieu, utile à mon royaume, vous le
pourrez. La foi met ainsi entre nos mains l’omnipotence divine.