Matthieu 2, 15
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Ajoutez, pleine d'idoles. C'est ainsi que persécuté par les Juifs il les abandonne à leur ignorance et se présente au monde de la Gentilité pour en être adoré.
Pour exprimer qu'elle était fiancée à cet homme juste, l'Évangéliste l'appelle son épouse ; mais après l'enfantement, il ne la présente plus que comme la mère de Jésus, et ce n'est pas sans raison : le mariage avec le juste Joseph devait être regardé comme le plus sûr garant de la virginité de Marie, et cette virginité était comme consacrée dans la mère de Jésus par sa maternité divine.
L'ange ne dit pas : " Prenez la mère et l'enfant, " mais " prenez l'enfant et la mère ; car l'enfant n'est pas né pour la mère, mais la mère a été préparée pour l'enfant : " Et fuyez en Égypte. " Mais comment le Fils de Dieu peut-il fuir devant un homme ? Qui nous délivrera de nos ennemis, si lui-même en est réduit à craindre les siens ? Il fallait d'abord qu'il se soumît en cela aux conditions de la nature humaine qu'il avait prise, conditions qui exigent tille la nature humaine et l'enfance abandonnée à elle-même fuient devant un pouvoir qui les menace. En second lieu, c'est une leçon donnée aux chrétiens, qui ne doivent point rougir de prendre la fuite lorsque la persécution la rend nécessaire. Mais pourquoi fuir en Égypte ? Le Seigneur dont la colère ne dure pas éternellement, s'est souvenu de tous les maux dont Il avait autrefois accablé l'Égypte, et il lui envoie son Fils pour lui donner un signe éclatant de réconciliation. Il veut ainsi guérir par cet unique et puissant remède les dix plaies anciennes de l'Égypte. Il veut aussi que le peuple qui a été autrefois le persécuteur de son peuple premier-né, devienne le gardien de son Fils unique ; que ceux qui ont fait peser sur ce peuple leur domination tyrannique soient les serviteurs les plus empressés de son Fils, et qu'au lieu d'aller s'engloutir dans les flots de la mer Rouge ils soient appelés à se plonger dans les eaux vivifiantes du baptême.
Les angoisses produites par la persécution sont comparées à la nuit, comme la consolation est figurée par la lumière du jour.
Voyez, à peine l'enfant est-il né, le tyran entre en fureur, et la mère avec l'enfant sont obligés de fuir dans une terre étrangère. Si donc après vous être dévoués a une oeuvre spirituelle, la tribulation vient fondre sur vous, ne vous troublez pas, mais profitez de cet exemple pour supporter tout avec courage.
C'est un des caractères de la prophétie dont l'application est fréquente, que ce qu'elle prédit des uns s'accomplit en d'autres ; nous en avons un exemple dans cette prophétie qui avait pour objet Siméon et Lévi : " Je les diviserai dans Jacob, et je les disperserai au milieu d'Israël, " et qui n'a pas été accomplie dans ces deux enfants de Jacob, mais dans leurs descendants. C'est ce que nous voyons encore ici ; car le Christ est le Fils de Dieu par nature et c'est en lui que la prophétie a son véritable accomplissement.
Lorsque Joseph prend la mère et l'enfant pour fuir en Égypte, c'est pendant la nuit et dans les ténèbres ; lorsqu'il retourne dans la Judée, il n'est plus fait mention ni de la nuit ni de l'obscurité.
On ne lit point cette prophétie dans les Septante, mais le texte hébreu d'Osée porte littéralement : " J'ai aimé Israël lorsqu'il n'était qu'un enfant ; j'ai appelé mon Fils de l'Égypte, " ce que les Septante ont traduit : " J'ai aimé Israël lorsqu'il n'était qu'un enfant, j'ai appelé ses enfants de l'Égypte.
L'Évangéliste cite ce témoignage du prophète parce qu'il se rapporte figurativement au Christ. Il faut remarquer en effet que ce prophète comme tous les autres prédirent l'avènement du Christ et la vocation des Gentils, en ne laissant jamais entièrement de côté le fond historique du récit.
Nous pouvons encore donner une autre explication en faveur de ceux qui se rendent difficilement, en produisant ce témoignage tiré du Livre des Nombres, où Balaam dit : " Dieu l'a appelé de l'Égypte, sa gloire est comme celle du rhinocéros. "
Prêtez l'oreille à ce grand mystère. Moïse avait autrefois répandu une profonde nuit sur l'Égypte perfide ; le Christ en arrivant dans cette contrée rend la lumière à ceux qui étaient assis dans les ténèbres ; il fuit, mais c'est pour éclairer et non pas pour se dérober à ses ennemis.
Ce tyran infortuné craignait d'être précipité de son trône par l'avènement du Sauveur ; il se trompait, le Christ n'était pas venu pour s'emparer de la puissance et de la gloire des autres, mais pour communiquer la sienne.
L'ange est toujours envoyé à Joseph pendant son sommeil, et ce saint patriarche est la figure de ceux qui, s'affranchissant des soins de la terre et des préoccupations du monde méritent d'être favorisés de la vision des anges. L'ange lui dit donc : " Levez-vous, prenez la mère et l'enfant. "
Isaïe avait prédit cette fuite du Seigneur en Égypte en ces termes (Is 19, 1) : Voici que le Seigneur est porté sur un nuage léger, il entrera en Égypte et il renversera les idoles de l'Égypte.
Saint Matthieu a pour habitude d'appuyer toujours ce qu'il avance de quelque témoignage, parce qu'il écrivait pour les Juifs ; c'est pour cela qu'il ajoute : " Afin que cette parole que le Seigneur avait dite par le prophète fut accomplie : " J'ai rappelé mon Fils de l'Égypte. "
Joseph représente ici les prédicateurs de l'Évangile ; Marie, la sainte Écriture ; l'enfant, la connaissance du Sauveur ; la persécution d'Hérode, celle qu'eut à souffrir la primitive Église ; la fuite de Joseph en Égypte, le passage des apôtres chez les nations infidèles (l'Égypte signifie les ténèbres) ; le temps qu'il resta en Égypte, celui qui sépare l'Ascension de la venue de l'Antéchrist ; la mort d'Hérode, l'extinction de l'envie qui existait dans le coeur des Juifs.
Le Sauveur obligé de fuir en Égypte sur les bras de ses parents nous apprend que souvent les bons sont chassés de leurs demeures, et quelquefois même jetés en exil par la perversité des méchants. Jésus, qui devait donner aux siens ce commandement : Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre, pratique le premier ce qu'il recommande aux autres, et il fuit devant un homme, comme s'il était un homme mortel, lui qu'une étoile du haut du ciel a présenté comme Dieu aux adorations des Mages.
Saint Matthieu passe sous silence la cérémonie de la Purification dans laquelle on devait présenter au temple l'enfant premier-né, et offrir un agneau, ou deux tourterelles, ou deux petits de colombes. Malgré la crainte que leur inspirait Hérode, les parents de Jésus n'osèrent transgresser la loi qui les obligeait à porter l'enfant au temple. Mais lorsque le bruit de la naissance de l'enfant commença à se répandre, un ange fut envoyé pour avertir Joseph de transporter l'enfant en Égypte : " L'ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, mi poursuit l'Évangéliste.
Peut-être aussi est-ce que les ennemis de la lumière restèrent plongés dans les ténèbres par le départ de la lumière, et qu'ils furent de nouveau éclairés par son retour.
237. ET IL RESTA LÀ. On dit qu’il resta là pendant sept ans et qu’il demeura dans la ville d’Héliopolis.
238. Pour ce qui est du mystère, par Joseph sont indiqués les prédicateurs, c’est-à-dire les apôtres, qui sont envoyés pour enlever les ténèbres par leur enseignement, et qui, en s’éloignant des Juifs, se sont tournés vers les nations, Ac 13, 16 : Il fallait que la parole de Dieu vous soit d’abord adressée ; mais, parce que vous l’avez rejetée et que vous vous êtes jugés indignes de la vie éternelle, nous nous tournons vers les nations.
239. ET RESTE LÀ JUSQU’À CE QUE JE TE LE DISE, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’incroyance des Juifs cesse, Rm 11, 25 : Une partie d’Israël a été frappée de cécité.
240. Ensuite, [Matthieu] présente le témoignage de la prophétie. Il dit ainsi : AFIN QUE S’ACCOMPLÎT CE QUE LE SEIGNEUR AVAIT DIT PAR LE PROPHÈTE. Cela, selon la traduction de Jérôme, Os 11, 1. Mais, dans la traduction de la Septante, il n’en est pas ainsi, mais : D’ÉGYPTE, J’AI APPELÉ MON FILS. Il semble se poser ici une question, car il ne paraît pas faire cela dans cette intention, puisque, plus haut, il est dit en cet endroit : Fils d’Israël, etc. [Os 11, 1]. Ainsi, on semble parler du rappel d’Israël de l’Égypte. Mais il faut dire que, dans toutes les autorités qui sont appliquées au Christ dans les évangiles et les épîtres, il faut faire une distinction : car certaines sont dites spécialement du Christ, comme Is 53, 7 : Comme une brebis, il sera conduit à l’abattoir ; mais certaines sont dites de certaines choses pour autant qu’elles ont conduit à une figure du Christ. Tel est le cas de cette autorité : en effet, il ne s’agissait pas des fils d’Israël, si ce n’est dans la mesure où ils étaient la ressemblance du véritable Fils unique. Ainsi donc : D’ÉGYPTE, J’AI APPELÉ MON FILS, à savoir, le Fils en un sens spécial.
238. Pour ce qui est du mystère, par Joseph sont indiqués les prédicateurs, c’est-à-dire les apôtres, qui sont envoyés pour enlever les ténèbres par leur enseignement, et qui, en s’éloignant des Juifs, se sont tournés vers les nations, Ac 13, 16 : Il fallait que la parole de Dieu vous soit d’abord adressée ; mais, parce que vous l’avez rejetée et que vous vous êtes jugés indignes de la vie éternelle, nous nous tournons vers les nations.
239. ET RESTE LÀ JUSQU’À CE QUE JE TE LE DISE, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’incroyance des Juifs cesse, Rm 11, 25 : Une partie d’Israël a été frappée de cécité.
240. Ensuite, [Matthieu] présente le témoignage de la prophétie. Il dit ainsi : AFIN QUE S’ACCOMPLÎT CE QUE LE SEIGNEUR AVAIT DIT PAR LE PROPHÈTE. Cela, selon la traduction de Jérôme, Os 11, 1. Mais, dans la traduction de la Septante, il n’en est pas ainsi, mais : D’ÉGYPTE, J’AI APPELÉ MON FILS. Il semble se poser ici une question, car il ne paraît pas faire cela dans cette intention, puisque, plus haut, il est dit en cet endroit : Fils d’Israël, etc. [Os 11, 1]. Ainsi, on semble parler du rappel d’Israël de l’Égypte. Mais il faut dire que, dans toutes les autorités qui sont appliquées au Christ dans les évangiles et les épîtres, il faut faire une distinction : car certaines sont dites spécialement du Christ, comme Is 53, 7 : Comme une brebis, il sera conduit à l’abattoir ; mais certaines sont dites de certaines choses pour autant qu’elles ont conduit à une figure du Christ. Tel est le cas de cette autorité : en effet, il ne s’agissait pas des fils d’Israël, si ce n’est dans la mesure où ils étaient la ressemblance du véritable Fils unique. Ainsi donc : D’ÉGYPTE, J’AI APPELÉ MON FILS, à savoir, le Fils en un sens spécial.
Et il y resta...
L’évangéliste nous donne bien ici la “date de fin” pour calculer la durée du séjour de la Sainte Famille en
Égypte ; mais, comme il n’a pas indiqué la “date de début”, c’est-à-dire le point de départ, on ne pourra
jamais savoir avec une certitude complète combien de temps Jésus vécut sur la terre d’exil. Les appréciations
des SS. Pères et des anciens exégètes varient entre deux et huit années. S’il est vrai que Notre-Seigneur
naquit vers la fin de 749, Hérode étant mort dans les premiers mois de l’an 750, l’Égypte n’aura gardé le
Sauveur que pendant quelques semaines ; tel est l’avis qui a prévalu dans les temps modernes. Le récit de S.
Matthieu ne suppose nullement un long séjour : les événements qu’il renferme, combinés avec ceux que nous
trouverons dans S. Luc, purent aisément s’accomplir entre le 25 décembre 749 et le commencement d’avril
750. – Afin que s'accomplît : Cf. 2, 22. – Par le Prophète... Ces paroles du prophète Osée, 11, 1, sont citées
d’après le texte hébreu ; le texte des Septante, que S. Matthieu suit ordinairement de plus près, ne convenait
nullement dans la circonstance présente, attendu qu’il porte “mes fils”. Un regard jeté sur la prophétie
d’Osée suffira pour montrer que le passage emprunté par l’évangéliste concerne très directement le peuple
juif, d’après le sens historique et littéral. Le contexte le démontre de la manière la plus évidente : “L'enfant
était Israel, et d’Égypte j'ai appelé mon fils”. C’est d’Israël qu’il s’agit en premier lieu, et de sa délivrance
miraculeuse du joug des Pharaons sous la conduite de Moïse. Envisagé collectivement comme un seul
homme, il portait depuis longtemps le glorieux nom de fils de Jéhova. « Le Seigneur dit ces choses, mon
Fils premier-né d’Israël », Ex. 4, 22. Cf. Jérémie 31, 9. Cette première signification de l’oracle d’Osée
s’était accomplie anciennement ; mais il y en avait une autre qui devait se réaliser aussi : « Les mots qui
précèdent, selon la vérité et le sens plénier, se rapportent au Christ….De telle sorte que ce qui est écrit : j’ai
appelé mon fils d’Égypte se dit, il est vrai, du peuple d’Israël, mais s’applique proprement et parfaitement au
Christ », S. Jérôme, in Osée, 11, 1 La destinée du fils adoptif était donc le type de celle qui était réservée au
vrai Fils : l’un et l’autre ils furent conduits en Égypte parmi des circonstances particulières, qui ont entre
elles plus d’une analogie. – C’est ici le lieu de rappeler le rôle tout-à-fait intéressant de l’Égypte au point de
vue historique et religieux. De l’Égypte est venue la vieille civilisation qui se répandit d’abord sur la Grèce et
de là sur toute l’Europe ; en Égypte s’est développée la théologie chrétienne ; en Égypte se sont formés les
premiers moines ; l’éducation du peuple théocratique se fit en Égypte ; c’est en Égypte que vint à son tour le
Fils de Dieu, avant de réformer le régime de l’ancienne Alliance.
Là encore, Marie éclaire la communauté des croyants: l'hostilité des forces du mal est en effet une sourde opposition qui, avant d'atteindre les disciples de Jésus, se retourne contre sa Mère. Pour sauver la vie de son Fils devant ceux qui le redoutent comme une dangereuse menace, Marie doit s'enfuir en Egypte avec Joseph et avec l'enfant (cf. Mt 2, 13-15).
Un homme juste et craignant Dieu, du nom de Syméon, apparaît en ce commencement de «l'itinéraire» de la foi de Marie. Ses paroles, suggérées par l'Esprit Saint (cf Lc 2, 25-27), confirment la vérité de l'Annonciation. En effet, nous lisons qu'il «reçut dans ses bras» l'enfant qui- suivant la consigne de l'ange- «fut appelé du nom de Jésus» (cf. Lc 2, 21). Le discours de Syméon est accordé au sens de ce nom qui veut dire Sauveur: «Dieu est le salut». S'adressant au Seigneur, il s'exprime ainsi: «Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël» (Lc 2, 30-32). Au même moment, Syméon s'adresse aussi à Marie en disant: «Vois! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction -afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs»; et il ajoute en s'adressant directement à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme!» (Lc 2, 34-35). Les paroles de Syméon mettent dans une nouvelle lumière l'annonce que Marie a entendue de l'ange: Jésus est le Sauveur, il est «lumière pour éclairer» les hommes. N'est-ce pas cela qui a été manifesté, en quelque sorte, la nuit de Noël, quand les bergers sont venus à l'étable (cf. Lc 2, 8-20)? N'est-ce pas cela qui devait être manifesté davantage encore lorsque vinrent des Mages d'Orient (cf. Mt 2, 1-12)? Cependant, dès le début de sa vie, le Fils de Marie, et sa Mère avec lui, éprouveront aussi en eux-mêmes la vérité des autres paroles de Syméon: «Un signe en butte à la contradiction» (Lc 2, 34). Ce que dit Syméon apparaît comme une seconde annonce faite à Marie, car il lui montre la dimension historique concrète dans laquelle son Fils accomplira sa mission: dans l'incompréhension et dans la souffrance. Si, d'une part, une telle annonce confirme sa foi dans l'accomplissement des promesses divines du salut, d'autre part, elle lui révèle aussi qu'elle devra vivre l'obéissance de la foi dans la souffrance aux côtés du Sauveur souffrant, et que sa maternité sera obscure et douloureuse. Et de fait, après la visite des Mages, après leur hommage («se prosternant, ils lui rendirent hommage»), après l'offrande des présents (cf. Mt 2, 11), Marie avec l'enfant dut fuir en Egypte sous la protection attentive de Joseph, parce que «Hérode recherchait l'enfant pour le faire périr» (cf. Mt 2, 13). Et ils devront rester en Egypte jusqu'à la mort d'Hérode (cf. Mt 2, 15).