Matthieu 21, 41

On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »

On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Saint Thomas d'Aquin
2210. Leur opinion est présentée : IL FERA PÉRIR MISÉRABLEMENT CES MISÉRABLES, c’est-à-dire en les condamnant dans le présent et dans le futur. Et ils disent : MISÉRABLEMENT, c’est-à-dire péniblement. Plus haut, [Mt] 7, 2 : Il vous sera remis dans la même mesure où vous aurez remis. Sg 6, 7 : Les puissants endureront de puissants tourments.

IL FERA MISÉRABLEMENT PÉRIR CES MISÉRABLES, ET IL LOUERA SA VIGNE, c’est-à-dire son peuple, À D’AUTRES VIGNERONS, c’est-à-dire aux apôtres, QUI LUI LIVRERONT LES FRUITS EN LEUR TEMPS. Ps 1, 3 : Et ce sera comme un arbre planté près d’un cours d’eau, qui donnera son fruit en son temps. Jb 34, 24 : Il les détruira en quantité innombrable et les remplacera par d’autres.

2211. Ici se pose une question : pourquoi, dans Marc, le Seigneur répond-il ici que ce sont les Juifs [qui parlent] ? Réponse : je dis que le Seigneur l’a d’abord dit, mais qu’ensuite [les Juifs] ont parlé. On trouve la même chose chez Luc : après que le Seigneur eut parlé, eux dirent : Que non ! La réponse est vraie, car ils ont d’abord parlé, puis, comprenant que cela allait contre eux, ils dirent : Que non ! De même, il est vrai que les dirigeants l’ont dit. Mais, bien qu’ils se soient rendu compte que cela allait contre eux, ils ne dirent pas le contraire, mais le peuple dit : Que non !
Louis-Claude Fillion
Il fera périr ces misérables, ou, d’après le grec, « ces méchants ». Ils répondent avec justesse et impartialité, montrant par un de ces jeux de mots que les Orientaux emploient si volontiers, que le châtiment sera en conformité parfaite avec la nature des criminels : misérables, ils périront misérablement. C’était la sentence de leur propre condamnation qu’ils prononçaient : les sicaires Juifs et le Romain Titus furent chargés par Dieu de l’exécuter. - D'autres vignerons. Après avoir prédit leur propre destruction et celle de leur peuple, ils annoncent avec une égale vérité la conversion future des Gentils, auxquels Dieu confiera sa vigne et qui se montreront des vignerons fidèles. - En leur temps, c’est-à-dire au temps de la récolte. La parabole est maintenant terminée. S. Jean Chrysostôme , Hom. 68 in Matth., relève la multiplicité des leçons qu’elle renferme malgré sa parfaite unité. « Jésus-Christ découvre beaucoup de choses par cette parabole. Il fait voir aux Juifs avec quel soin la providence de Dieu a toujours veillé sur eux; qu’elle n’a rien omis de tout ce qui pouvait contribuer à leur salut; qu’ils ont toujours été portés à répandre le sang ; qu’après qu’ils ont tué si cruellement les prophètes, Dieu, au lieu de les rejeter avec horreur, leur avait envoyé son propre fils. Il leur marque encore par cette figure qu’un même Dieu était l’auteur de l’Ancien et du Nouveau Testament : que sa mort produirait des effets admirables dans le monde; qu’ils devaient attendre une terrible punition de l’attentat par lequel ils allaient le faire mourir sur une croix. Que les gentils seraient appelés à la connaissance du vrai Dieu, et que les Juifs cesseraient d’être son peuple ».