Matthieu 21, 32
Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole.
Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole.
Les portes sont ouvertes à quiconque se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son coeur, et le Père reçoit avec joie un fils qui se repent vraiment. C'est le signe d'un repentir véritable que de ne plus retomber dans les mêmes fautes, mais aussi d'extirper complètement de ton âme les péchés pour lesquels tu te juges digne de mort. Une fois qu'ils auront été effacés, Dieu reviendra donc habiter en toi. Car, comme dit l'Écriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (cf. Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s'est écrié: C'est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice (Os 6,6 Mt 9,13; 12,7); je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse (Ez 33,11); si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu'ils deviendront comme la laine blanche (Is 1,18).
Dieu seul, en effet, peut remettre les péchés et ne pas imputer les fautes, alors que le Seigneur nous exhorte à pardonner chaque jour aux frères qui se repentent. Et si nous, qui sommes mauvais, savons donner de bonnes choses aux autres (cf. Mt 7,11), combien plus le Père plein de tendresse (2Co 1,3) le fera-t-il? Le Père de toute consolation, qui est bon, plein de compassion, de miséricorde et de patience par nature, attend ceux qui se convertissent. Or, la conversion véritable suppose que l'on cesse de pécher et que l'on ne regarde plus en arrière.
Dieu accorde donc la rémission des fautes passées, tandis que, pour ce qui concerne le futur, chacun est responsable de ses propres actes. Se repentir, c'est condamner ses fautes passées et prier le Père pour qu'il les oublie. Lui seul peut, dans sa miséricorde, défaire ce qui a été fait et, par la rosée de l'Esprit, effacer les fautes passées.
Si tu es voleur et veux recevoir le pardon, cesse de voler. Si tu as dérobé un objet, restitue-le avec un supplément. As-tu fait un faux témoignage? Exerce-toi à dire la vérité. As-tu été parjure? Ne fais plus de serment. Tu dois aussi refréner les autres passions mauvaises: la colère, la convoitise, la tristesse et la crainte. Les passions que tu as laissé grandir en toi, tu ne pourras sans doute pas les supprimer d'un seul coup. Mais, moyennant un vrai repentir et une application constante, tu y parviendras avec la puissance de Dieu, la prière des hommes et l'aide de tes frères.
Dieu seul, en effet, peut remettre les péchés et ne pas imputer les fautes, alors que le Seigneur nous exhorte à pardonner chaque jour aux frères qui se repentent. Et si nous, qui sommes mauvais, savons donner de bonnes choses aux autres (cf. Mt 7,11), combien plus le Père plein de tendresse (2Co 1,3) le fera-t-il? Le Père de toute consolation, qui est bon, plein de compassion, de miséricorde et de patience par nature, attend ceux qui se convertissent. Or, la conversion véritable suppose que l'on cesse de pécher et que l'on ne regarde plus en arrière.
Dieu accorde donc la rémission des fautes passées, tandis que, pour ce qui concerne le futur, chacun est responsable de ses propres actes. Se repentir, c'est condamner ses fautes passées et prier le Père pour qu'il les oublie. Lui seul peut, dans sa miséricorde, défaire ce qui a été fait et, par la rosée de l'Esprit, effacer les fautes passées.
Si tu es voleur et veux recevoir le pardon, cesse de voler. Si tu as dérobé un objet, restitue-le avec un supplément. As-tu fait un faux témoignage? Exerce-toi à dire la vérité. As-tu été parjure? Ne fais plus de serment. Tu dois aussi refréner les autres passions mauvaises: la colère, la convoitise, la tristesse et la crainte. Les passions que tu as laissé grandir en toi, tu ne pourras sans doute pas les supprimer d'un seul coup. Mais, moyennant un vrai repentir et une application constante, tu y parviendras avec la puissance de Dieu, la prière des hommes et l'aide de tes frères.
On peut donc admettre que le Seigneur, dans cette parabole, a voulu parler de ceux qui ne promettent rien ou presque rien, et qui accomplis sent cependant de grandes choses, et condamner ceux qui font de grandes promesses et n'en accomplissent aucune.
Toutefois on ne peut conclure de ce fait que les Juifs n'entreront pas un jour dans le royaume de Dieu, mais ce ne sera que lorsque la plénitude des nations y sera entrée que tout Israël sera sauvé (Rm 11).
En effet, les nations qui ont abandonné Dieu dès le com mencement pour se livrer au culte des idoles et à toutes sortes de péchés semblent dire dans leur coeur: «Nous ne voulons pas accomplir la justice de Dieu».
Il choisit pour juges ceux qu'il accuse comme coupables, afin de leur ôter toute espé rance d'être absous après qu'ils se seront condamnés eux-mêmes. Il faut avoir une grande confiance dans la justice d'une cause pour en remettre la décision à l'adversaire lui-même. Or, c'est sous les emblèmes des paraboles que Jésus retrace leur conduite, afin qu'ils ne compren nent pas que c'est contre eux-mêmes qu'ils vo nt prononcer une sentence de condamnation: Et il leur dit: «Un homme avait deux fils», etc. Quel est cet homme, si ce n'est Dieu le Créateur de tous les hommes? Cependant, quoique maître et souverain par nature, il aime mieux être aimé comme père que craint comme maître et seigneur. L'aîné de ces deux enfants, c'est le peuple des Gentils, et le second, le peuple juif; car les Gentils descendaient de Noé (Gn 10), tandis que les Juifs avaient Abraham pour père. «Et s'adressant au premier, il dit: Mon fils, allez-vous-en aujourd'hui», etc.; aujourd'hui, c'est-à-dire pendant la durée de la vie présente. Or, Dieu lui a parlé, non pas extérieurement comme un homme, mais intérieurement comme Dieu, en répandant l'intelligence dans son âme. Travailler à la vigne, c'est pratiquer la justice, et je ne sais s'il y a un seul homme qui puisse la pratiquer dans toute son étendue.
Mais ils se détournèrent ensuite de Dieu et se rendirent coupables de mensonge envers lui, selon ces paroles du roi-prophète: «Des fils rebelles ont menti contre moi», et c'est ce qui est exprimé par ces mots: «Et il n'y alla point». Le Sauveur leur fait ensuite cette question: «Lequel des deux a fait la volonté de son père? Le premier, lui dirent-ils». Voyez comme ils ont prononcé leur propre condamnation, en reconnaissant que c'est l'aîné des enfants, le peuple des Gentils qui a fait la volonté de son père; car il est bien mieux de ne pas promettre d'accomplir les commandements de Dieu et de l'accomplir, en effet, que de faire des promesses et d'y être infidèle.
Notre-Seigneur confirme pleinement leur jugement: «Et Jésus leur dit: Je vous dis en vérité que les publicains et les femmes de mauvaise vie vous devanceront dans le royaume de Dieu», c'est-à-dire: ce n'est pas seulement le peuple des Gentils, mais les publicains et les femmes prostituées qui valent mieux que vous.
Je pense que les publicains représentent ici tous les pécheurs, et les femmes de mauvaise vie, toutes les femmes pécheresses; car l'avarice est le péché le plus commun chez les hommes, comme la volupté sensuelle chez les femmes. La femme demeure chez elle comme renfermée dans le repos, et le désordre prend sa source surtout dans l'oisiveté. L'homme, au contraire, dont la vie se passe toute entière parmi les préoccupations d'affaires de tout genre, tombe plus facilement dans le péché d'avarice; mais il est moins exposé aux désordres de la volupté, à moins qu'il ne soit de moeurs tout à fait dissolues, car les soins et les soucis des af faires particulières aux hommes sont presque toujours un préservatif contre la volupté, qui est par conséquent le vice des jeunes gens inoccupés. Or, le Sauveur donne les raisons de ce qu'il vient de dire en ajoutant: «Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous ne l'avez pas cru».
Jésus leur a proposé cette parabole, parce que ce n'est point pour connaître la vérité, mais pour lui tendre un piège qu'ils lui ont adressé cette question: «Par quelle autorité faites-vous ces choses ?» Or, comme il y en avait un grand nombre qui avaient cru parmi le peuple, il leur propose cette parabole des deux fils pour leur montrer que les hommes du peuple, qui ont toujours mené la vie séculière valent mieux que les prêtres qu i ont toujours fait profession de servir Dieu. En effet, les hom mes du peuple finissent quelquefois par se repentir et par revenir à Dieu, tandis que les prêtres confirmés dans l'impénitence ne cessent de pécher contre Dieu. Or, l'aîné de ces deux enfants, c'est le peuple, car le peuple n'est pas pour les prêtres, mais ce sont les prêtres qui sont établis pour le peuple.
C'est d'abord au peuple des Gentils que Dieu dit par la voix de la loi naturelle: «Allez et tra vaillez à ma vigne», c'est-à-dire: ne faites jamais à un autre ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit. Mais sa réponse fut pleine d'orgueil. «Et son fils lui répondit: «Je ne veux pas y aller».
Mais ensuite, lors de l'avènement du Sauveur, le peuple des Gentils fit pénitence et travailla dans la vigne de Dieu, et répara par l'activité de son travail l'indocilité de sa réponse, comme nous le voyons dans la suite de la parabole: «Mais après, étant touché de repentir, il y alla».
Ce second fils, c'est le peuple juif qui répondit à Moïse: «Nous ferons toutes les choses que le Seigneur nous a dites» (Ex 24).
Après les avoir confondus de la sorte, Notre-Seigneur leur propose une parabole des tinée à les convaincre d'impiété et à leur montrer que le royaume de Dieu doit être donné aux Gentils, et il la commence en ces termes: «Mais que vous en semble ?»
Il est bon de remarquer que dans les exemplaires authentiques on lit, non pas «le der nier», mais «le premier», et ainsi les Juifs sont condamnés par leur propre jugement. Mais, en supposant qu'il faille lire: «Le dernier», comme le portent quelques manuscrits, l'interprétation est claire, et nous dirons que les Juifs, tout en comprenant la vérité, ont usé de détours à son égard, et n'ont pas voulu dire ce qu'ils pensaient; comme nous les voyons refu ser de dire ce qu'ils savaient fort bien que le baptême de Jean venait du ciel.
Aussi en est-il qui pensent que cette parabole a pour objet non pas les Gentils et les Juifs, mais simplement les pécheurs et les justes. Ils se fondent sur ce que les pécheurs, après avoir refusé de servir Dieu en commettant le mal, ont ensuite reçu de Jean-Baptiste le baptême de pénitence, tandis que les pharisiens, qui faisaient profession de justice et qui se vantaient de leur fidélité à la loi de Dieu, méprisèrent le baptême de Jean et ne voulurent pas accomplir ses préceptes.
On peut entendre par le royaume de Dieu l'Évangile et l'Église actuelle, dans laquelle les nations ont précédé les Juifs, car elles ont embrassé bien plutôt la foi.
Jean vint pour prêcher la voie de la justice, car il montra du doigt le Christ, qui est la consommation de la loi (Rm 10, 4). Ou bien il marcha d'une manière si éclatante dans la voie de la justice, que sa vie sainte et vénérable fit une profonde impression sur le coeur des pécheurs: «Les publicains et les femmes de mauvaise vie, au contraire, l'ont cru». Considérez combien la vie sainte d'un prédicateur donne de force à sa prédication, puisqu'elle triomphe des coeurs les plus indomptés. «Pour vous, qui avez vu (la conversion de ces grands pé cheurs), vous n'avez pas été touchés de repentir, ni portés à le croire». C'est-à-dire: Les pu blicains et les femmes pécheresses ont fait ce qu'il y a de plus difficile en croyant, et pour vous, vous n'avez même pas fait pénitence, ce qui était beaucoup plus facile. Cette explication que nous avons donnée d'après un grand nombre d'interprètes me paraît renfermer une contradic tion; car, si par ces deux enfants il faut entendre les Juifs et les Gentils, après que les prêtres ont répondu à la question qui leur était faite que c'est le premier qui a fait la volonté de son père, Jésus-Christ aurait dû conclure en ces termes: «Je vous dis en vérité, les Gentils vous précéderont dans le royaume de Dieu», tandis qu'il s'exprime de cette manière «Les publi cains et les femmes de mauvaise vie vous précéderont dans le royaume de Dieu», ce qui paraît indiquer plutôt le sort des gens de basse condition que celui des Gentils. Mais on peut, comme nous l'avons dit, entendre ce passage en ce sens: Le peuple des Gentils l'emporte tellement sur vous aux yeux de Dieu, que les publicains eux-mêmes et les femmes de mauvaise vie lui sont plus agréables que vous.
2198. Vient ensuite la raison : premièrement, [le Seigneur] dit que les Juifs ont été désobéissants ; deuxièmement, que les publicains ont obéi ; troisièmement, qu’ils ne l’ont pas suivi.
Il dit : JEAN EST VENU À VOUS DANS LA VOIE DE LA JUSTICE, car il a suivi la voie de la justice. Ou bien : DANS LA VOIE DE LA JUSTICE, parce qu’il a observé la voie de la justice, à savoir, la voie de la pénitence, ET VOUS N’AVEZ PAS CRU EN LUI. En effet, ils lui disaient : «Es-tu Élie ?» Et lorsqu’il eut répondu, ils ne dirent pas : «Pourquoi baptises-tu ?» MAIS LES PUBLICAINS ET LES PROSTITUÉES ONT CRU EN LUI. Et cela se trouve au chapitre III, qu’ils vinrent à Jean pour être baptisés. MAIS VOUS, EN VOYANT CELA, à savoir, que d’autres se convertissaient et accomplissaient ce qu’il avait ordonné, VOUS N’AVEZ MÊME PAS EU DE REMORDS TARDIF QUI VOUS FÎT CROIRE EN LUI. En effet, celui-là est le pire qui ne se repent pas de ce qu’il a fait. Jr 8, 6 : Il n’y a personne qui se repente de son péché en disant : «Qu’est-ce que j’ai fait ?».
Il dit : JEAN EST VENU À VOUS DANS LA VOIE DE LA JUSTICE, car il a suivi la voie de la justice. Ou bien : DANS LA VOIE DE LA JUSTICE, parce qu’il a observé la voie de la justice, à savoir, la voie de la pénitence, ET VOUS N’AVEZ PAS CRU EN LUI. En effet, ils lui disaient : «Es-tu Élie ?» Et lorsqu’il eut répondu, ils ne dirent pas : «Pourquoi baptises-tu ?» MAIS LES PUBLICAINS ET LES PROSTITUÉES ONT CRU EN LUI. Et cela se trouve au chapitre III, qu’ils vinrent à Jean pour être baptisés. MAIS VOUS, EN VOYANT CELA, à savoir, que d’autres se convertissaient et accomplissaient ce qu’il avait ordonné, VOUS N’AVEZ MÊME PAS EU DE REMORDS TARDIF QUI VOUS FÎT CROIRE EN LUI. En effet, celui-là est le pire qui ne se repent pas de ce qu’il a fait. Jr 8, 6 : Il n’y a personne qui se repente de son péché en disant : «Qu’est-ce que j’ai fait ?».
Car Jean est venu... Nous trouvons dans ce verset le motif pour
lequel les publicains et les pécheresses précéderont les hiérarques juifs dans le royaume de Dieu. Ceux-ci
n’ont pas tenu compte de la prédication du Précurseur, tandis que les autres ont cru et se sont convertis. -
Dans la voie de la justice. Jésus veut dire que le Précurseur apportait aux Juifs le moyen de parvenir
aisément à la vraie justification, et par là-même au salut. Des commentateurs assez nombreux croient
cependant que cette locution désigne plutôt la vie sainte et parfaite de Jean-Baptiste. Le sens général serait
alors celui-ci : Jean s’est présenté à vous comme un homme parfait, attestant sa mission divine par son
éminente sainteté, et néanmoins, vous avez refusé de croire en lui. - Ont cru en lui. Nous trouvons dans les
récits évangéliques plusieurs exemples de ces conversions étonnantes, Cf. Luc. 3, 12 ; 7, 29, opérées par le
langage véhément du Précurseur. - Et vous, voyant cela. Les hiérarques étaient déjà bien coupables de
n’avoir pas reconnu immédiatement l’autorité de S. Jean-Baptiste et de n’avoir pas accepté les moyens de
salut qu’il leur présentait : ils le sont davantage encore parce qu’ils n’ont point profité des beaux exemples
qu’ils recevaient ainsi des pécheurs les plus endurcis. Le repentir des publicains et des courtisanes était un
miracle moral qui équivalait pour S. Jean à des lettres de créance venues directement du ciel. Les prêtres et
les Docteurs auraient dû le comprendre et se rendre, quoique tardivement, à l’évidence de cette preuve. Leur
culpabilité se trouve notablement aggravée par ce second refus dénué de toute excuse. « Il a fait paraître en
tout une sagesse extraordinaire, « et cependant vous ne l’avez point cru ». Et ce qui augmente votre crime,
c’est que les publicains mêmes et les femmes perdues ont cru en lui; et de plus, c’est « que vous qui avez vu
leur exemple, n’avez point été touchés ensuite de repentance pour croire au « moins après eux », vous qui deviez croire avant eux. Ainsi vous êtes entièrement inexcusables, comme ils sont dignes de toute louange.
Et considérez, je vous prie, combien de circonstances relèvent ici l’infidélité des uns et la foi des autres. Il est
venu à vous et non à eux. Vous n’avez point cru en lui, et ils n’en ont point été scandalisés, Ils ont cru en lui,
et vous n’en avez point été touchés », S. Jean Chrys. Hom. 67 in Matth.