Matthieu 2, 9
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Cette étoile c'est la voie, et la voie c'est le Christ, car par le mystère de son incarnation il est comme une étoile, étoile brillante, étoile du matin, qu'on ne peut voir dans les lieux ou règne Hérode, mimais qui reparaît de nouveau là où habite le Christ pour nous montrer le chemin.
On doit conclure de ces paroles que l'étoile, après avoir conduit les Mages jusqu'aux portes de Jérusalem, se déroba à leurs regards et les abandonna pour les forcer d'entrer dans cette ville et de demander aux habitants où était le Christ, en même temps qu'ils le faisaient connaître eux-mêmes. Dieu en cela se proposait premièrement de confondre les Juifs, en leur montrant des gentils qui, affermis dans la foi par la simple apparition d'une étoile, cherchaient le Christ à travers des contrées inconnues, tandis que les Juifs, nourris dès leur enfance des prophéties qui avaient le Christ pour objet, ne voulaient pas le recevoir alors qu'il était né dans leur propre pays. Dieu voulait encore que les prêtres interrogés sur le lieu où devait naître le Christ répondissent pour leur condamnation : " A Bethléem de Juda ; " parce qu'en donnant à Hérode les explications qu'il demandait sur le Christ, ils ne le connaissaient pas eux-mêmes. Après que les Mages eurent obtenu la réponse à la demande qu'ils avaient faite, le texte ajoute : " Et voici que l'étoile qui leur avait apparu dans l'Orient les précédait. " Témoins de l'hommage rendu par l'étoile à cet enfant, ils purent comprendre quelle était la dignité du nouveau roi.
Qu'y a-t-il d'étonnant que le soleil de justice, sur le point de se lever, ait voulu être annoncé par une étoile miraculeuse ? Elle s'arrêta au-dessus de la tête de l'enfant comme pour dire : " C'est lui. " Elle le désignait en s'arrêtant au-dessus de lui, parce qu'elle ne pouvait le faire en parlant.
Et pour que cet hommage rendu au Christ fût plus éclatant, l'étoile ralentit sa marche jusqu'à ce qu'elle eut amené les Mages aux pieds de l'enfant. Elle se mit à la disposition des Mages, mais sans leur commander. Elle montra au Sauveur ses adorateurs, éclaira la grotte d'une abondante lumière, inonda le toit de cette étable de ses rayons éclatants et disparut ensuite. C'est ce que l'Évangéliste indique lorsqu'il ajoute : " Jusqu'à ce qu'étant arrivée sur le lieu où était l'enfant, elle s'y arrêta.
On peut dire encore que l'étoile figure la grâce de Dieu, comme Hérode est le symbole du démon. Or celui qui se soumet au démon par le péché perd aussitôt la grâce ; s'il se détache du démon par la pénitence, il recouvre immédiatement la grâce, qui ne le quitte pas qu'elle ne l'ait conduit jusqu'à la maison de l'enfant, qui est l'Église.
La Glose
On voit par là que cette étoile se trouvait dans notre atmosphère, et qu'elle était fort proche de la maison où était l'enfant, autrement les Mages n'auraient pu distinguer cette maison.
Ou bien encore l'étoile est la lumière de la foi qui conduit les âmes à Jésus-Christ et que les Mages voient disparaître en s'arrêtant chez les Juifs, car en demandant conseil aux méchants ils perdent la véritable lumière.
209. Ensuite, l’effort des mages est présenté. [Hérode] avait enjoint deux choses : qu’ils cherchent et qu’ils reviennent, mais les mages n’en firent qu’une. Ainsi, SUR CES PAROLES DU ROI, ILS PARTIRENT. Mais ils n’exécutèrent pas l’autre chose. Car les auditeurs doivent être tels qu’ils apprennent ce qui est bon et écartent ce qui est mal, plus loin, 23, 3 : Faites ce qu’ils disent, mais ne faites pas ce qu’ils font, etc.
210. Plus haut, l’évangéliste a indiqué un des motifs des mages : la persuasion par Hérode. Ici, il indique l’autre motif qui a poussé les mages à chercher le Christ, à savoir, la conduite par l’étoile, et, à ce sujet, il fait deux choses : en effet, il indique d’abord la conduite par l’étoile [2, 9] ; deuxièmement, la joie produite par cette conduite, en cet endroit : EN VOYANT L’ÉTOILE, ILS SE RÉJOUIRENT D’UNE TRÈS GRANDE JOIE [2, 10].
211. Il faut remarquer que l’étoile poursuit d’abord son mouvement parce qu’elle conduisait directement les mages au Christ ; de plus, elle manifeste par son état le lieu où se trouve l’enfant, en cet endroit : JUSQU’À CE QU’ELLE VÎNT S’ARRÊTER AU-DESSUS DE L’ENDROIT OÙ ÉTAIT L’ENFANT [2, 9].
212. Ainsi, à propos du premier point, [Matthieu] a dit : ELLE LES PRÉCÉDAIT [2, 9]. Mais par le fait qu’il dit : VOICI QUE L’ÉTOILE QU’ILS AVAIENT VUE À L’ORIENT LES PRÉCÉDAIT [2, 9], il est donné à entendre que, lorsque les mages se sont rapprochés de Jérusalem, l’étoile disparut ; mais lorsqu’ils s’éloignèrent d’Hérode, elle apparut. Or, elle disparut pour trois raisons. Premièrement, en raison de la honte des Juifs, qui, alors qu’ils avaient été instruits par la loi de rechercher le Christ et que les Gentils n’en avaient pas été instruits, néanmoins les Gentils le cherchent et les Juifs le méprisent. Ainsi s’accomplit Is 55, 5 : Les nations qui ne t’ont pas connu accourront vers toi. Deuxièmement, pour instruire les mages : en effet, non seulement le Seigneur voulut-il se manifester à eux par l’étoile, mais aussi par la loi, afin que s’ajoute ainsi à la connaissance des créatures la connaissance de la loi : Tout ce qu’on dira reposera sur deux ou trois témoins, Dt 19, 5 ; Is 8, 20 : Pour la loi et pour le témoignage. Troisièmement, pour notre instruction, et nous sommes instruits de deux choses, selon la Glose. Premièrement, que ceux qui recherchent l’aide des hommes négligent [l’aide] divine. En effet, il n’est pas permis de rechercher l’aide des hommes sans rechercher [l’aide] divine, Is 31, 1 : Malheur à ceux qui se tournent vers l’Égypte pour une aide, en mettant leur espoir dans les chevaux, en donnant leur confiance aux chars parce qu’ils sont nombreux et aux cavaliers parce qu’ils sont très robustes, et qui ne mettent pas leur confiance dans le Saint d’Israël et n’ont pas recherché le Seigneur. Deuxièmement, nous sommes instruits de ce que nous, qui sommes croyants, ne devons pas rechercher des signes comme eux, qui, voyant l’étoile, se sont réjouis, etc.; mais nous devons nous contenter des enseignements des prophètes, parce que les signes ont été donnés aux incroyants [1 Co 14, 22].
213. En cela, il y a un double mystère. En effet, l’étoile signifie le Christ, Ap 22, 16 : Je suis la souche de David, l’étoile brillante du matin. Ainsi, par cette étoile, nous pouvons entendre la grâce de Dieu, que nous perdons lorsque nous nous approchons d’Hérode, c’est-à-dire du Diable, Ep 5, 8 : Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. De plus, lorsque nous nous éloignons d’Hérode, c’est-à-dire du Diable, nous trouvons l’étoile, c’est-à-dire la grâce du Christ, comme en Ex 13, 21, où il est dit que le Seigneur précédait Israël, lorsque celui-ci sortait d’Égypte, sous l’apparence du feu, etc. Mais ici, il précédait sous l’aspect d’une étoile.
214. JUSQU’À CE QU’ELLE VÎNT S’ARRÊTER AU-DESSUS DE L’ENDROIT OÙ ÉTAIT L’ENFANT. Ici, nous comprenons deux choses. L’une, que cette étoile n’était pas très élevée, autrement elle n’aurait pas mis en évidence la maison de l’enfant. L’autre, qu’une fois achevé son rôle, l’étoile est retournée à sa matière. OÙ ÉTAIT L’ENFANT. Plusieurs fois, [Matthieu] parle de L’ENFANT afin que tu saches que c’est de lui qu’il a été dit, Is 9, 6 : Un enfant nous est né.
210. Plus haut, l’évangéliste a indiqué un des motifs des mages : la persuasion par Hérode. Ici, il indique l’autre motif qui a poussé les mages à chercher le Christ, à savoir, la conduite par l’étoile, et, à ce sujet, il fait deux choses : en effet, il indique d’abord la conduite par l’étoile [2, 9] ; deuxièmement, la joie produite par cette conduite, en cet endroit : EN VOYANT L’ÉTOILE, ILS SE RÉJOUIRENT D’UNE TRÈS GRANDE JOIE [2, 10].
211. Il faut remarquer que l’étoile poursuit d’abord son mouvement parce qu’elle conduisait directement les mages au Christ ; de plus, elle manifeste par son état le lieu où se trouve l’enfant, en cet endroit : JUSQU’À CE QU’ELLE VÎNT S’ARRÊTER AU-DESSUS DE L’ENDROIT OÙ ÉTAIT L’ENFANT [2, 9].
212. Ainsi, à propos du premier point, [Matthieu] a dit : ELLE LES PRÉCÉDAIT [2, 9]. Mais par le fait qu’il dit : VOICI QUE L’ÉTOILE QU’ILS AVAIENT VUE À L’ORIENT LES PRÉCÉDAIT [2, 9], il est donné à entendre que, lorsque les mages se sont rapprochés de Jérusalem, l’étoile disparut ; mais lorsqu’ils s’éloignèrent d’Hérode, elle apparut. Or, elle disparut pour trois raisons. Premièrement, en raison de la honte des Juifs, qui, alors qu’ils avaient été instruits par la loi de rechercher le Christ et que les Gentils n’en avaient pas été instruits, néanmoins les Gentils le cherchent et les Juifs le méprisent. Ainsi s’accomplit Is 55, 5 : Les nations qui ne t’ont pas connu accourront vers toi. Deuxièmement, pour instruire les mages : en effet, non seulement le Seigneur voulut-il se manifester à eux par l’étoile, mais aussi par la loi, afin que s’ajoute ainsi à la connaissance des créatures la connaissance de la loi : Tout ce qu’on dira reposera sur deux ou trois témoins, Dt 19, 5 ; Is 8, 20 : Pour la loi et pour le témoignage. Troisièmement, pour notre instruction, et nous sommes instruits de deux choses, selon la Glose. Premièrement, que ceux qui recherchent l’aide des hommes négligent [l’aide] divine. En effet, il n’est pas permis de rechercher l’aide des hommes sans rechercher [l’aide] divine, Is 31, 1 : Malheur à ceux qui se tournent vers l’Égypte pour une aide, en mettant leur espoir dans les chevaux, en donnant leur confiance aux chars parce qu’ils sont nombreux et aux cavaliers parce qu’ils sont très robustes, et qui ne mettent pas leur confiance dans le Saint d’Israël et n’ont pas recherché le Seigneur. Deuxièmement, nous sommes instruits de ce que nous, qui sommes croyants, ne devons pas rechercher des signes comme eux, qui, voyant l’étoile, se sont réjouis, etc.; mais nous devons nous contenter des enseignements des prophètes, parce que les signes ont été donnés aux incroyants [1 Co 14, 22].
213. En cela, il y a un double mystère. En effet, l’étoile signifie le Christ, Ap 22, 16 : Je suis la souche de David, l’étoile brillante du matin. Ainsi, par cette étoile, nous pouvons entendre la grâce de Dieu, que nous perdons lorsque nous nous approchons d’Hérode, c’est-à-dire du Diable, Ep 5, 8 : Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. De plus, lorsque nous nous éloignons d’Hérode, c’est-à-dire du Diable, nous trouvons l’étoile, c’est-à-dire la grâce du Christ, comme en Ex 13, 21, où il est dit que le Seigneur précédait Israël, lorsque celui-ci sortait d’Égypte, sous l’apparence du feu, etc. Mais ici, il précédait sous l’aspect d’une étoile.
214. JUSQU’À CE QU’ELLE VÎNT S’ARRÊTER AU-DESSUS DE L’ENDROIT OÙ ÉTAIT L’ENFANT. Ici, nous comprenons deux choses. L’une, que cette étoile n’était pas très élevée, autrement elle n’aurait pas mis en évidence la maison de l’enfant. L’autre, qu’une fois achevé son rôle, l’étoile est retournée à sa matière. OÙ ÉTAIT L’ENFANT. Plusieurs fois, [Matthieu] parle de L’ENFANT afin que tu saches que c’est de lui qu’il a été dit, Is 9, 6 : Un enfant nous est né.
Ils partirent. Les Mages, heureux des renseignements qu’ils ont reçus, quittent Jérusalem et se
dirigent vers la cité de David. La route qu’ils suivirent traverse d’abord la profonde vallée de Gihon et gravit
les flancs escarpés de la montagne du Mauvais Conseil ; elle parcourt ensuite un terrain rocailleux qui n’est
cultivé que par intervalles, mais qu’illustrent de nombreux souvenirs, en particulier le tombeau de Rachel et
la fontaine où les trois héros vinrent puiser un peu d’eau pour David au péril de leur vie ; 2 Reg. 23, 15 et
suiv. – Et voici que l'étoile. Cette apparition eut lieu au sortir de Jérusalem : elle suppose que le départ des
Mages s’était effectué le soir ou durant la nuit, selon la coutume orientale ; elle suppose en outre une éclipse
temporaire de l’étoile. Peut-être même cet astre mystérieux, après s’être montré aux Mages en Orient, était -il
resté caché jusqu’alors ; en effet, ils n’avaient pas besoin de guide pour venir de leur pays à Jérusalem. “Toto
itinere non viderant stellam”, Bengel. – Allait… s'arrêta Le sens de ces expressions dépend de l’opinion
qu’on a adopté relativement à l’étoile. Les partisans du météore devront prendre “verba ut sonant”, ce qui est
de fait plus naturel. Pour les autres, il y aura là une description pittoresque et populaire, car on ne dit pas
d’une étoile qu’elle marche ou qu’elle s’arrête, et on le dit moins encore d’une constellation.
Du lieu où était l’enfant. Ce lieu est appelé maison au verset 11, d’où divers commentateurs ont conclu que la Sainte Vierge et saint Joseph avaient quitté la grotte et l’étable et avaient été reçus dans une maison proprement dite, avant l’arrivée des mages. Il est cependant possible que le mot de maison, dont la signification est très large dans les langues orientales, soit appliqué ici à la grotte et pris simplement dans le sens de demeure, habitation. La tradition actuelle place dans la grotte l’adoration des mages.