Matthieu 2, 14
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
236. SE LEVANT. Ici est indiquée l’exécution de l’ordre de l’ange, et [Matthieu] l’indique quant à la fuite et quant au délai. Ainsi, SE LEVANT, IL PRIT L’ENFANT ET SA MÈRE. Et [Matthieu] mentionne le moment. Il dit donc : DE NUIT, à cause de la crainte et des tribulations, conformément à ce passage d’Is 26, 9 : Mon âme t’a désiré pendant la nuit, c’est-à-dire pendant les tribulations ; en effet, pendant les tribulations, il faut recourir à Dieu, Os 6, 1 : Dans leurs tribulations, ils se tourneront de bon matin vers moi. SE LEVANT. S’accomplit ainsi ce que dit Is 19, 1 : Voici que le Seigneur montera sur une nuée légère et entrera en Égypte. Ce qui s’est accompli selon la lettre.
Durant la nuit. L’avertissement prophétique que nous venons de lire fut sans doute donné à S.
Joseph peu de temps après le départ des Mages, et à la dernière extrémité : c’est pourquoi il était si pressant,
c’est pourquoi il est exécuté sans retard, en pleine nuit. – Se retira. Après avoir quitté Bethléem, la Sainte
Famille se dirigea rapidement vers la limite méridionale de la Judée, qu’elle put atteindre en quelques
heures ; elle s’enfonça ensuite dans le désert et gagna, après cinq ou six jours de marche, l’ancienne province
de Gessen. La distance à franchir était d’environ quarante lieues. Ce pénible voyage a été idéalisé par de
nombreuses peintures qui représentent les saints voyageurs tantôt se reposant à l’ombre d’un palmier et
servis par les anges (Lorrain, Poussin, Breughel, Raphaël), tantôt s’avançant à travers mille obstacles ou
mille prodiges (Maratti, van der Werff, etc.). Les Évangiles apocryphes racontent, à propos de l’entrée en
Égypte, les faits les plus merveilleux, parfois les plus ridicules ; Cf. Brunet, Évangiles apocryphes 2° édit., p.
61 et ss. Il n’est pas possible de fixer avec précision l’endroit qui servit de séjour à Jésus, à Marie et à Joseph
pendant leur exil égyptien : la tradition désigne plus communément Matarea, auourd’hui Matarieh, village
situé à quelque distance de l’antique ville sacerdotale d’Héliopolis. On y trouve une source d’eau vive qu’on
dit être la meilleure de toute l’Égypte, et à laquelle les Mahométans comme les Chrétiens attribuent une
grande vertu miraculeuse. C’est là aussi que Kléber triompha d’une armée dix fois supérieure en nombre à la
sienne.