Matthieu 21, 46

Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.
Origène
Les idées du peuple sur Jé sus-Christ, qu'il regarde comme un prophète, ont quelque chose de conforme à la vérité; mais il ne comprend pas sa grandeur en tant qu'il est Fils de Dieu. Or, les princes des prêtres crai gnent le peuple, parce qu'il a de Jésus-Christ cette opinion, et qu'il est disposé à le défendre, car eux-mêmes ne peuvent s'élever jusque là, et ne se forment aucune idée convenable du Sau veur. Il faut, du reste, savoir qu'il y a différentes manières de s'emparer de Jésus. Les princes des prêtres et les pharisiens voulaient se saisir de lui, mais d'une autre manière que l'Épouse des cantiques lorsqu'elle dit: «Je l'ai saisi, et ne le laisserai point aller», et lorsqu'elle doit le retenir encore plus fortement, comme elle l'exprime plus loin: «Je monterai sur le palmier et je saisirai ses rameaux élevés».Tous ceux qui n'ont pas d'idées justes sur la divinité du Christ veulent s'emparer de Jésus pour le perdre. Quant aux autres paroles différentes de la parole du Christ, il est possible de les saisir, de s'en emparer; mais pour la parole de vérité, personne ne peut ni la saisir, c'est-à-dire la comprendre, ni s'en emparer, c'est-à-dire l'enchaîner, ni l'arracher de l'esprit des fidèles, ni la faire mourir, c'est-à-dire la détruire.
Saint Jean Chrysostome
Telle est la différence des hommes de bien d'avec les méchants: l'homme de bien qui est surpris en faute s'afflige, parce qu'il a péché; le méchant, au contraire, est furieux, non pas d'avoir péché, mais de voir son péché découvert; et non-seulement il n'en fait pas pénitence, mais il n'en devient que plus irrité contre celui qui l'a repris de son crime. Et c'est pour cela que les princes des prêtres, surpris dans leur malice, n'en deviennent qu e plus ardents pour le mal. «Et voulant se saisir de lui, ils craignirent la foule, parce qu'elle le regardait comme un prophète».

Tout homme livré au mal, à ne consulter que sa volonté, porte la main sur Dieu et le met à mort; car celui qui foule aux pieds les commandements de Dieu, celui qui murmure contre Dieu, celui qui lance vers le ciel des regards de colère, ne s'emparerait-il pas de Dieu, s'il le pouvait, pour s'en défaire et pécher en toute liberté?
Saint Jérôme
Quoique le coeur des Juifs fût endurci par l'incrédulité, ils comprenaient cependant que toutes ces paroles du Sauveur étaient dirigées contre eux. «Et les princes des prêtres, ayant entendu»,etc.
Rabanus Maurus
Et cependant nous voyons tous les jours se renouveler cette crainte de ceux qui appréhendent de se saisir de Jé sus, lorsqu'un chrétien, qui ne l'est que de nom, n'ose, par un sentiment de honte, ou parce qu'il craint les gens de bien qui l'entourent, attaquer l'unité de la foi et de la paix qu'il déteste dans son coeur.
Saint Thomas d'Aquin
2217. Puis suit la méchanceté : TOUT EN CHERCHANT À L’ARRÊTER, ILS CRAIGNAIENT LES FOULES, CAR ELLES LE TENAIENT POUR UN PROPHÈTE. Et cela est clair.
Louis-Claude Fillion
Cherchant à se saisir de lui. Ils pensent un instant à se saisir de sa personne pour exécuter l’arrêt de mort qu’ils avaient porté depuis longtemps contre lui ; mais la crainte les retient. En recourant aux voies de fait, ils ont peur de s’attirer la colère de la foule qui est visiblement disposée en faveur de leur ennemi, elle le prend en effet pour un prophète, Cf. v. 11, et il est probable qu’elle le défendrait par la force si on essayait de l’arrêter sous ses yeux.