Matthieu 22, 15
Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler.
Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler.
2218. Il a été dit plus haut que les persécuteurs du Christ ont été entraînés à le tuer pour trois raisons : [en raison] de la sa gloire ; de sa sagesse, par laquelle il les réfutait ; de sa justice, par laquelle il les rabrouait. Comment ils y ont été entraînés par la gloire du Christ, on l’a dit. Mais maintenant il dit comment [ils y ont été entraînés] par sa sagesse. Premièrement, parce qu’il annonce à l’avance leur damnation ; deuxièmement, parce qu’il les réfute en débattant [avec eux], en cet endroit : ALORS LES PHARISIENS ALLÈRENT SE CONCERTER EN VUE DE LE SURPRENDRE EN PAROLE [22, 15].
2219. Dans cette parabole, où il est statué de la réprobation des Juifs et de la vocation des païens, l’enseignement du festin de noces est d’abord présenté ; en second lieu, [il est question] de la vocation des Juifs et de leur refus ; troisièmement, de la vocation des païens. Le second point [se trouve] en cet endroit : ET IL ENVOYA SES SERVITEURS CONVIER LES INVITÉS [22, 3] ; le troisième, en cet endroit : ALORS IL DIT À SES SERVITEURS, etc. [22, 8].
À qui [le Seigneur] répondit-il ? Il n’est pas dit qu’il ait parlé à quelqu’un. Mais comme ils voulaient l’arrêter, il répond, non pas à leurs paroles, mais à leur méchanceté.
2220. Ainsi donc : IL LEUR DIT EN PARABOLE : «LE ROYAUME DE DIEU EST SEMBLABLE À UN HOMME QUI FIT UN FESTIN DE NOCES POUR SON FILS.» Ici est présentée la parabole des noces. Une parabole semblable est présentée en Lc 14, 16. Mais, selon Grégoire, elle ne semble pas être la même, car là on mentionne un repas, mais ici, des noces. De même, personne n’est exclu de ce repas ; mais ici quelqu’un est exclu. Il s’agit donc d’une autre parabole. Par celle-là, on entend le repas céleste ; par celle-ci, le festin qui se réalise sur terre. Celui-là est donc appelé un repas parce que personne n’en est exclu ; mais quelqu’un est exclu de ce dernier.
On peut dire, selon certains, qu’il s’agit de la même parabole, car, anciennement, le repas du midi et le repas du soir portaient le même nom, car les gens n’avaient pas l’habitude de manger avant la neuvième heure. Ou bien, l’on peut dire que Luc dit ce que Matthieu passe sous silence. Mais je crois qu’il s’agit d’une autre parabole.
2221. À propos d’elle, voyons qui est le roi. On dit que celui-ci est Dieu, et on entend la personne du Père, car [le Seigneur] dit : POUR SON FILS. Mais pourquoi [le Seigneur] dit-il : [SEMBLABLE] À UN [HOMME QUI ÉTAIT] ROI ? La raison en est, comme le dit Origène, que «roi» vient de régner [regere]. Nous, nous ne sommes pas aptes à son règne tel qu’il est, mais lui règne sur nous à notre façon. Dt 32, 11 : Comme un aigle qui incite ses petits à voler. Il est donc dit : [SEMBLABLE] À UN [HOMME QUI ÉTAIT] ROI, car il règne sur nous à la manière humaine. Mais lorsqu’on le verra tel qu’il est, alors il sera roi, car il régnera tel qu’il est. C’est pourquoi l’Apôtre [dit], 1 Co 13, 12 : Nous voyons maintenant comme en énigme, mais alors [nous le verrons] face à face.
Il dit : LE ROYAUME DE DIEU EST SEMBLABLE À UN [HOMME QUI ÉTAIT] ROI. En effet, comme dans le royaume, il existe plusieurs choses : le roi, le royaume et ceux qui servent dans ce royaume, [LE ROYAUME DE DIEU] EST SEMBLABLE À UN ROI QUI FIT UN FESTIN DE NOCES POUR SON FILS. Le fils est le Christ, dont il est dit en 1 Jn 5, 20 : Afin que nous soyons en son véritable Fils. Celui-ci est le vrai Dieu et la vie éternelle.
2222. Quelles sont ces noces, on peut l’interpréter de quatre manières. Premièrement, par l’unité de la nature humaine avec la nature divine, en sorte que la nature humaine soit l’épouse et que le lit nuptial ait été le sein de la Vierge. Ps 18, 6 : En effet, l’époux s’avance depuis son lit. Cette interprétation est quelque peu douteuse, car on pourrait croire que la personne du Père n’est pas différente de celle du Fils. On peut donc dire que cet époux est le Verbe incarné, et l’épouse, l’Église. L’Apôtre [dit] ainsi, Ep 5, 32 : Ce mystère est grand : je parle du Christ et de l’Église. [On peut l’interpréter] aussi [de l’union] du Verbe avec notre âme. En effet, l’âme devient partie prenante de la gloire de Dieu par la foi, et ainsi se réalisent nos noces. Os 2, 20 : Je t’épouserai dans la foi. De même, les noces auront lieu dans la résurrection générale. Or, le Christ est la voie vers cette résurrection. Jn 14, 6 : Je suis le chemin. Les noces auront alors lieu lorsque ce qui est mortel en nous sera absorbé par la vie, comme on le lit en 2 Co 5, 4. Mais si nous suivons ce que dit Grégoire, il faut l’interpréter de la vie présente, selon que le Christ épouse l’Église et Dieu, notre âme.
2219. Dans cette parabole, où il est statué de la réprobation des Juifs et de la vocation des païens, l’enseignement du festin de noces est d’abord présenté ; en second lieu, [il est question] de la vocation des Juifs et de leur refus ; troisièmement, de la vocation des païens. Le second point [se trouve] en cet endroit : ET IL ENVOYA SES SERVITEURS CONVIER LES INVITÉS [22, 3] ; le troisième, en cet endroit : ALORS IL DIT À SES SERVITEURS, etc. [22, 8].
À qui [le Seigneur] répondit-il ? Il n’est pas dit qu’il ait parlé à quelqu’un. Mais comme ils voulaient l’arrêter, il répond, non pas à leurs paroles, mais à leur méchanceté.
2220. Ainsi donc : IL LEUR DIT EN PARABOLE : «LE ROYAUME DE DIEU EST SEMBLABLE À UN HOMME QUI FIT UN FESTIN DE NOCES POUR SON FILS.» Ici est présentée la parabole des noces. Une parabole semblable est présentée en Lc 14, 16. Mais, selon Grégoire, elle ne semble pas être la même, car là on mentionne un repas, mais ici, des noces. De même, personne n’est exclu de ce repas ; mais ici quelqu’un est exclu. Il s’agit donc d’une autre parabole. Par celle-là, on entend le repas céleste ; par celle-ci, le festin qui se réalise sur terre. Celui-là est donc appelé un repas parce que personne n’en est exclu ; mais quelqu’un est exclu de ce dernier.
On peut dire, selon certains, qu’il s’agit de la même parabole, car, anciennement, le repas du midi et le repas du soir portaient le même nom, car les gens n’avaient pas l’habitude de manger avant la neuvième heure. Ou bien, l’on peut dire que Luc dit ce que Matthieu passe sous silence. Mais je crois qu’il s’agit d’une autre parabole.
2221. À propos d’elle, voyons qui est le roi. On dit que celui-ci est Dieu, et on entend la personne du Père, car [le Seigneur] dit : POUR SON FILS. Mais pourquoi [le Seigneur] dit-il : [SEMBLABLE] À UN [HOMME QUI ÉTAIT] ROI ? La raison en est, comme le dit Origène, que «roi» vient de régner [regere]. Nous, nous ne sommes pas aptes à son règne tel qu’il est, mais lui règne sur nous à notre façon. Dt 32, 11 : Comme un aigle qui incite ses petits à voler. Il est donc dit : [SEMBLABLE] À UN [HOMME QUI ÉTAIT] ROI, car il règne sur nous à la manière humaine. Mais lorsqu’on le verra tel qu’il est, alors il sera roi, car il régnera tel qu’il est. C’est pourquoi l’Apôtre [dit], 1 Co 13, 12 : Nous voyons maintenant comme en énigme, mais alors [nous le verrons] face à face.
Il dit : LE ROYAUME DE DIEU EST SEMBLABLE À UN [HOMME QUI ÉTAIT] ROI. En effet, comme dans le royaume, il existe plusieurs choses : le roi, le royaume et ceux qui servent dans ce royaume, [LE ROYAUME DE DIEU] EST SEMBLABLE À UN ROI QUI FIT UN FESTIN DE NOCES POUR SON FILS. Le fils est le Christ, dont il est dit en 1 Jn 5, 20 : Afin que nous soyons en son véritable Fils. Celui-ci est le vrai Dieu et la vie éternelle.
2222. Quelles sont ces noces, on peut l’interpréter de quatre manières. Premièrement, par l’unité de la nature humaine avec la nature divine, en sorte que la nature humaine soit l’épouse et que le lit nuptial ait été le sein de la Vierge. Ps 18, 6 : En effet, l’époux s’avance depuis son lit. Cette interprétation est quelque peu douteuse, car on pourrait croire que la personne du Père n’est pas différente de celle du Fils. On peut donc dire que cet époux est le Verbe incarné, et l’épouse, l’Église. L’Apôtre [dit] ainsi, Ep 5, 32 : Ce mystère est grand : je parle du Christ et de l’Église. [On peut l’interpréter] aussi [de l’union] du Verbe avec notre âme. En effet, l’âme devient partie prenante de la gloire de Dieu par la foi, et ainsi se réalisent nos noces. Os 2, 20 : Je t’épouserai dans la foi. De même, les noces auront lieu dans la résurrection générale. Or, le Christ est la voie vers cette résurrection. Jn 14, 6 : Je suis le chemin. Les noces auront alors lieu lorsque ce qui est mortel en nous sera absorbé par la vie, comme on le lit en 2 Co 5, 4. Mais si nous suivons ce que dit Grégoire, il faut l’interpréter de la vie présente, selon que le Christ épouse l’Église et Dieu, notre âme.
2242. Plus haut, le Seigneur a réfuté les Pharisiens par une parabole ; en second lieu, il éclaire ici en discutant. Premièrement, il répond ; deuxièmement, il formule une objection, en cet endroit : COMME LES PHARISIENS SE TROUVAIENT RÉUNIS, [JÉSUS] LEUR POSA CETTE QUESTION, etc. [22, 34].
Le Seigneur répond à trois questions : la première, à propos de l’acquittement du tribut ; la deuxième, de la résurrection ; la troisième, de la loi. La deuxième [se trouve] en cet endroit : CE JOUR-LA, DES SADDUCÉENS… [22, 23] ; la troisième, en cet endroit : LES PHARISIENS, APPRENANT, etc. [22, 34].
2243. À propos du premier point, il fait trois choses : premièrement, une question est posée ; deuxièmement, la réponse [est donnée] ; troisièmement, l’effet [est décrit]. Le second point [se trouve] en cet endroit : MAIS JÉSUS, CONNAISSANT LEUR PERVERSITÉ [22, 18] ; le troisième, en cet endroit : EN ENTENDANT CELA, ILS FURENT TOUT SURPRIS [22, 22].
Dans cette question, trois choses doivent être considérées : premièrement, l’intention de ceux qui interrogent ; deuxièmement, les agents qui interrogent ; troisièmement, la question. L’intention de ceux qui interrogent est révélée lorsqu’il est dit : ILS ALLÈRENT SE CONCERTER, entre eux, c’est-à-dire qu’ils eurent l’idée stupide DE SURPRENDRE JÉSUS EN PAROLE. Et cela est stupide, car lui-même était la Parole de Dieu, et la Parole de Dieu ne peut être saisie. Si 43, 29 : Nous parlons beaucoup, mais nous manquons de mots. Mais ce fut un dessein impie. Ps 1, 1 : Bienheureux l’homme qui ne se joint pas au conseil des impies et ne se tient pas sur la voie des péchés. Et Gn 49, 6 : Que mon âme ne se joigne pas à leur conseil !
Le Seigneur répond à trois questions : la première, à propos de l’acquittement du tribut ; la deuxième, de la résurrection ; la troisième, de la loi. La deuxième [se trouve] en cet endroit : CE JOUR-LA, DES SADDUCÉENS… [22, 23] ; la troisième, en cet endroit : LES PHARISIENS, APPRENANT, etc. [22, 34].
2243. À propos du premier point, il fait trois choses : premièrement, une question est posée ; deuxièmement, la réponse [est donnée] ; troisièmement, l’effet [est décrit]. Le second point [se trouve] en cet endroit : MAIS JÉSUS, CONNAISSANT LEUR PERVERSITÉ [22, 18] ; le troisième, en cet endroit : EN ENTENDANT CELA, ILS FURENT TOUT SURPRIS [22, 22].
Dans cette question, trois choses doivent être considérées : premièrement, l’intention de ceux qui interrogent ; deuxièmement, les agents qui interrogent ; troisièmement, la question. L’intention de ceux qui interrogent est révélée lorsqu’il est dit : ILS ALLÈRENT SE CONCERTER, entre eux, c’est-à-dire qu’ils eurent l’idée stupide DE SURPRENDRE JÉSUS EN PAROLE. Et cela est stupide, car lui-même était la Parole de Dieu, et la Parole de Dieu ne peut être saisie. Si 43, 29 : Nous parlons beaucoup, mais nous manquons de mots. Mais ce fut un dessein impie. Ps 1, 1 : Bienheureux l’homme qui ne se joint pas au conseil des impies et ne se tient pas sur la voie des péchés. Et Gn 49, 6 : Que mon âme ne se joigne pas à leur conseil !
Alors. Après avoir entendu ces paroles si sévères, auxquelles les délégués du
Sanhédrin n’avaient pas trouvé un seul mot à répondre, les Pharisiens, qui avaient été témoins de toute cette
scène, Cf. 21, 45, se retirent pour concerter un plan de conduite contre Jésus. Bien loin de produire le résultat
qu’on avait espéré, l’enquête du grand Conseil n’avait réussi qu’à rendre plus glorieux le piédestal sur lequel
se tenait Jésus : les chefs suprêmes de la religion juive avaient été humiliés devant le peuple et leur
adversaire triomphait. Comment venger l’honneur du mosaïsme ? Telle est la question discutée dans ce
conseil que Satan présidait d’une manière invisible. Comme il n’était pas possible alors d’employer la force
ouverte, Cf. 21, 46, on s’arrête à la résolution suivante : poser à Jésus des questions insidieuses, qui
l’obligeront de faire des réponses compromettantes, de telle sorte qu’on pourra l’attaquer directement, ou du
moins que le peuple se séparera de lui. - Le moyen de le surprendre ; l’expression grecque est très énergique :
elle signifie proprement « prendre dans un filet », à la façon des oiseleurs ou des chasseurs. Le filet des
Pharisiens devait être le langage même du Sauveur, ses paroles qu’on l’amènerait adroitement à prononcer.