Matthieu 20, 31

La foule les rabroua pour les faire taire. Mais ils criaient encore plus fort : « Prends pitié de nous, Seigneur, fils de David ! »

La foule les rabroua pour les faire taire. Mais ils criaient encore plus fort : « Prends pitié de nous, Seigneur, fils de David ! »
Saint Thomas d'Aquin
2136. Ensuite, leur constance est présentée : premièrement, l’obstacle est présenté ; deuxièmement, [leur] constance.

[Matthieu] dit donc : LA FOULE LES RABROUAIT POUR LEUR IMPOSER SILENCE, dans la mesure du possible, car, parmi cette foule, il y en avait qui vénéraient le Christ, et ceux-ci rabrouaient [les aveugles], car ils estimaient méprisable que des personnes méprisables s’approchent d’un tel homme. Mais ceux qui s’écartaient du Christ [les] rabrouaient parce qu’ils entendaient ce qu’ils ne voulaient pas entendre. En effet, ils se plaignaient que [les aveugles] l’appelaient Fils de David. Jr 23, 5 : Je susciterai David, mon serviteur.

2137. Au sens mystique, cela signifie que certains, qui sont aveuglés par le péché, crient vers le Seigneur : «Aie pitié de nous.» Mais la foule des pensées charnelles et des hommes charnels les rabroue pour qu’ils ne viennent pas vers le Christ. Jb 20, 2 : Ainsi, des pensées diverses se succèdent et l’esprit s’oriente vers diverses choses. Mais, contre cela, l’homme doit être constant, combattre et travailler virilement, comme l’enseigne l’Apôtre, 2 Tm 2, 3 : Œuvre comme un bon soldat du Christ Jésus. Mais la parole de Dieu n’est pas liée aux paroles des hommes. C’est pourquoi vient ensuite : MAIS ILS CRIAIENT DE PLUS EN PLUS FORT.
Louis-Claude Fillion
La foule les reprenait. « Ce n'est point par honneur pour le Sauveur qu'ils font taire ces deux aveugles, mais parce qu'il leur faisait peine d'entendre affirmer par ces aveugles ce qu'ils niaient eux-mêmes, c'est-à-dire que Jésus était fils de David », écrit S. Hilaire sur ce passage. Mais tel ne nous paraît pas avoir été le vrai motif qui inspira la foule, car rien n'indique dans le récit qu'elle ait été défavorable à Jésus. Elle craignait plutôt que les voix lamentables des aveugles n’incommodassent le Maître qu’elle suivait respectueusement, dont elle écoutait peut-être les paroles avec avidité, tout en poursuivant sa marche. - Mais ils criaient plus fort : on leur dit de se taire, et il crient au contraire avec un redoublement d’énergie : ils n’ont que ce moyen d’attirer l’attention du Christ et, s’ils laissent passer l’occasion, tout espoir sera perdu pour eux.