Matthieu 21, 13
Il leur dit : « Il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière. Or vous, vous en faites une caverne de bandits. »
Il leur dit : « Il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière. Or vous, vous en faites une caverne de bandits. »
2169. ET IL LEUR DIT : «IL EST ÉCRIT, etc.» Ici, [le Seigneur] les reprend : premièrement, pour ce qui concerne la dignité du temple ; deuxièmement, pour ce qui est de son usage.
IL EST ÉCRIT, à savoir, en Is 56, 7 : Ma maison est une maison de prière..L’explication de ceci se trouve en 3 R [1 R] 8, 27, où il est dit : Alors que les hauteurs des cieux ne peuvent te recevoir, combien plus cette maison que je t’ai construite ? Elle n’est donc pas appelée la maison du Seigneur parce qu’il y habiterait corporellement, mais parce que le lieu est destiné à prier Dieu. De même qu’un seigneur possède un endroit où il reçoit les demandes et les entend favorablement, de même le temple est-il le lieu où le Seigneur entend les souhaits des fidèles. Notre Église est appelée une maison d’une manière particulière parce le Christ Dieu y habite corporellement dans le sacrement [de l’eucharistie]. Ps 147[148], 20 : Il n’a rien fait de tel pour une autre nation. Ainsi, Augustin dit dans la Règle : «Qu’on ne fasse rien dans l’oratoire que ce à quoi il est destiné.»
Ensuite, il les reprend pour ce qui est de l’usage [qu’ils font du temple] : MAIS VOUS, VOUS EN FAITES UN REPAIRE DE BRIGANDS, parce qu’ils tournent en collecte ce qui relève de la religion, et que les brigands habitent des grottes afin de voler les passants et empochent ce qui ne leur appartient pas.
IL EST ÉCRIT, à savoir, en Is 56, 7 : Ma maison est une maison de prière..L’explication de ceci se trouve en 3 R [1 R] 8, 27, où il est dit : Alors que les hauteurs des cieux ne peuvent te recevoir, combien plus cette maison que je t’ai construite ? Elle n’est donc pas appelée la maison du Seigneur parce qu’il y habiterait corporellement, mais parce que le lieu est destiné à prier Dieu. De même qu’un seigneur possède un endroit où il reçoit les demandes et les entend favorablement, de même le temple est-il le lieu où le Seigneur entend les souhaits des fidèles. Notre Église est appelée une maison d’une manière particulière parce le Christ Dieu y habite corporellement dans le sacrement [de l’eucharistie]. Ps 147[148], 20 : Il n’a rien fait de tel pour une autre nation. Ainsi, Augustin dit dans la Règle : «Qu’on ne fasse rien dans l’oratoire que ce à quoi il est destiné.»
Ensuite, il les reprend pour ce qui est de l’usage [qu’ils font du temple] : MAIS VOUS, VOUS EN FAITES UN REPAIRE DE BRIGANDS, parce qu’ils tournent en collecte ce qui relève de la religion, et que les brigands habitent des grottes afin de voler les passants et empochent ce qui ne leur appartient pas.
Il leur dit. Le divin Maître ajoute la parole
à l’action pour condamner les abus que nous venons de décrire. Son saint zèle lui arrache de fortes
expressions, qu’il emprunte aux livres prophétiques pour leur communiquer encore une plus grande énergie.
- Il est écrit : dans Isaïe, 56, 7 et dans Jérémie, 7, 11. Le Sauveur réunit les deux textes de manière à n’en
faire qu’un seul. Ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples », disait Jéhovah par la
bouche d'Isaïe. Il demandait au contraire à son peuple infidèle par l'intermédiaire de Jérémie : « Est-elle à
vos yeux une caverne de bandits, cette Maison sur laquelle mon nom est invoqué ? » Au moyen d’une légère
modification, Jésus produit un contraste frappant, et montre à l’assistance stupéfaite qu’elle a elle -même
(vous, avec emphase), par sa conduite indigne, transformé en un repaire de brigands le lieu le plus saint qui
fût au monde, la maison du vrai Dieu. Là en effet où la prière seule devait se faire entendre, n’était-on pas
assourdi tout le jour par les cris des marchands, les querelles des agioteurs, les beuglements des troupeaux ?
Le spectacle qu’on y contemplait n’était-il point celui qu’on peut voir dans une caverne où des voleurs se
disputent à l’occasion des biens qu’ils y ont amoncelés ! Noble conduite, vraiment digne du Messie ! Aussi,
bien qu’ils soient peut-être cent contre un, les marchands n’osent résister à Jésus. Est-ce à dire, comme le
pensait Origène, que Notre-Seigneur ait réduit ses adversaires à l’impuissance en recourant à son pouvoir de
Thaumaturge ? Une pareille conjecture est tout-à-fait inutile ; car ce n’est pas la seule fois qu’on a vu un
homme énergique tenir tête à des foules hostiles et les manier à son gré. Et dans Jésus il y avait plus que de
la vigueur morale. « Sans doute, un feu céleste rayonnait de ses yeux, et la splendeur de la majesté divine
reluisait sur son visage », S. Jérôme. - M. Schegg fait ici une observation pleine de justesse : c’est que les
derniers jours passés par Jésus-Christ dans la capitale juive sont des jours de jugement et de sainte colère
contre le peuple juif. « Nous trouvons ce caractère judiciaire et terrible dans tout ce que le Sauveur fait et
dans tout ce qu’il dit à partir de cet instant jusqu’à sa mort : dans la malédiction du figuier, dans la prophétie
relative à la ruine de Jérusalem, les « Malheur » lancés contre les Pharisiens et les Scribes, même dans les
paraboles. Il est venu pour juger, son rôle de pasteur a pris fin ; les deux houlettes pastorales sont brisées. Il
brise la houlette Amabilité à la porte du Temple, quand il expulse les acheteurs et les vendeurs ; il brise la
houlette Alliance au moment où le Sanhédrin compte à Judas les trente deniers de sa trahison, Cf. Zach. 11,
7-14.
Jésus est monté au Temple comme au lieu privilégié de la rencontre de Dieu. Le Temple est pour lui la demeure de son Père, une maison de prière, et il s’indigne de ce que son parvis extérieur soit devenu un lieu de trafic (cf. Mt 21, 13). S’il chasse les marchands du Temple, c’est par amour jaloux pour son Père : " Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘Le zèle pour ta maison me dévorera’ (Ps 69, 10) " (Jn 2, 16-17). Après sa Résurrection, les apôtres ont gardé un respect religieux pour le Temple (cf. Ac 2, 46 ; 3, 1 ; 5, 20. 21 ; etc.).