Matthieu 20, 26
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;
2129. Mais le Seigneur ne veut pas de cette coutume dans son Église. C’est pourquoi il dit : IL N’EN DOIT PAS ÊTRE AINSI PARMI VOUS, c’est-à-dire, il ne doit pas y en avoir un qui se comporte en maître. 1 P 5, 3 : Non pas en vous comportant en maîtres à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage. À l’encontre de cela, il fait deux choses : CELUI QUI VOUDRA DEVENIR GRAND PARMI VOUS, et cela se rapporte à ce qui est dit en second lieu ; ET CEUX QUI VOUDRONT ÊTRE LES PREMIERS PARMI EUX, c’est-à-dire si quelqu’un désire être premier dans l’Église du Saint-Esprit, QU’IL SOIT COMME UN ESCLAVE. 1 P 4, 10 : Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants, de sorte que plus tu possèdes, plus tu dispenses sous forme de service. Ainsi, CELUI QUI VOUDRA DEVENIR GRAND PARMI VOUS, à savoir, dans l’Église, QU’IL DEVIENNE COMME UN SERVITEUR, c’est-à-dire qu’il se mette au service des besoins des autres.
2° La vraie grandeur chrétienne, que les Apôtres doivent pratiquer (vv. 26-28). Après avoir rappelé ce triste exemple des païens, Jésus trace aux Apôtres et à tous les
dignitaires chrétiens de l’avenir une ligne de conduite tout opposée, concernant l’exercice de leur autorité. -
Il n'en sera pas ainsi, c’est-à-dire à la manière des rois et des grands de la gentilité. - Mais celui qui voudra
devenir... Ces mots supposent qu’il y aura, dans l’Église du Christ, des rangs supérieurs et des rangs
inférieurs, des hommes qui commanderont et d’autres qui obéiront : il est impossible aux hérétiques de le
nier, malgré leur désir de faire table rase dans le Christianisme afin de le mieux renverser. - Soit votre
serviteur ; le contraire de la grandeur humaine.
Mais l’Église ne veut en aucune manière s’ingérer dans le gouvernement de la cité terrestre. Elle ne revendique pour elle-même d’autre titre que celui d’être au service des hommes, Dieu aidant, par sa charité et son dévouement fidèle (cf. Mt 20, 26 ; 23, 11).
Ceux qui exercent une autorité doivent l’exercer comme un service. " Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur " (Mt 20, 26). L’exercice d’une autorité est moralement mesuré par son origine divine, sa nature raisonnable et son objet spécifique. Nul ne peut commander ou instituer ce qui est contraire à la dignité des personnes et à la loi naturelle.
Jésus-Christ n’a jamais invité à fomenter la violence ou l’intolérance. Il condamnait ouvertement l’usage de la force pour s’imposer aux autres : « Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il n’en doit pas être ainsi parmi vous » (Mt 20, 25-26). Par ailleurs, l’Évangile demande de pardonner « soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22), et donne comme exemple le serviteur impitoyable qui, pardonné, n’a pas été capable, à son tour, de pardonner aux autres (cf. Mt 18, 23-35).
Mais il serait aussi erroné de penser que les autres êtres vivants doivent être considérés comme de purs objets, soumis à la domination humaine arbitraire. Quand on propose une vision de la nature uniquement comme objet de profit et d’intérêt, cela a aussi de sérieuses conséquences sur la société. La vision qui consolide l’arbitraire du plus fort a favorisé d’immenses inégalités, injustices et violences pour la plus grande partie de l’humanité, parce que les ressources finissent par appartenir au premier qui arrive ou qui a plus de pouvoir : le gagnant emporte tout. L’idéal d’harmonie, de justice, de fraternité et de paix que propose Jésus est aux antipodes d’un pareil modèle, et il l’exprimait ainsi avec respect aux pouvoirs de son époque : « Les chefs des nations dominent sur elles en maîtres, et les grands leur font sentir leur pouvoir. Il n’en doit pas être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur» (Mt 20, 25-26).