Matthieu 20, 19
et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »
et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »
Judas se trouvait encore au nombre des douze Apôtres, car il était peut-être encore digne d'apprendre en particulier avec les autres coque son maître devait souffrir.
Cet exemple doit nous apprendre, à nous qui connaissons bien souvent les épreuves qui nous attendent, que nous devons nous-mêmes nous offrir au danger; mais, comme le Sauveur nous dit ailleurs: «Lorsqu'on vous poursuivra dans une ville, fuyez dans une autre, celui qui est sage en Jésus-Christ doit discerner le temps où il doit aller au-devant de la persécution et celui où il peut la fuir.
Nous ne voyons pas que les disciples aient rien dit ou rien fait en entendant cette triste révélation des souffrances de Jésus-Christ; ils se rappelaient les paroles du Seigneur à Pierre, et ils craignaient de s'attirer un semblable et peut-être plus sévère reproche. Et maintenant, voici que les scribes, qui se flattent de connaître les saintes Écritures, condamnent Jésus à mort et le flagellent par leurs accusations, et ils le cruci fient pour faire disparaître sa doctrine; mais après avoir paru succomber un instant, il se relève et apparaît à ceux qui ont reçu le pouvoir de le voir et de le reconnaître.
En effet, lorsque la tentation nous trouve préparés, elle nous paraît bien plus légère que si elle nous avait surpris tout d'un coup.
Il leur fait encore cette prédiction pour leur apprendre que c'est après l'avoir prévu, après l'avoir voulu, qu'il endurera les souffrances de sa passion. Mais tandis qu'au commencement il ne leur avait prédit que sa mort seule, lorsqu'il les trouve bien préparés, il va plus loin et leur annonce qu'il sera livré aux Gentils.
Il s'exprime de la sorte pour que leur âme, attristée par la perspec tive de ses souffrances, se repose dans l'espérance de la résurrection: «Il ressuscitera le troisième jour».
Notre-Seigneur, en quittant la Galilée, ne vint pas immédiatement à Jéru salem; mais il opéra d'abord un grand nombre de miracles, confondit les pharisiens, donna à ses disciples les leçons de la perfection chrétienne et leur fit connaître la récompense qui lui était réservée. Maintenant qu'il est sur le poin t de se rendre à Jérusalem, il leur parle de nou veau de sa passion: «Et Jésus, s'en allant à Jérusalem, prit en particulier les douze», etc.
Le salut des hommes repose tout entier dans la mort de Jésus-Christ, et cette mort doit être le premier et le plus digne sujet de nos actions de grâces. Le Sauveur annonce en secret à ses Apôtres le mystère de sa passion, parce que c'est dans les meilleurs vases qu'on renferme les plus précieux trésors. Si d'autres avaient entendu prédire la passion du Christ, il est probable que cette prédiction aurait troublé les hommes à cause de l'imperfection de leur foi, et les femmes par suite de la faiblesse naturelle à leur sexe, faiblesse qui leur fait verser des larmes dans de semblables circonstances.
Ce n'est pas que le Sauveur n'ait parlé de ce mystère à la foule; mais c'est d'une manière voilée, comme dans ces paroles: «Détruisez ce temple» ( Jn 2,19 ); et dans ces autres: «il ne leur sera pas donné d'autre signe que celui du prophète Jonas» ( Mt 12,39 ). Au contraire, il en parle clairement à ses disciples: «Voici que nous allons à Jérusalem», etc. Cette expression: «Voici» marque l'intention formelle que les disciples gardent dans leurs coeurs le souvenir de cette prédiction. «Voici que nous allons à Jérusalem», c'est-à-dire: Remarquez que c'est volontairement que je vais à la mort, et, lorsque vous me verrez suspendu à la croix, gardez-vous de croire que je ne sois qu'un homme»; car, s'il est dans la nature de l'homme de mourir, il n'est point dans sa nature de vouloir marcher de lui-même à la mort.
Bien souvent il avait parlé à ses disciples de sa passion; mais comme les entretiens nombreux qu'il avait eus avec eux sur d'autres sujets avaient pu leur faire oublier ce qu'il leur en avait dit, avant d'aller à Jérusalem avec eux, il les prépare à cette grande épreuve, pour qu'il ne fussent pas scandalisés lorsqu'ils seraient eu présence de la persécution et de l'ignominie de la croix.
Par sa passion, il nous enseigne ce que nous devons souffrir pour la vérité, et par sa résurrection ce que nous devons espérer dans l'éternité: «Et le troi sième jour, il ressuscitera».
Une seule mort, celle du Sauveur selon le corps, nous a sauvés de deux morts, et sa seule résurrection a été pour nous le principe de deux résurrections différentes. Or, cette relation d'un à deux vient du nombre trois, qui se compose de ces deux premiers nombres.
En effet, Judas livra Jésus aux Juifs, et ceux-ci à leur tour le livrèrent à Pilate, c'est-à-dire au pouvoir des Romains. Or, le Seigneur ne voulut point des prospérités de ce monde, mais il leur préféra les souffrances, pour nous apprendre, à nous dont la chute avait eu pour cause l'attrait du plaisir, par quelles amertumes nous pour-lions nous relever; c'est pour cela qu'il ajoute: «Afin qu'ils le traitent avec dérision, qu'ils le fouettent et le crucifient».
2115. ET ILS LE LIVRERONT AUX PAÏENS, car les Juifs le livrèrent aux mains des païens. C’est pourquoi Pilate dit : Ta nation et tes grands prêtres t’ont livré à moi [Jn 18, 35].
Et il aborde les trois choses qu’ils lui firent, à l’encontre des trois choses que désirent par-dessus tout les hommes : l’honneur, le repos et la vie. À l’encontre de l’honneur, on rit de lui ; c’est pourquoi il dit : POUR ÊTRE BAFOUÉ. Jr 20, 7 : J’ai été la risée pendant toute la journée ; et dans Ps 37[38], 12 : Mes amis et mes proches se sont ligués et levés contre moi. À l’encontre du repos, il fut flagellé ; c’est pourquoi [il dit] : POUR ÊTRE FLAGELLÉ. Is 1, 6 : J’ai présenté mon visage à ceux qui frappaient et mes joues à ceux qui me souffletaient. De même, à l’encontre de la troisième chose, il fut tué ; c’est pourquoi [il dit] : POUR ÊTRE CRUCIFIÉ. Ph 2, 8 : Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix.
2116. Ensuite, il traite de la résurrection : ET LE TROISIÈME JOUR, IL RESSUSCITERA. C’est le Père qui a fait cela. Ainsi, en Ac 2, 24 : Lui que Dieu a ressuscité, en le délivrant des souffrances de l’enfer, puisqu’il était impossible qu’il soit gardé par lui. ET LE TROISIÈME JOUR. Selon Augustin, cela signifie que ce qui est simple chez lui a détruit ce qui est double chez nous. Os 6, 2 : Il nous redonnera vie après deux jours, et le troisième jour, il nous ressuscitera.
Et il aborde les trois choses qu’ils lui firent, à l’encontre des trois choses que désirent par-dessus tout les hommes : l’honneur, le repos et la vie. À l’encontre de l’honneur, on rit de lui ; c’est pourquoi il dit : POUR ÊTRE BAFOUÉ. Jr 20, 7 : J’ai été la risée pendant toute la journée ; et dans Ps 37[38], 12 : Mes amis et mes proches se sont ligués et levés contre moi. À l’encontre du repos, il fut flagellé ; c’est pourquoi [il dit] : POUR ÊTRE FLAGELLÉ. Is 1, 6 : J’ai présenté mon visage à ceux qui frappaient et mes joues à ceux qui me souffletaient. De même, à l’encontre de la troisième chose, il fut tué ; c’est pourquoi [il dit] : POUR ÊTRE CRUCIFIÉ. Ph 2, 8 : Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix.
2116. Ensuite, il traite de la résurrection : ET LE TROISIÈME JOUR, IL RESSUSCITERA. C’est le Père qui a fait cela. Ainsi, en Ac 2, 24 : Lui que Dieu a ressuscité, en le délivrant des souffrances de l’enfer, puisqu’il était impossible qu’il soit gardé par lui. ET LE TROISIÈME JOUR. Selon Augustin, cela signifie que ce qui est simple chez lui a détruit ce qui est double chez nous. Os 6, 2 : Il nous redonnera vie après deux jours, et le troisième jour, il nous ressuscitera.
Et ils le livreront aux païens. Deuxième trahison dont
les auteurs sont cette fois clairement indiqués. Nous n’avons plus un verbe passif, « sera livré », mais un
verbe actif avec son sujet bien distinct. Cette trahison nouvelle placera Jésus entre des mains pires encore,
s’il est possible, que le premières. Prisonnier d’abord du Sanhédrin qui avait du moins un semblant d’autorité
théocratique, il deviendra le prisonnier des païens. « Païen » est la traduction de l’hébreu du nom donné par
les Israélites à tout ce qui n’était pas Juif. - Pour qu'il soit moqué... Ces trois verbes affirment le but et le
résultat final de cette cruelle livraison du Christ aux païens de Rome : de plus, ils contiennent en abrégé les
principales scènes de la Passion. - Il ressuscitera : comme autrefois, ce mot revient à la façon d’un rayon
lumineux destiné à jeter l’espoir dans le cœur des Apôtres. A deux reprises déjà, Cf. 16, 21 et 17, 21-22, et à
des intervalles assez rapprochés, nous avons entendu des prédictions semblables à celle-ci ; mais la dernière
des trois est de beaucoup la plus explicite. La première ne faisait aucune mention de la trahison, ni de la
croix ; dans la seconde la trahison est indiquée, mais assez vaguement ; la troisième distingue les deux
manières dont Jésus-Christ sera livré à ses ennemis, elle distingue aussi très nettement les divers actes du
drame douloureux de la Passion, les outrages, la flagellation, le crucifiement. Tout y est donc très bien
marqué. C’est un résumé de la Passion, un sommaire de ses souffrances écrit d’avance par Jésus.
« L'annonce de ce qui allait arriver a été faite avec presque les mêmes mots que ceux avec lesquels la réalité
est présentée ci-dessous 27,27-31 », Fritzsche - S. Matthieu omet de signaler l’effet produit sur les Apôtres
par cette communication du Sauveur : S. Luc, 18. 34, le fait en termes intéressants.
L’Église reste fidèle à " l’interprétation de toutes les Écritures " donnée par Jésus lui-même avant comme après sa Pâque : " Ne fallait-il pas que le Messie endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? " (Lc 24, 26-27. 44-45). Les souffrances de Jésus ont pris leur forme historique concrète du fait qu’il a été " rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes " (Mc 8, 31) qui l’ont " livré aux païens pour être bafoué, flagellé et mis en croix " (Mt 20, 19).