Matthieu 20, 29

Tandis que Jésus avec ses disciples sortait de Jéricho, une foule nombreuse se mit à le suivre.

Tandis que Jésus avec ses disciples sortait de Jéricho, une foule nombreuse se mit à le suivre.
Saint Thomas d'Aquin
2132. COMME ILS SORTAIENT DE JÉRICHO, UNE FOULE NOMBREUSE LES SUIVIT. L’indignation des disciples a été réprimée par la parole ; ici, il la réprime par un geste, [le Seigneur] exerçant un service à l’égard de certains. Premièrement, l’attachement de [ces] autres est présentée ; deuxièmement, la compassion du Christ, en cet endroit : JÉSUS, S’ARRÊTANT, LES APPELA [20, 12].

À propos du premier point, l’attachement de la foule est présentée en premier lieu ; en second lieu, celui des aveugles, en cet endroit : VOICI QUE DEUX AVEUGLES, etc. [20, 30].

2133. [Matthieu] dit donc : COMME ILS SORTAIENT DE JÉRICHO, UNE FOULE NOMBREUSE LES SUIVIT, car nombreux étaient ceux qui [les] suivaient. Le Seigneur était donc préoccupé, comme une récolte abondante est la préoccupation du moissonneur. Mais, au sens mystique, Jéricho veut dire «manquement», et signifie «manquement du monde». Ainsi, si le Seigneur n’était pas venu pour ces manquements, les hommes ne seraient pas venus vers lui. Les foules le suivaient donc comme ses brebis. Jn 10, 27 : Mes brebis entendent ma voix et me suivent.
Louis-Claude Fillion
Ils sortaient de Jéricho. Entre l’épisode auquel a donné lieu la supplique de Salomé et la guérison des deux aveugles, Jésus est entré dans la ville de Jéricho, où il a fait un rapide séjour dont S. Luc (9, 1-27) raconte le principal incident. S. Matthieu se borne à exposer un miracle qui fut opéré, dit-il, au moment où le Sauveur quittait la ville. - Jéricho. « Jéricho était alors une des plus florissantes cités de la Judée, et se trouvait sur le grand chemin des caravanes, dans une plaine d’une luxuriante fertilité, qui était arrosée par le Jourdain et par le fameux cours d’eau que le prophète Elisée avait miraculeusement assaini. Une délicieuse fraîcheur tempérait l’ardeur du ciel tropical qui brûle les steppes voisines de la mer Morte. Aussi, toute cette contrée formait une ravissante oasis parée de tout ce que la végétation a d’éclatant et de varié dans ce pays du soleil. Les montagnes de Judée, colorées par une lumière de feu, l’encadraient à l’Ouest, tandis que vers l’Orient le Jourdain disparaissait sous les roseaux et allait se perdre dans le lac maudit. Jéricho, placée comme au milieu d’un verger de palmiers et d’arbres fruitiers de toute espèce, s’appelait la ville des parfums. Au lieu des chétives masures qui attristent aujourd’hui la plaine, elle présentait l’aspect d’une ville populeuse et riche, et les pèlerins qui venaient du Nord se plaisaient à faire halte au sein d’une si merveilleuse abondance, » de Pressensé, Jésus-christ, sa vie, etc. p. 542. Jéricho, était située, d’après Josèphe, à 50 stades du Jourdain et à 150 stades (environ 7 lieues) de Jérusalem : l’écrivain juif dit que son territoire était vraiment divin, Bell. Jud. 4, 8, 3. C’est de Jéricho que Josué avait entrepris la conquête de la Terre promise ; c’est de Jéricho que Jésus entreprend la conquête du monde. Il quitte en effet cette ville afin d’aller à Jérusalem se sacrifier pour le salut de tous les hommes. - Une grande foule le suivit... Notre-Seigneur n’est plus seul avec ses disciples ; une foule considérable l’accompagne : ce sont vraisemblablement les pèlerins venus du Nord de la Palestine, qui se rendent en caravane à Jérusalem pour y célébrer la Pâque.